Pourquoi les Global Citizens doivent s’en préoccuper
La nourriture que nous gaspillons à l’échelle de la planète serait suffisante pour mettre fin à la faim dans le monde. Alors que l’ampleur de ce gaspillage est de plus en plus documentée, des organisations prennent des mesures pour modifier nos façons de produire, traiter, livrer et consommer la nourriture. Joignez-vous à nous et passez à l’action ici.

(Certains liens du présent article sont en anglais seulement.)

Partout au Canada, de la nourriture est gaspillée à toutes les étapes de la chaîne, que ce soit à la source de production ou dans les restaurants, les épiceries et à la maison.

Ces diverses formes de gaspillage ont créé une crise d’un niveau inacceptable, selon un rapport de l’organisation Second Harvest.

Les Canadiens gaspillent 58 % de la nourriture qu’ils produisent, et 32 % de cette nourriture pourraient être récupérés et nourrir des gens. La valeur de la nourriture potentiellement récupérable atteint 49,46 milliards de dollars, soit 1 766 $ par ménage.

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« Ce rapport confirme que nous devons radicalement changer nos façons de faire et que nous devons valoriser la nourriture que nous produisons, explique Lori Nikkel, chef de la direction de Second Harvest, en conférence de presse. L’abondance de la nourriture que nous produisons fait en sorte que nous diminuons sa valeur intrinsèque. »

Paradoxalement, plus de 4 millions de Canadiens ne consomment pas suffisamment d’aliments bons pour la santé, dont 1,4 million d’enfants.

Le rapport souligne que si l’on réglait efficacement le problème du gaspillage, la crise de la faim dans le pays serait réglée.

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Réduire le gaspillage pourrait également contribuer à diminuer l’émission de gaz à effet de serre. La nourriture qui pourrit produit du méthane, relâchant 25 fois plus de chaleur dans l’atmosphère que le dioxyde de carbone. La nourriture gaspillée au Canada seulement génère l’équivalent de 56,6 millions de dioxyde de carbone chaque année.

Le rapport recense les diverses formes de gaspillage de nourriture et montre que ce gaspillage survient principalement lorsque la nourriture est traitée et transformée, suivi par le gaspillage occasionné par les consommateurs. Tout au long de la chaîne de production, diverses raisons expliquent cette situation.

Par exemple, ceux qui traitent la nourriture doivent classer les aliments selon leur taille, leur forme, leur apparence et les fruits et légumes qui ne répondent pas à ces critères sont souvent rejetés, même s’ils sont tout à fait comestibles.

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Le rapport soutient également que le Canada doit rejeter ces standards arbitraires et reconnaître la qualité de tout aliment comestible, peu importe son apparence.

De leur côté, les producteurs planifient leurs récoltes en fonction de prévisions faites souvent des mois, voire des années d’avance. Mais si la demande fléchit au moment où la récolte arrive à maturité, d’énormes surplus sont alors perdus.

Le rapport soutient que l’industrie agroalimentaire doit établir des systèmes pour contrer cette inefficacité. Par exemple, plutôt que de laisser une récolte pourrir dans le champ, on pourrait tenter de trouver un acheteur pour cette production excédentaire.

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Une autre cause importante de gaspillage concerne l’emballage et l’étiquetage. La mention « Meilleur avant » que mettent de nombreuses entreprises laissent souvent croire, à tort, que passé cette date, l’aliment n’est plus comestible.

Le rapport affirme que seule une petite quantité d’aliments périssent aux dates indiquées et les instances réglementaires devraient inciter les entreprises à changer la situation.

Une autre cause de gaspillage est le fait que de nombreux détaillants ne se donnent pas la peine d’acheminer la nourriture invendue vers des organisations qui pourraient la récupérer ; également, trop de consommateurs achètent la nourriture en trop grande quantité et en jettent une part importante.

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« Nous vivons dans un environnement où la nourriture est peu coûteuse et abondante et dans une société où peu de gens ont vécu l’expérience de la faim, a indiqué un répondant cité dans le rapport. Dès lors, nous n’avons pas le réflexe de chercher à éviter le gaspillage. »

Même si le Canada gaspille d’énormes quantités de nourriture, les auteurs du rapport affirment que des actions relativement simples pourraient avoir un impact considérable.

« Chacun de nous, que nous soyons agriculteur, transformateur, producteur, distributeur, détaillant ou consommateur doit revoir ses habitudes et matières de production et de consommation de nourriture. Ce faisant, tous en profiteront et nous pourrons éviter une grave crise environnementale » soutient le rapport.

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