Pourquoi les Global Citizens doivent s'en préoccuper
Le racisme systémique nous prive d'un monde où chaque personne est traitée de manière égale. Des études montrent que les populations autochtones risquent leur vie à cause du racisme qui règne dans les systèmes de soins de santé canadiens. Vous pouvez passer à l'action sur cette question et sur bien d'autres pour contribuer à la réalisation des Objectifs mondiaux d'ici 2030 ici.

Une vidéo dans laquelle des membres du personnel hospitalier insultent une femme autochtone mourante suscite l'indignation et ravive les appels à la justice raciale au Canada.

Joyce Echaquan, 37 ans, est morte lundi après avoir été admise dans un hôpital de Joliette, au Québec, en raison de crampes d'estomac. Cette mère de sept enfants est décédée peu après avoir partagé une vidéo en direct sur Facebook, dans laquelle on entend le personnel de l'hôpital proférer des insultes racistes à son encontre, a rapporté Radio-Canada.

Dans la séquence, Mme Echaquan exprime sa détresse et demande de l'aide depuis son lit d'hôpital, tandis qu’une des infirmières la qualifie d' « épaisse en câlisse ».

« As-tu fini de niaiser, t’as-tu fini, là ? Câlisse ! », affirme une des infirmières en français. 

« T’as fait des mauvais choix ma belle. Qu’est-ce qu’ils penseraient, tes enfants, de te voir comme ça ? Pense à eux autres un peu... C’est meilleur pour fourrer qu’autre chose, hein ? Surtout que c’est nous autres qui paient pour ça » renchérit une autre.

Une proche de Mme Echaquan, Pamela Dubé Ketish, a déclaré à Radio-Canada que sa cousine avait exprimé des inquiétudes quant au fait d'avoir été droguée pendant son séjour à l'hôpital.

« Joyce avait des problèmes cardiaques, a-t-elle expliqué. Elle disait qu'on lui avait donné beaucoup de morphine. »

Les mauvais traitements infligés à Mme Echaquan ont provoqué une onde de choc dans toute la province et le pays, les dirigeants et les militants autochtones soulignant qu'il ne s'agissait pas d'un cas isolé.

Le ministre des Services aux Autochtones au Canada, Marc Miller, partage ces préoccupations, estimant que ces événements sont révélateurs de la nature systémique du racisme anti-Autochtones au Canada.

« Cet événement traumatisant est la pire expression du racisme », a-t-il écrit sur Twitter.

Le premier ministre québécois, François Legault, a pour sa part déclaré que le traitement infligé à Mme Echaquan était inacceptable, mais que le racisme systémique dans les soins de santé était loin d'être généralisé à l’échelle de la province.

« Je ne pense vraiment pas que nous nous occupions des Premières Nations de cette façon dans nos hôpitaux au Québec », a-t-il affirmé.

Pourtant, 142 appels à l'action pour lutter contre le racisme systémique au Québec — y compris dans les hôpitaux — ont été lancés par la Commission Viens en 2019, selon un rapport.

La recherche montre également que les populations autochtones meurent inutilement au Canada en raison du racisme systémique qui prévaut dans les systèmes de soins de santé. Récemment, des spécialistes ont constaté que la décolonisation de la santé publique avait aidé les communautés autochtones du Canada à maîtriser la COVID-19 ; mais il reste encore beaucoup à faire pour garantir une égalité de traitement à tous les niveaux de la société.

Cette vidéo a fait surface quelques jours avant que le pays ne célèbre la Journée du chandail orange, un événement qui sensibilise au système des pensionnats et à son impact sur les communautés autochtones du Canada.

News

Vaincre la pauvreté

Au Canada, une vidéo d'infirmières maltraitant une femme autochtone mourante suscite l'indignation

Par Sarah El Gharib