Pourquoi les Global Citizens doivent s'en préoccuper
La taxe sur les tampons est l'un des nombreux obstacles, parmi lesquels figurent la stigmatisation et des lacunes en matière de sensibilisation, qui empêchent les personnes qui ont leurs règles de les traverser en toute sécurité. Pour mettre fin à la pauvreté, nous devons garantir un accès universel à la bonne gestion de l'hygiène menstruelle. Vous pouvez nous rejoindre et passer à l'action sur cette question ici

Les personnes qui ont leurs règles au Royaume-Uni ne seront plus soumises à une taxe supplémentaire sur les produits de première nécessité indispensables à la gestion de leurs menstruations. 

Le Royaume-Uni a aboli la taxe sur les tampons, qui considère les produits menstruels comme des articles de luxe, le 1er janvier, selon CNN. Auparavant, les produits menstruels étaient jugés non essentiels et soumis à une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 5 %. Le pays a rejoint le Canada, l'Inde, l'Australie, le Kenya et plusieurs États américains en éliminant cette taxe sur les tampons.

Le chancelier de l'Échiquier Rishi Sunak a donné la priorité à la suppression de cette taxe dans son budget de mars, selon CNN.

« Je suis fier que nous tenions aujourd'hui notre promesse de supprimer la taxe sur les tampons », a-t-il affirmé dans une déclaration.

« Les produits sanitaires sont essentiels, il est donc normal que nous ne facturions pas la TVA. »

Les produits menstruels représentent déjà une dépense supplémentaire pour les personnes qui ont leurs règles, et la taxe sur les tampons mise en place dans les pays du monde entier contribue à les rendre encore plus inabordables. 

Selon Plan International UK, une fille sur dix au Royaume-Uni n'a pas les moyens d'acheter des produits menstruels, et 49 % d'entre elles ont manqué une journée entière d'école à cause de leurs règles. En moyenne, une femme au Royaume-Uni dépense 4 916 livres sterling, soit environ 6 360 dollars, en produits menstruels au cours de sa vie.

Les activistes britanniques réclament depuis des décennies la fin de cette taxe discriminatoire. En 2016, la militante Laura Coryton a lancé une pétition de soutien à cet effort et a recueilli plus de 300 000 signatures.

« C'est un grand soulagement, a déclaré Laura Coryton à Global Citizen au sujet de la décision britannique, car bien sûr, les responsables politiques disent vouloir agir, et on ne sait jamais s'ils vont aller jusqu'au bout de leur démarche. »

Le gouvernement a imputé l'interdiction de la taxe sur les tampons au retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), mais les critiques estiment que les responsables politiques du Parti conservateur qui s'attribuent le mérite de cette mesure ne l'ont pas soutenue lors de son introduction.

« L'idée selon laquelle il s'agit d'une campagne pro-Brexit ne reflète pas la diversité des opinions de tous les signataires de cette pétition sur de nombreux sujets, y compris le Brexit », a déclaré Mme Coryton.

D’après le New York Times, la campagne bipartite et la pétition ont mis la pression sur le Premier ministre de l'époque, David Cameron, pour qu'il convainque l'UE de supprimer la taxe. L'UE a fini par adopter une motion visant à lancer le processus juridique permettant à tout pays de l'UE de supprimer la taxe sur les tampons, a expliqué Mme Coryton. 

« Si nous étions restés dans l'UE, cela aurait pu être une victoire non seulement pour le Royaume-Uni mais pour l'ensemble de l'UE, a-t-elle ajouté. Mais à cause du Brexit, les progrès réalisés dans l'ensemble de l'UE ont été interrompus. En fait, le Brexit a été mauvais pour l'abolition de la taxe sur les tampons. »

Selon la BBC, tous les pays de l'UE doivent encore se mettre d'accord sur la modification des règles de TVA pour permettre à chaque pays de cesser de taxer les produits menstruels. L'Irlande est le seul pays de l'UE à ne pas imposer la taxe sur les tampons, car elle n'en avait pas avant son adhésion. 

Malgré le message entourant la décision relative à la taxe sur les tampons au Royaume-Uni, Mme Coryton est heureuse que le gouvernement ait tenu parole. Elle aimerait maintenant qu'il promeuve plus activement le programme mis en place en janvier 2020, qui permet aux écoles de fournir gratuitement des produits menstruels aux élèves. De nombreuses écoles ne savent même pas qu'elles peuvent y participer, a-t-elle déclaré. 

Elle milite également pour que la campagne Bloody Good Period de l'activiste Gabby Edlin bénéficie d'un plus grand soutien et que son pays se joigne à l'Écosse pour rendre les produits menstruels gratuits pour tous ceux qui en ont besoin.

« Ce n'est que la partie visible de l'iceberg de la lutte contre la précarité menstruelle et la stigmatisation des menstruations en général », a-t-elle souligné.

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Vaincre la pauvreté

Le Royaume-Uni a officiellement éliminé la « taxe tampon »

Par Leah Rodriguez