Dans une récente déclaration, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a présenté ses condoléances et exprimé sa solidarité avec le gouvernement français suite à une attaque qui a fait trois morts à Nice jeudi matin.
Selon les informations, deux femmes et un homme sont décédés des mains d'un agresseur qui a pris d'assaut une église vers 9 heures du matin, dans un acte que le président français Emmanuel Macron a qualifié d'« attaque terroriste islamiste ». Une enquête a été lancée.
L'attaque s'est produite quelques jours seulement après la mort du professeur Samuel Paty, qui a été brutalement agressé à Conflans-Sainte-Honorine après avoir montré des caricatures du prophète Muhammad à sa classe dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression.
M. Macron avait alors réaffirmé l'engagement indéfectible de la France à défendre la liberté d'expression tout en exprimant son soutien au magazine satirique Charlie Hebdo, qui a par la suite republié des caricatures considérées par certains comme blasphématoires et offensantes, selon ONU Info.
La liberté, nous la chérissons ; l’égalité, nous la garantissons ; la fraternité, nous la vivons avec intensité. Rien ne nous fera reculer, jamais.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 25, 2020
Au début du mois, le gouvernement a annoncé son plan de lutte contre les « séparatismes » dans le cadre d'un projet de loi qui, selon les associations antiracistes françaises, pourrait alimenter l'islamophobie en France.
La réponse de M. Macron, ainsi que la republication des caricatures controversées, ont alimenté la colère du monde musulman, déclenchant des manifestations de masse et des boycotts contre les marques et les produits français dans des pays tels que le Qatar, le Koweït, la Turquie, l'Algérie, la Tunisie, l'Égypte, l'Iran et le Maroc.
Miguel Angel Moratinos, le haut représentant pour l'Alliance des civilisations des Nations Unies, s’était alors dit profondément inquiet face à ces divisions croissantes, exhortant toutes les communautés à faire preuve de « respect mutuel » et à promouvoir une « culture de fraternité et de paix ».
« Les caricatures ont provoqué des actes de violence contre des civils innocents qui ont été attaqués en raison de leur religion, de leurs croyances ou de leur appartenance ethnique, a déclaré M. Moratinos dans un communiqué publié mercredi. Insulter une religion et des symboles religieux sacrés pousse à la haine et à l'extrémisme violent, ce qui conduit à la polarisation et à la fragmentation de la société. »
« La liberté d'expression doit être exercée d'une manière qui respecte pleinement les croyances et principes religieux de toutes les religions », a-t-il poursuivi.
M. Moratinos, qui est responsable de la mise en œuvre d'un guide des Nations Unies destiné à lutter contre les propos haineux, le racisme et la discrimination, a par la suite condamné l'attentat de Nice, soulignant que les attaques contre les civils commises sur la base de la religion ou de la croyance étaient toujours « intolérables et totalement injustifiables ».
Il a néanmoins ajouté que cela ne devait pas « nous dissuader de travailler ensemble pour promouvoir le respect mutuel et la paix dans le monde ».
C'est la deuxième fois en cinq ans que la ville de Nice fait l'objet d'une attaque terroriste.
En 2016, Jacques Hamel, un prêtre de 84 ans a été tué à Saint-Etienne-du-Rouvray dans des circonstances sinistrement similaires à celles survenues à Nice, et qui sont encore vives dans la mémoire de nombreuses personnes à travers le pays.
Le public s'est réuni à Nice pour rendre hommage aux victimes quelques heures après que la France ait annoncé la mise en place d'un deuxième confinement national en raison de la pandémie de COVID-19.