Pourquoi les Global Citizens doivent s’en prĂ©occuper
L’exploitation du corps de la femme va Ă  l’encontre du principe de l’égalitĂ© des sexes. Des militants pour cette cause ont demandĂ© au MinistĂšre du tourisme ougandais d’annuler le concours « Miss Pulpeuse Ouganda » en lançant une pĂ©tition. Vous pouvez vous joindre Ă  cette action ici.

(Certains liens du présent article sont en anglais seulement.)

Le ministre du Tourisme ougandais Godfrey Kiwanda a suggĂ©rĂ© de promouvoir « les femmes aux courbes gĂ©nĂ©reuses » comme attraction touristique. Cette dĂ©claration a provoquĂ© la fureur de nombreuses femmes ougandaises.

Mercredi dernier, lors d’une confĂ©rence de presse, le ministre Kiwanda a proposĂ© de se servir du concours de beautĂ© « Miss Pulpeuse Ouganda », qui se tiendra en juin prochain, comme tremplin pour attirer les visiteurs. Le mĂ©dia Al Jazeera rapporte que suite Ă  ces propos, de nombreuses activistes, ainsi que des femmes ougandaises ont exigĂ© sa dĂ©mission.

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« L’Ouganda est dotĂ© de belles femmes. Leur beautĂ© est unique et diverse. C’est pourquoi nous avons dĂ©cidĂ© de tirer profit de leur beautĂ©, leurs courbes (
) afin d’en faire un produit marketing, au mĂȘme titre que les atouts que nous possĂ©dons dĂ©jĂ  dans ce pays, que ce soit la nature, la langue ou la cuisine, qui sont, aussi, des attractions touristiques », le ministre Kiwanda a dĂ©clarĂ©, en prĂ©sence de candidates du concours « Miss Pulpeuse Ouganda ».

Ann Mungoma, organisatrice dudit concours de beautĂ©, a dĂ©clarĂ© que ce nouvel Ă©vĂ©nement Ă©tait destinĂ© Ă  soutenir le mouvement « body positive », c’est-Ă -dire le mouvement en faveur de l’acceptation et l’apprĂ©ciation de tous types de corps et attirer le public ougandais.

Les internautes ne croient pas que le concours avait l’intention de sensibiliser au mouvement « body positive » et ont immĂ©diatement dĂ©noncĂ© ces dĂ©clarations, ce qui a provoquĂ© la controverse concernant le concours et la dĂ©cision du ministre.

Des militants ont pris des mesures pour mettre fin Ă  cette campagne. L’entrepreneure et activiste Primrose Murungi a lancĂ© une pĂ©tition en ligne sur le site Change.org, exigeant des excuses ainsi que l’arrĂȘt du concours Miss Pulpeuse.

« Dans un pays dans lequel les femmes sont rĂ©guliĂšrement attaquĂ©es dans la rue, en faire des attractions touristiques revient Ă  lĂ©gitimer ces pratiques, et c’est profondĂ©ment injuste, Ă©crit Mme Murungi. Ils nous traitent comme des objets et dĂ©valorisent les femmes ».

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Les activistes affirment que les dĂ©clarations de M. Kiwanda ne sont d’aucune aide dans la lutte contre les stĂ©rĂ©otypes dont sont victimes les femmes dans le pays. MalgrĂ© les lois et les efforts pour protĂ©ger les femmes ougandaises, la violence liĂ©e Ă  la discrimination du genre a augmentĂ© de 4 % entre 2015 et 2016, selon le rapport annuel de criminologie de la police nationale.

« De nos jours, considĂ©rer que les femmes puissent ĂȘtre utilisĂ©es comme objets sexuels est une absurditĂ© que nous condamnons, » a dĂ©clarĂ© Rita Aciro, directrice gĂ©nĂ©rale du Uganda Women’s Network.

L’Ouganda est un pays Ă©mergent dont l’économie dĂ©pend beaucoup du tourisme, cependant, les opposants Ă  ce concours ne pensent pas que la conjoncture Ă©conomique justifie cette exploitation des femmes.

La pĂ©tition en ligne avec pour but de retirer cette proposition du gouvernement a dĂ©jĂ  recueilli plus de 1 700 signatures. La militante Murungi a l’intention d’avoir recours Ă  la justice en cas de refus de la part du ministĂšre du tourisme d’annuler le concours de beautĂ©.

En rĂ©ponse Ă  ces propos, M. Kiwanda a dĂ©clarĂ© que la campagne n’avait pas pour but de dĂ©valoriser les femmes, mais n’a cependant pas annoncĂ© l’annulation de l’évĂ©nement.

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Exiger l’équitĂ©

Le gouvernement ougandais crĂ©e la polĂ©mique en faisant des « femmes aux formes gĂ©nĂ©reuses » une attraction touristique

Par Leah Rodriguez  et  GaĂ«lle LanguĂ©