Selon la National Oceanic and Atmospheric Administration aux États-Unis, il est plus que probable que cette année soit parmi les dix années les plus chaudes jamais enregistrées.

À ce jour, les dix années les plus chaudes se sont toutes produites depuis 2005 et, vous l’aurez deviné, la dernière décennie a été la plus chaude jamais enregistrée.  

Il fut un temps où les gens pouvaient prétendre que le changement climatique se produisait de manière trop lente pour avoir à agir avec un sentiment d’urgence. Mais ça, c’était avant, probablement depuis que la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone a dépassé 350 parties par million (ppm), en 1988. Elle est maintenant à près de 420 ppm, la concentration la plus élevée depuis des millions d’années.  

Les preuves du changement climatique sont partout autour de nous depuis des années et, pour les sceptiques qui ne sont pas encore convaincus, nous avons maintenant suffisamment de données pour créer des visualisations choquantes illustrant l’ampleur du changement.

Ces graphiques ressemblent à des signaux d’alarme qui préviennent les secours en cas d'urgence. Pourtant, l’urgence continue d’être largement ignorée par les gouvernements du monde entier.  

L’humanité a franchi un point de non-retour, sans possibilité de complètement atténuer les effets du changement climatique et de revenir à un état préindustriel. Nous sommes maintenant dans la phase de gestion de la crise, en nous adaptant à une planète de plus en plus hostile. Aujourd’hui, nous ne pouvons qu’éviter le pire. Cela peut sembler pessimiste, mais éviter le pire limiterait beaucoup de souffrances et de difficultés, sauverait la majorité de la faune mondiale et permettrait une vaste régénération environnementale.   

Dans le cadre de notre campagne d’un an, Mettre fin à l'extrême pauvreté MAINTENANT, Notre futur ne peut pas attendre, Global Citizen appelle le monde à agir pour le climat MAINTENANT.  

Les dirigeants doivent renouveler leur engagement à l’égard des 100 milliards de dollars annuel de financement climatique qu’ils ont promis pour l’adaptation et l’atténuation. Il doit y avoir une action collective résolue axée sur le soutien aux pays à faible revenu et le maintien du réchauffement en dessous de 1,5 °C. Nous devons donner la priorité à la sécurité alimentaire, à la nutrition et aux moyens de subsistance en orientant les ressources d’adaptation au climat vers les communautés rurales et les petites exploitations agricoles, tout en œuvrant à protéger et à restaurer la nature en partenariat avec les communautés locales et marginalisées. 

Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) soutient que la technologie, les ressources financières et le consensus public sont aujourd’hui réunis pour créer une transition juste vers un avenir durable.  

Jamais les menaces du changement climatique n’ont été aussi extrêmes, mais jamais les solutions n’ont autant été à portée de main.  


Trois choses à savoir sur le changement climatique

  • La température de la planète est 1,18 °C plus élevé que les niveaux préindustriels. 

  • Les 20 pays les plus riches sont historiquement responsables de  80 % des émissions de gaz à effet de serre.

  • Nous pouvons encore empêcher un réchauffement supérieur à 1,5 °C et entreprendre une transition hors des combustibles fossiles.  

Qu’est-ce qui cause le changement climatique ? 

Sur le plan le plus élémentaire, le changement climatique est causé par le système économique actuel, qui transforme la planète et ses ressources naturelles en marchandises à exploiter au profit d'une poignée de personnes. 

Dans ce système, il est parfaitement acceptable de fabriquer des produits et de s’engager dans des activités qui polluent les sources d’eau potable, l’air que nous respirons et la nourriture que nous mangeons, tant qu’elles génèrent du profit pour un bénéficiaire.

Il y a certains pays et secteurs économiques au sein de ce système qui ont une énorme part de responsabilité.  

L’utilisation de combustibles fossiles (charbon, pétrole et méthane) pour le transport, l’électricité et le chauffage libère du dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre qui piègent la chaleur dans l’atmosphère et provoquent une hausse continue des températures moyennes. Environ 75 % des émissions proviennent de secteurs dépendant des combustibles fossiles. Les 25 % restants proviennent de la conversion des terres, en particulier des forêts, en surfaces d’urbanisation et de développement économique.  

Les États-Unis portent la plus lourde part de responsabilité dans la crise climatique, avec 20 % de toutes les émissions libérées, selon Carbon Brief, qui a également constaté que les 20 pays les plus riches représentent 80 % de toutes les émissions. Cela signifie que plus de 150 pays, englobant la majorité de la population mondiale, ne représentent que 20 % des émissions.  

Cette inégalité existe également au niveau individuel : certaines personnes ont une empreinte environnementale beaucoup plus importante que d’autres. Par exemple, les plus riches qui représentent 1 % de la population, comptabilisent plus d’émissions que les 50 % les plus pauvres. Les milliardaires de la planète (comme Jeff Bezos et Elon Musk) ont une empreinte environnementale plusieurs centaines de fois supérieure à celle d’un Américain moyen, qui lui à son tour a déjà une empreinte environnementale trois fois supérieure à celle d'un citoyen moyen


Quels sont les impacts jusqu’à présent ? 

La plus cruelle ironie du changement climatique est que les pays qui y contribuent le moins sont confrontés aux impacts les plus rudes et ont le moins de moyens pour s’adapter.  

Les pays africains, par exemple, ne représentent que 4 % des émissions mondiales de carbone, tandis que le continent est confronté à de graves sécheresses, à la désertification et à des conditions météorologiques extrêmes liées au changement climatique. 

Alors que les températures mondiales ont augmenté de 1,18 °C comparé aux niveaux préindustriels, certains pays connaissent des augmentations de chaleur extrême de manière plus régulière.  

En Inde et au Pakistan, les températures ont dépassé les 43 °C et plus récemment les 48 °C. Ce sont des températures qui mettent en danger la vie humaine, rendant impossible de travailler à l’extérieur pendant de longues périodes et provoquant un coup de chaleur, l’épuisement et d’autres troubles. Cela est particulièrement dévastateur dans les communautés qui n’ont pas facilement accès à la climatisation. Une vague de chaleur similaire en 2015 a tué plus de 2 500 personnes

La hausse des températures est une crise de santé publique. Elle menace également la production alimentaire mondiale, augmentant le nombre de personnes souffrant de la faim à travers le monde. Le Programme alimentaire mondial a averti que 189 millions de personnes supplémentaires auront des difficultés à avoir accès à de la nourriture si les émissions ne sont pas réduites de manière considérable et si les températures atteignent les 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels. En cas de réchauffement de l’ordre des 4 °C, ce nombre pourrait atteindre 1,8 milliard de personnes manquant de nourriture.


Les 500 millions de petits exploitants agricoles à travers le monde qui fournissent aux citoyens mondiaux une part importante des nutriments nécessaires, ont du mal à faire face aux conditions plus chaudes qui assèchent les cultures et le sol et qui augmentent la prolifération du nombre d’insectes ravageurs. Sans ressources suffisantes pour s’adapter, beaucoup pourraient être contraints d’abandonner la production alimentaire. En effet, l’agriculture mondiale pourrait décliner de 30 % d’ici 2050 en raison du changement climatique, tandis que la population mondiale devrait dépasser les 9 milliards.

Les pôles Nord et Sud ont connu un réchauffement trois fois plus rapide que le reste du monde, ce qui a entraîné la fonte de milliards de tonnes de glace déversées dans l’océan. Le niveau de la mer a augmenté de plus de 22 cm au cours du siècle dernier, provoquant des inondations dans les régions côtières ainsi que des territoires à être engloutis par l’océan.  

Lorsque les tempêtes tropicales se forment aujourd’hui, elles sont turbocompressées par des températures plus chaudes et des niveaux de mer plus élevés. Ces dernières années, les tempêtes tropicales ont déversé des quantités de pluie sans précédent sur les régions côtières.  

Les conséquences de ces tempêtes engendrent des dommages extrêmes aux communautés vulnérables qui ont déjà du mal à s’adapter aux conditions environnementales changeantes. L’argent qui serait autrement dépensé pour soutenir les petits exploitants agricoles, atténuer la pauvreté et améliorer les systèmes de santé, est plutôt redirigé pour se remettre des catastrophes. Et le problème ne fait que s’aggraver chaque année. Ainsi, jusqu’à 132 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté d’ici 2030, et bien plus encore dans une pauvreté multidimensionnelle.   


Comment pouvons-nous agir pour le climat MAINTENANT ?

Avec les émissions de gaz à effet de serre qui ne cessent d’augmenter, la crise climatique semble parfois inéluctable. 

Mais les pays n’ont jamais été aussi capables de faire face au problème, d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et de réaliser une transition juste vers l’abandon des combustibles fossiles.  

Les pays doivent d’abord éliminer rapidement les combustibles fossiles. Cela signifie qu’aucun nouveau développement de combustibles fossiles ne peut avoir lieu, selon l’Agence internationale de l’énergie.   

Les 5,9 billions de dollars actuellement dépensés en subventions aux combustibles fossiles doivent être réorientés vers les énergies renouvelables et les efforts d’adaptation au climat. Seulement 1,9 billion de dollars de ces subventions pourraient garantir que tous les pays soient correctement adaptés au changement climatique.  

Le montant restant, s’il est dépensé pour l’atténuation, pourrait aider à restaurer 30 % des écosystèmes terrestres et marins à travers le monde, créant ainsi des puits de carbone qui pourraient nous permettre de réduire les émissions d’un tiers, conforme à la limite des 1,5 °C.  

À l’heure actuelle, les sources d’énergies renouvelables n’ont même pas besoin de subventions, elles sont aujourd’hui la forme d’énergie la moins chère au monde. Mais pour accélérer cette transition, les gouvernements doivent investir dans leur déploiement à grande échelle, ainsi que dans des systèmes de stockage d’énergie capables de s’adapter aux surtensions et aux creux de l’énergie solaire et éolienne.  

Les entreprises, en particulier celles des industries à fortes émissions telles que la fabrication et la construction, doivent fixer des objectifs clairs et transparents, fondés sur la science neutre en carbone et positifs pour la nature, en accord avec le maintien du réchauffement en dessous de 1,5 °C. Les entreprises qui l’ont déjà fait devraient mettre en œuvre ces objectifs et en rendre compte publiquement.  

Les secteurs de l’acier et du ciment, ensemble, contribuent à hauteur de 15 % aux émissions annuelles mondiales de carbone. Ces secteurs en particulier doivent intensifier leurs efforts et adhérer à l’Objectif Zéro, une campagne menée par les Nations Unies qui travaille avec les entreprises, les villes, les régions, les investisseurs et les institutions financières et éducatives pour s’engager à atteindre une neutralité carbone d’ici 2050, au plus tard.  

Le GIEC soutient que les pays peuvent encore empêcher les températures d’augmenter au-delà de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Mais les émissions doivent culminer d’ici 2025, au plus tard, puis diminuer de 43 % d’ici 2030.

Aucun pays n’est sur la bonne voie pour atteindre cet objectif, mais tous les pays sont capables de le faire et doivent mettre à jour leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat pour refléter cette réalité. Ensuite, les mesures nécessaires doivent être prises pour atteindre ces objectifs.  

Cela nous amène à établir ce qui doit se passer sur le plan politique. Les populations du monde entier doivent exiger une action climatique audacieuse de la part de leurs dirigeants et les gouvernements doivent commencer à considérer l’action climatique d’un point de vue mondial, plutôt que national, car les impacts climatiques en un lieu donné ont des répercussions dans le monde entier.  

La solidarité mondiale dépend d’un financement climatique équitable. En 2022, les pays riches (en particulier les États-Unis, l’Australie et l’Allemagne) doivent respecter leur engagement de fournir 100 milliards de dollars de financement climatique annuel aux pays à faible revenu. À ce jour, les pays n’ont fourni que 80 milliards de dollars environ. La majeure partie de ce financement a pris la forme de prêts qui doivent être remboursés. Ce n’est guère de la solidarité. Une véritable solidarité impliquerait des subventions et non des prêts. Alors que les impacts du changement climatique s’intensifient, il en va de même pour l’ampleur du financement mondial de la lutte contre le changement climatique.   

À terme, la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens de subsistance parmi les populations les plus marginalisées doivent être prioritaires, en dirigeant d’importantes ressources d’adaptation au climat vers les communautés rurales et les petits exploitants agricoles. 

La planète est d’une résilience remarquable. Lorsque les dommages sont éliminés, la faune prospère. Ce même principe s’applique à l’humanité. Nous pouvons évoluer au-delà du système actuel et ensuite apprendre à vivre avec les risques climatiques accrus dans un avenir alternatif.

Dans cet avenir, les gens auront les moyens d’éviter, de gérer et de surmonter les ouragans, les vagues de chaleur, les sécheresses et tout autre défis.



Rejoignez la campagne Mettre fin à l'Extrême Pauvreté MAINTENANT, Notre Futur Ne Peut Pas Attendre en devenant un Global Citizen (ici ou en téléchargeant l'application Global Citizen) et en vous joignant à nous pour prendre des actions climatiques MAINTENANT.

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