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Des millions de trousses d’autodépistage du VIH sont distribuées dans des secteurs cibles de l’Afrique du Sud et cette action pourrait être l’élément clé permettant d’endiguer l’épidémie de SIDA que connaît ce pays.

En Afrique du Sud, 7,1 millions de personnes sont séropositives, soit 18,9 % de la population adulte, selon l’ONG Avert, qui œuvre à la sensibilisation au VIH.

L’ONU a fixé des normes mondiales pour lutter contre l’épidémie de SIDA, et la première étape consiste à s’assurer que les personnes séropositives sont testées et qu’elles connaissent leur état. L’ONU espère ainsi qu’en 2020, 90 % des personnes séropositives auront été testées, que 90 % de ceux qui ont reçu un diagnostic seront traités par des antirétroviraux et que 90 % de ces derniers auront une charge virale supprimée.

Selon The Guardian, ces pourcentages pour l’Afrique du Sud sont respectivement de 86 %, 65 % et 85 %.

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Pour y parvenir, 4,8 millions de trousses d’autodépistage seront distribuées d’ici 2020 au Malawi, en Zambie, au Zimbabwe, en Afrique du Sud, au Lesotho et au Swaziland dans le cadre de l’initiative HIV Self-Testing Africa (Star). Cette initiative est financée par l’organisme mondial Unitaid.

L’autodépistage du VIH utilise un échantillon buccal et la procédure ne prend que 20 minutes. Sa fiabilité est de 90 %.

En Afrique du Sud, passer un test en clinique peut prendre des heures et en raison du stigmate associé au VIH, de nombreuses personnes ne veulent pas être vues en train de passer le test. De plus, les gens craignent de connaître les résultats des tests. L’autodépistage permet quant à lui de passer le test dans des lieux privés ou même à la maison.

Ainsi, les experts espèrent que l’autodépistage devienne une pratique aussi répandue et normale qu’un test de grossesse.

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Les trousses sont distribuées par des gens comme la conseillère Mokgadi Mabuela à Hillbrow, à Johannesburg.

« Nous distribuons habituellement 300 trousses par jour », a dit Mme Mabuela au Guardian.

Elle explique également que la plupart des personnes à qui elle donne une trousse n’ont jamais été testées auparavant.

« Ces gens ont peur de savoir, a-t-elle souligné au Guardian. Le simple fait de penser que vous pourriez être séropositif fait peur, surtout dans un endroit comme Hillbrow où il y a tous ces bordels, club de stripteaseuses, etc. La discrimination qui touche les gens séropositifs est importante. »

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À Hillbrow, les gens qui souhaitent passer le test en parlent à un conseiller, qui les suit alors lorsque les résultats sont connus.

Au site où ont lieu les tests, les gens ont accès à une liste de cliniques et ont le numéro de téléphone de Mpumelelo Sibanda, coordonnatrice du site.

« Je reçois beaucoup d’appels, a-t-elle dit au Guardian. On m’envoie des messages sur WhatsApp disant : "Je dois vous parler" … Les gens sont souvent en panique et ils veulent qu’on les voie rapidement. »

Lorsqu’une personne reçoit un diagnostic positif, elle est généralement vue dès le lendemain afin de confirmer le premier diagnostic et de commencer tout de suite le traitement antirétroviral.

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Le gouvernement sud-africain a réalisé de grands progrès pour ce qui est de l’accessibilité aux tests et aux traitements. En fait, l’Afrique du Sud a mis en œuvre le plus important traitement antirétroviral au monde.

En 2012, il y a eu 360 000 nouveaux cas d’infection au VIH. En 2016, ce nombre a été réduit à 270 000.

En décembre 2016, 3,7 millions de personnes étaient sous traitement antirétroviral, avec comme résultat que l’espérance de vie au pays est passée de 58,3 ans en 2011 à 62,4 ans en 2015, selon le National Strategic Plan For HIV, TB and STIs 2017-2022 d’Afrique du Sud.

Cela dit, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés par l’ONU.

Les initiatives mondiales dans le domaine de la santé jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté extrême et c’est pourquoi Global Citizen mène des campagnes sur les enjeux de santé à l’échelle mondiale. À vous de passer à l’action dès maintenant.

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Par Jackie Marchildon