Pourquoi les Global Citizens doivent s'en préoccuper
Les réfugiés et les migrants sont confrontés à des difficultés considérables liées à la pandémie de COVID-19. Ils n'ont souvent pas accès à l'eau et à l'assainissement, aux soins de santé de base, et souffrent souvent d'isolement social, ce qui les rend particulièrement vulnérables au virus. Les Objectifs mondiaux des Nations Unies appellent les pays à aider les personnes déplacées par des menaces de violence et de persécution. Rejoignez le mouvement pour atteindre les Objectifs mondiaux et mettre fin à l'extrême pauvreté en passant à l'action ici.

La semaine dernière, un mystérieux bateau, peint en blanc et rose vif, a secrètement pris le large avec un groupe de militants à son bord.

Aujourd'hui situé au milieu de la mer Méditerranée, il tente de trouver un lieu de débarquement après avoir secouru 89 personnes qui tentaient de rejoindre l'Europe, a indiqué le Guardian.

Le bateau, qui a quitté le port espagnol de Burriana le 18 août, aurait été financé spontanément par l'artiste de rue britannique Banksy. Signe évident de son implication : l'œuvre originale de l'artiste, peinte sur le côté du yacht, qui représente une jeune fille en gilet de sauvetage tenant une bouée de sécurité en forme de cœur.

Nommé Louise Michel, il porte le nom d'une féministe anarchiste française.

Bien que l'artiste ait financé la mission, il n'y a pas pris part et a laissé la place à un équipage dont tous les membres ont une expérience en matière de missions de sauvetage. Le groupe a en effet participé à deux autres opérations de sauvetage au début du mois, secourant un total de 105 personnes qui se trouvent désormais à bord d'un navire d'ONG baptisé Sea Watch 4.

Louise Michel rescue vessel, a former French patrol boat currently manned by activists and funded by the renowned artist Banksy, is seen in the Central Mediterranean sea, at 50 miles south from Lampedusa, Aug. 28, 2020.
Louise Michel rescue vessel, a former French patrol boat currently manned by activists and funded by the renowned artist Banksy, is seen in the Central Mediterranean sea, at 50 miles south from Lampedusa, Aug. 28, 2020.
Image: Santi Palacios/AP

Les bateaux gérés par des ONG et des groupes d'activistes officieux sont souvent déployés pour intercepter en toute sécurité les petites embarcations et les canots pneumatiques non navigables qui transportent les réfugiés et les migrants en Méditerranée. Des organisations telles que Sea Watch et Médecins Sans Frontières (MSF) mènent fréquemment des missions en mer, mais leur nombre a diminué en raison de la COVID-19, comme le rapporte le New Humanitarian. De ce fait, un nombre croissant de traversées dangereuses se déroule sans assistance, et l'itinéraire est extrêmement risqué. 

Selon Missing Migrants — une organisation chargée de recenser le nombre de personnes ayant quitté l'Afrique du Nord — 514 personnes sont ainsi décédées en tentant d'effectuer la traversée depuis le début de l'année 2020. 

Alors que 45 personnes, dont 5 enfants, sont mortes en une journée dans le pire naufrage survenu au large des côtes libyennes le 17 août, les Nations Unies ont exhorté les États à intensifier les missions de recherche et de sauvetage.

Dans une déclaration commune, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont exprimé leur profonde inquiétude quant aux récents ralentissements constatés dans les opérations de sauvetage et de débarquement.

Les organismes ont souligné l'absence persistante d’un « programme de recherche et de sauvetage spécifique dirigé par l’UE » et ont invité les États à répondre rapidement aux appels à l'aide afin d'éviter d'autres décès.

« Les retards enregistrés ces derniers mois et l’absence d’assistance sont inacceptables et font courir des risques évitables à des personnes », peut-on lire dans la déclaration.

A group stands on the deck of the Louise Michel in the Mediterranean sea, Aug. 28, 2020. The group operating the vessel, named after a 19th century French feminist and anarchist, said late Thursday that it rescued 89 from an inflatable boat in distress.
A group stands on the deck of the Louise Michel in the Mediterranean sea, Aug. 28, 2020. The group operating the vessel, named after a 19th century French feminist and anarchist, said late Thursday that it rescued 89 from an inflatable boat in distress.
Image: Santi Palacios/AP

En ce qui concerne Banksy, l'artiste aurait envoyé un e-mail à la capitaine Pia Klemp, une habituée des missions de sauvetage. Après avoir pris connaissance de son travail, celle-ci a proposé le projet du Louise Michel, a-t-elle déclaré au Guardian.

« Bonjour Pia, j'ai lu votre histoire dans les journaux. Vous m’avez l’air d’une dure à cuire, a-t-il écrit, selon Mme Klemp. Je suis un artiste britannique ayant fait quelques travaux sur la crise des migrants, [et] évidemment, je ne peux pas garder l'argent. Pourriez-vous l'utiliser pour acheter un nouveau bateau ou autre chose ? Tenez-moi au courant. Bien joué. Banksy. »

Ensemble, l'artiste et Mme Klemp ont élaboré un plan et ont commencé leur voyage dans le plus grand secret, craignant que l'attention de la presse suscitée par l'implication de Banksy n'entraîne l'interception de leur navire par les autorités avant qu'ils ne puissent sauver qui que ce soit.

Selon Mme Klemp, l'artiste ne s’est impliqué que sur le plan financier.

« Banksy ne prétendra pas savoir gérer un bateau mieux que nous, et nous ne prétendrons pas être des artistes », a-t-elle notamment déclaré.

Dans une interview accordée au Guardian, Claire Faggianelli, une militante chargée de préparer la première mission du Louise Michel, a déclaré qu'elle voyait le projet comme un réveil pour l'Europe.

« Nous voulons vraiment essayer de réveiller la conscience de l'Europe et dire : "Regardez, nous vous interpellons depuis des années maintenant. Il se passe quelque chose qui ne devrait pas se produire aux frontières mêmes de l'Europe, et vous fermez les yeux sur cette situation. Réveillez-vous !” » a-t-elle affirmé.

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Exiger l’équité

Banksy vient de financer un bateau de secours aux migrants en Méditerranée

Par Erica Sánchez  et  Helen Lock