Pourquoi les Global Citizens doivent s’en préoccuper
Lutter contre l’extrême pauvreté sous toutes ses formes partout dans le monde, c’est l’objectif de développement durable n° 1 de l’ONU. Afin que les peuples autochtones ne soient pas laissés pour compte dans cette lutte, passez à l’action dès maintenant. 

Le 9 août marque la Journée internationale des peuples autochtones, qui a été instaurée pour sensibiliser le monde aux besoins de ces peuples, qui selon l’Organisation des Nations Unies (ONU) représentent 5 % de la population mondiale, soit 370 millions de personnes.

Aujourd’hui, ces peuples continuent de faire l’objet de discriminations et d’injustices. Un récent rapport remis au gouvernement canadien a fait état d’un nombre disproportionné de disparitions et de meurtres de filles autochtones non résolues. Au Cameroun, les Pygmées se voient contraints de quitter leur habitat naturel et de s’installer au bord des routes au profit de la déforestation. Selon la Banque mondiale, 15 % des communautés autochtones vivent dans l’extrême pauvreté. C'est un chiffre alarmant qui concernerait 55,5 millions de personnes dans le monde entier. 

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Global Citizen s’est engagé dans la lutte contre la pauvreté considérant que c’est un droit humain d’avoir la possibilité de s’instruire et de s’épanouir pleinement, peu importe l’endroit dans lequel on vit. 

En cette Journée internationale des peuples autochtones, voici ce que vous devez savoir sur ces enjeux actuels.

L’inégalité face à la santé

Les peuples autochtones ont une espérance de vie inférieure de plus de 20 ans à celle de la moyenne mondiale qui est de 72 ans, selon les données de la Banque mondiale. Les maladies comme la tuberculose et les causes systémiques de la pauvreté tirent l’espérance de vie vers le bas. 

Chez les enfants, la pauvreté et la malnutrition sont des terreaux fertiles pour la propagation de maladies mortelles. 

Amnesty International rapporte que les femmes autochtones sont plus susceptibles que les autres femmes de mourir pendant l’accouchement par manque de soins et surtout du fait de la discrimination et des mauvais traitements dont elles font l’objet.

L’ONU estime que plus de 50 % des adultes autochtones ages de plus de 35 ans souffrent d’un diabète de type 2. Les prévisions ne montrent pas de signes de chute de cette maladie, qui dans certains endroits a atteint des proportions endémiques. 

L’éducation pour tous n’est toujours pas une réalité

L’accès à une éducation de qualité est l’objectif de développement durable n° 4 à atteindre d’ici 2030. Pourtant, les perspectives en termes d’accès à l’éducation des jeunes et des enfants issus de familles autochtones sont encore faibles. De plus, lorsqu’ils fréquentent l’école, ils sont souvent victimes de discrimination liées à leur culture, à leurs valeurs ou à leurs langues.

En Australie, le rapport Close the Gap a recueilli des données sur l’accès à l’éducation des Autochtones et des peuples insulaires du détroit de Torres. En comparant les taux d’absentéismes, le rapport a trouvé que 51 % des élèves autochtones ne fréquentent pas l’école de façon régulière, comparé aux 23 % d’élèves qui ne sont pas issus de peuples autochtones dans la même situation. L’écart se poursuit à l’école secondaire et à l’université. L’étude note que des progrès ont été faits, et que les filles autochtones ont deux fois plus de chances d’être admises à l’université que les hommes autochtones. 

Au Canada, l’accès à l’eau potable ne leur est pas garanti

Le droit à l’eau est un droit fondamental. Pourtant, certaines communautés autochtones n’ont toujours pas accès à l’eau potable. Pour éviter de boire une eau contaminée, les peuples autochtones doivent faire bouillir de l’eau, ou payer pour se la faire livrer dans des camions. Les réseaux d’alimentation en eau existent, le problème est qu’ils sont visés par des avis d’interdiction concernant l’eau potable, certains datant de 2008. Au Canada, il existait encore 91 avis d’interdiction concernant l’eau potable en 2018 et le gouvernement projette de réduire ce nombre à zéro d’ici 2021.

Lors de son discours à l’Assemblée nationale en 2015, le premier ministre Justin Trudeau s’est engagé à ce que le Canada améliore l’accès à l’eau potable dans les communautés autochtones. Garantir l’accès à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau correspond à l’objectif de développement durable n° 6.

Inégaux, même dans la pauvreté

Selon un rapport de la Banque mondiale, les populations autochtones vivent aussi bien en milieu rural que milieu urbain. Cependant, « où qu’ils vivent, ces habitants sont soumis à des difficultés qui leur sont spécifiques : dans leur pays, ils figurent systématiquement dans les catégories sociales les plus pauvres et les plus marginalisées. »

C’est en Asie que les populations autochtones sont les plus nombreuses, où elles représentent environ 32 % de la population globale. 

Il est estimé que les populations autochtones, notamment les Dalits et les femmes, étaient les groupes plus marginalisés, selon l’organisation The Nepal Poverty Alleviation Fund et la Banque mondiale. Ils ont mené un projet en deux phases nommées PAF-1 et PAF-2 en collaboration avec la Banque mondiale. Le projet visait à inclure les personnes laissées pour compte dans des activités sociales, culturelles et économiques. Les fonds dont a bénéficié le projet ont permis de mettre en place des activités génératrices de revenus (micro-entreprises, artisanat, productivité des terres, etc.), ainsi que des coopératives pour permettre un meilleur accès à l’éducation, à la santé et à l’alimentation.

Au Canada, un rapport datant de 2016 a fait état des taux de pauvreté infantile inquiétants chez les Premières Nations. Selon l’étude du Centre canadien de politiques alternatives, 51 % d’entre eux vivent dans la pauvreté et ce taux passe à 60 % pour ceux qui vivent dans les réserves.

En France, la Commission nationale consultative des droits de l'homme a rendu un avis sur la question des Amérindiens et des Kanaks en Guyane et en Nouvelle-Calédonie. Dans ce dernier, elle insiste sur ceci : « Au regard de la situation de détresse sociale, économique et environnementale de ces peuples, un acte fort de l’État est nécessaire. » 

Cette phrase peut s’appliquer à toutes les communautés autochtones du monde entier. 

Si l’année 2019 est placée sous le signe des langues autochtones, qui disparaissent à un rythme effréné selon les dernières estimations de l’ONU, des efforts sont nécessaires dans tous les aspects de leur vie pour qu’ils puissent s’épanouir et ne pas subir de manière systémique les conséquences de l’extrême pauvreté.

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Ce que vous devez savoir sur la Journée internationale des peuples autochtones

Par Gaëlle Langué