Pourquoi les Global Citizens doivent s'en préoccuper
Les 2 150 milliardaires du monde entier possèdent une fortune collective de 10 000 milliards de dollars, soit 30 fois le montant nécessaire annuellement pour mettre fin à l'extrême pauvreté. Si nous voulons atteindre les Objectifs mondiaux des Nations Unies d'ici 2030, nous avons besoin que les super-riches prennent part au mouvement. Bien que la philanthropie soit importante, une fiscalité plus progressive est la solution la plus sûre pour y parvenir. Rejoignez Global Citizen et agissez pour mettre fin à l'extrême pauvreté ici.

La moitié de la main-d'œuvre mondiale, soit 1,6 milliard de personnes, occupe un emploi précaire. Plusieurs centaines de millions d'autres personnes se sont retrouvées au chômage ; et, pour la première fois en 20 ans, le nombre d’individus vivant dans l'extrême pauvreté pourrait augmenter de 60 millions, selon la Banque mondiale

Cette situation est en grande partie causée par la COVID-19, qui a fait chuter la demande, perturbé les marchés, et forcé tous les pays du monde à affronter une récession. Pourtant, bien que l'Organisation mondiale de la santé ait déclaré que la pandémie était « loin d'être terminée », Jeff Bezos, fondateur et PDG d'Amazon, a quant à lui vu sa fortune augmenter de 31 milliards de dollars en 2020.

Lorsque le monde est en crise, les personnes extrêmement riches ont tendance à s'en sortir plutôt bien, mais un groupe de personnes dites « super-riches » veut mettre ce privilège au service du bien public. Plusieurs d'entre elles viennent ainsi d'exhorter les gouvernements à augmenter de façon permanente les taxes qui leur sont appliquées, afin de contribuer au mieux à la relance contre la pandémie.

Ce groupe de 83 personnes fortunées, connu sous le nom de « Millionaires for Humanity », réclame un impôt sur la fortune en vue d'augmenter les contributions des super-riches : « Immédiatement. Substantiellement. De manière permanente ».

Adressée aux « Global Citizens », la lettre ouverte du groupe est signée par des personnalités telles que l'héritière de l'empire Disney, Abigail Disney, le co-fondateur de Ben and Jerry's, Jerry Greenfield, et le réalisateur de Love Actually, Richard Curtis — qui a remporté le prix du du Global Citizen de l'année lors d'une cérémonie au Royal Albert Hall, en décembre 2019.

« Notre interdépendance n'a jamais été aussi claire, peut-on lire dans la lettre. Nous devons rééquilibrer notre monde avant qu'il ne soit trop tard. Il n'y aura pas d'autre chance pour y parvenir. »

Le projet a été co-organisé par Bridging Ventures, le Club de Rome, Human Act, Oxfam International, Patriotic Millionaires et Tax Justice UK.

La lettre a été rédigée de sorte à coïncider avec la réunion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales du G20. Cet événement pourrait définir l'ordre du jour du sommet du G20, qui se tiendra en Arabie saoudite en novembre prochain, et au cours duquel les dirigeants des plus grandes puissances mondiales se réuniront pour discuter, entre autres, de l'avenir de l'économie mondiale au sortir de la pandémie.

Elle souligne que les riches sont très redevables aux travailleurs clés qui luttent contre le virus sur le front, risquant leur vie chaque jour tout en étant « largement sous-payés pour le fardeau qu'ils endurent ». Les signataires affirment également ne pas avoir à s'inquiéter de la précarité de l'emploi, de la perte de leur logement, ou de la manière de subvenir aux besoins de leur famille, contrairement à des dizaines de millions d'autres personnes.

« Alors que la COVID-19 frappe le monde, les millionnaires comme nous ont un rôle essentiel à jouer dans [sa] reconstruction, peut-on lire dans la lettre. Non, ce n'est pas nous qui nous occupons des malades dans les services de soins intensifs. Nous ne conduisons pas les ambulances qui amènent les malades à l'hôpital. Nous ne réapprovisionnons pas les rayons des épiceries et ne livrons pas de nourriture à domicile. »

« Mais nous avons de l'argent, beaucoup d'argent, la lettre indique. De l'argent dont on a désespérément besoin maintenant et qui continuera à être nécessaire dans les années à venir, alors que notre monde se remet de cette crise. »

Selon le Guardian, plus de 500 000 personnes à travers le monde sont considérées comme « ultra-riches », c'est-à-dire qu'elles possèdent une fortune de plus de 30 millions de dollars (26,4 millions d’euros). En 2020, 31 000 autres personnes ont rejoint cette catégorie. Malgré la montée en puissance des appels à un impôt sur la fortune, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni, les dernières années ont été marquées par une baisse des impôts sur les riches.

En effet, les 2 150 milliardaires du monde possèdent plus de richesses que les 4,6 milliards de personnes les plus pauvres de la planète, selon le rapport « Time to Care » de l'organisation caritative anti-pauvreté Oxfam, publié en janvier 2020.

« Les problèmes causés et révélés par la COVID-19 ne peuvent être résolus par la bienfaisance, aussi généreuse soit-elle, poursuit la lettre. Les chefs de gouvernement doivent prendre la responsabilité de collecter les fonds dont nous avons besoin et de les dépenser de manière équitable. Nous pouvons nous assurer de financer adéquatement nos systèmes de santé, nos écoles et notre sécurité par une augmentation permanente des taxes sur les personnes les plus riches de la planète, comme nous. »

« Alors, s'il vous plaît. Taxez-nous, conclut la lettre. Taxez-nous. Taxez-nous. C'est le bon choix. C'est le seul choix. L'humanité est plus importante que notre argent. »

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Exiger l’équité

83 des « super-riches » du monde réclament une augmentation de leurs impôts pour aider la relance post-COVID-19

Par James Hitchings-Hales  et  Pia Gralki