Le Canada se traîne les pieds en ce qui concerne la protection de ses terres et de l’eau, selon les défenseurs de la nature et des parcs.

Le Canada occupe le dernier rang parmi les pays du G7 lorsqu’il s’agit de protéger les zones terrestres et d’eaux intérieures, selon un rapport publié par la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP).

Le rapport annuel de SNAP, cette année intitulé « De retardataire à chef de file ? L’intérêt renouvelé du Canada pour la protection de la nature pourrait donner des résultats » explore la nécessité de protéger plus de terres canadiennes.

Dans le cadre du Plan stratégique pour la diversité biologique, il y a un objectif de conserver au moins 17 % des zones terrestres et d’eaux intérieures d’ici à 2020. En 2010, le Canada a confirmé cet objectif, mais il ne l’a pas encore réalisé. Plus de la moitié des pays signataires avaient déjà atteint leurs objectifs en 2014, selon le rapport. Les États-Unis protègent actuellement 13 % de leurs terres.

Éric Hébert-Daly, directeur général national de la SNAP, pense qu'il y a un manque d’attention envers la nature et les pacs du côté des gouvernements.

« Je pense que maintenant les gens commencent à se rendre compte que la nature est, en fait, une priorité. C’est en fait la clé de notre survie et si nous le faisons bien, les Canadiens peuvent être des leaders dans le monde plutôt que les retardataires que nous sommes actuellement », a-t-il dit à CBC.

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En mars 2016, le Canada a publié une déclaration conjointe avec les États-Unis sur le climat, l’énergie et le rôle de leadership dans l’Arctique :

« Le Canada et les États‑Unis confirment leurs objectifs nationaux visant à protéger au moins 17 p. 100 des zones terrestres et 10 p. 100 des zones maritimes d’ici 2020. Nous prendrons des mesures concrètes pour réaliser et dépasser de manière considérable ces objectifs nationaux au cours des prochaines années».

Alors que l’engagement du premier ministre Justin Trudeau est important pour le Canada, il faut maintenant voir plus d’action.

« Il ne reste que trois ans avant d’atteindre notre objectif pour 2020, il faut que l’on s’attèle à la tâche dès aujourd’hui, a dit Hébert-Daly dans un communiqué. Dans le rapport, nous identifions des endroits au Canada où une quantité de travail importante a déjà été accomplie pour proposer des aires protégées. En agissant dès maintenant pour protéger ces aires de façon permanente tout en établissant un plan d’action pour assurer la conservation à long terme, nous pouvons passer de retardataire à chef de file ».   

Hébert-Daly a également dit à CBC qu’avec un peu d’effort, il y a des zones prêtes à être transformées en régions protégées.

Les Premières nations locales ont appuyé la protection de la région de South Okanagan-Similkameen en Colombie-Britannique en 2013, par exemple.

Il y a aussi près de 30 000 kilomètres carrés de terre que la Première Nation des Lutsel k’e Dene cherche à protéger dans les Territoires du Nord-Ouest.

La protection des terres comme celles-ci aiderait non seulement le gouvernement à atteindre son objectif de conservation, mais aiderait aussi avec les efforts de réconciliation.

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Il y a d’autres régions qui ont besoin de protection au Nouveau-Brunswick, ainsi qu’à la Saskatchewan.

Actuellement, le Canada protège que 10,6 % de ses terres et de ses eaux intérieures. Le pays se classe derrière le Brésil (29,5 %), la Chine (17,1 %), l’Australie (17 %) et les États-Unis (13 %).

L’ancien gouvernement conservateur avait réduit le budget de Parcs Canada. Trudeau a déjà déclaré que le dernier gouvernement ne faisait pas assez pour l’environnement, donc on espère qu’il va diriger le Canada vers son but et au-delà d’ici 2020.

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Par Jackie Marchildon