Si la France a le plus faible niveau de confiance au monde dans les vaccins — une personne sur trois doutant de la fiabilité de la vaccination — un récent sondage paru jeudi laisse entrevoir un certain changement de paradigme face à la pandémie de COVID-19.
L’enquête, menée par Harris Interactive pour LCI auprès de 1 439 personnes, révèle que plus de la moitié (56 %) des Français souhaite désormais se faire vacciner contre le coronavirus, contre seulement 45 % en date du 9 décembre.
Malgré un manque de confiance initial, 26 % de la population affirme vouloir se faire vacciner avec certitude. Un tiers de la population considère quant à elle cette option comme probable.
À l’inverse, 26 % des sondés estiment qu’ils ne se feront « probablement pas » vacciner contre la COVID-19, et 20 % sont certains qu’ils ne le souhaitent pas du tout.
Cette nette augmentation de la confiance dans les vaccins au cours d’une période relativement courte est un signe positif dans la lutte conte l’hésitation vaccinale, qui constitue l’une des 10 menaces sanitaires les plus importantes au monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Lorsque que cette réticence — qui ne doit pas être confondue avec le rejet total des vaccins — est surmontée, la survenance de certaines maladies, dont le coronavirus, pourrait être évitée et ainsi épargner la vie de millions de personnes à travers le monde.
En France, la tâche est difficile parce que l’hésitation persiste à travers le temps, ce qui en fait un cas atypique parmi les pays développés. Les doutes de la population concernent souvent une poignée de vaccins plutôt que leur entièreté, et sont souvent alimentés par une série des controverses et de polémiques sanitaires survenues au cours des dernières années, comme le souligne le Centre national de recherche scientifique (CNRS).
Parmi les facteurs pouvant influencer l’intention ou non de se faire vacciner contre la COVID-19, Santé Publique France relève notamment des convictions quant à l’origine et l’efficacité perçues du vaccin, le risque d’effets secondaires, ainsi que le genre, l’âge, ou encore les attitudes générales vis-à-vis de la vaccination.
C’est pourquoi certaines organisations, scientifiques et professionnels de santé œuvrent à restaurer un climat de confiance en communiquant avec le public sur cette question de manière transparente.
Dans le cas de la COVID-19, le gouvernement a aussi pris un ensemble de mesures de précaution pour apaiser ces craintes, dont une consultation de pré-vaccination auprès d’un praticien de santé, ainsi que la mise en place d’un processus de recueil du consentement éclairé des patients.
Mais si cette stratégie se veut avant tout prudente, elle n’en demeure pas moins critiquée par l’Académie nationale de médecine et le public comme un excès de zèle ralentissant la lutte contre la menace urgente que représente la COVID-19.
Le sondage atteste de ce mécontentement populaire vis-à-vis de la campagne de vaccination, avec plus de 7 Français sur 10 estimant qu’elle n’est « pas assez rapide ».
À l’inverse, seulement 7 % des personnes interrogées pensent qu’elle avance à un rythme effréné.