Environ 400 000 musulmans Rohingyas ont fui des vagues de violence qui ont éclaté à Rakhine, au Myanmar, au cours des trois dernières semaines.

Plus de 200 villages Rohingyas ont été brûlés et des mines terrestres ont été plantées le long de la route d’évacuation au Bangladesh ces dernières semaines, selon The New York Times. Un conflit établi il y a plusieurs décennies s’est transformé en « nettoyage ethnique », selon l’ONU.

Le leader du Myanmar, qui a remporté le prix Nobel de la paix en 1991, Aung San Suu Kyi, a jusqu’ici refusé de condamner la violence, disant lundi : « Nous condamnons toutes les violations des droits de l’homme et la violence illégale ».

Le premier ministre Justin Trudeau a également parlé de la crise lundi. Trudeau a publié une lettre qu’il a écrit à Suu Kyi qui l’encourageait d’agir.

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Trudeau écrit que « ses concitoyens canadiens » sont « surpris, déçus et renversés par son silence persistant face à l’oppression brutale des Rohingyas ».

Les Rohingyas fuient la violence ethnique et religieuse au Myanmar. Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a appelé cette crise « un exemple classique de nettoyage ethnique ».

L’armée au Myanmar est accusée d’avoir incendié les maisons des Rohingyas musulmans, forçant des centaines de milliers au Bangladesh, selon les rapports de l’ONU.

« En tant que leader démocratique de facto du Myanmar et défenseure des droits de l’homme, vous avez une obligation morale et politique particulière de vous opposer à cette terrible cruauté et de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour l’arrêter », a déclaré Trudeau.

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Le leader Suu Kyi est une citoyenne honoraire du Canada. Des centaines de Canadiens se sont rassemblés dimanche sur la colline du Parlement pour demander au gouvernement canadien d’agir sur cette crise humanitaire. Plusieurs encouragent le premier ministre de révoquer la citoyenneté honoraire de Suu Kyi.

Quand Suu Kyi était à Ottawa, Trudeau dit qu’il a exprimé son inquiétude face à la situation et a continué de mettre sous pression le gouvernement du Myanmar. Sa lettre suit un entretien téléphonique avec Suu Kyi de la semaine dernière.

« En condamnant publiquement la violence et en prenant des mesures immédiates pour protéger et défendre les droits de toutes les minorités, vous pouvez aider les gens du Myanmar à surmonter ces divisions ethniques profondes », a-t-il écrit.

La lettre de Trudeau a également demandé au gouvernement du Myanmar d’accueillir les réfugiés rohingyas.

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Exiger l’équité

Justin Trudeau dit qu'Aung San Suu Kyi doit condamner publiquement les violences contre les Rohingyas au Myanmar

Par Jackie Marchildon