Est-ce qu’acheter un t-shirt neuf à 15 euros, c’est faire une bonne affaire ? Tout dépend de quel côté l’on se place. Si l’on se place du côté de la planète, sûrement pas. Du côté des droits humains ? Encore moins. Et pour le consommateur ? Pour 15 euros, si l’on veut des matières de qualité, il serait préférable de se tourner vers la seconde main.

Pourtant, les vêtements issus de ce que l’on appelle aujourd’hui la fast fashion (ou mode jetable), voir l’ultra fast fashion continue de remplir les armoires comme jamais auparavant. Aujourd’hui, 130 milliards de vêtements sont produits par an, soit presque 60% de plus qu’il y a 15 ans, paradoxalement, ces vêtements se conserveront en moyenne deux fois moins longtemps. En France, la consommation moyenne d’un français s’élève quant à elle à 10 kilos par an

Aujourd’hui, cette surproduction et surconsommation a un coût. Le secteur de la mode compte parmi les industries les plus polluantes au monde, mais pas uniquement, elles s’appuient aussi sur les inégalités mondiales pour proposer des prix toujours plus bas. 

D’un point de vue de l’environnement, le débat est sans appel, car de sa production, à sa fin de vie, le vêtement pollue. Il faudrait environ 7 500 litres d’eau pour fabriquer un jean, s’ajoute à cela l’utilisation de nombreux pesticides pour la culture du coton. Du côté des fibres synthétiques (les fameux « po- », polyester, polyamide, polyuréthane, etc.) qui sont des dérivés du pétrole, cette ressource fossile n’est pas seulement polluante, elle génère aussi des microbilles de plastiques à chaque lavage. Au total, 500 000 tonnes de microparticules de plastique finissent ainsi dans les océans chaque année, soit l’équivalent de 50 milliards de bouteilles de plastique. Quant à la fin de vie de nos produits, aujourd’hui chaque seconde, l’équivalent d’un camion poubelle de textiles est déversé dans une décharge ou brûlé, le plus souvent dans des pays du Sud.

Afin de proposer des prix toujours plus bas, les firmes multinationales se sont délocalisées vers de nouveaux sites de production proposant des salaires très bas, tels que le Bangladesh, dont le salaire moyen s’élève à 0,32 $/heure. Bien évidemment, cette quête vers des coûts de production et des salaires toujours plus bas se fait aux dépens de conditions de travail décentes. 

Une prise de conscience a eu lieu auprès du grand public lorsque, en 2013, le Rana Plaza, un immeuble de huit étages abritant six usines textiles provoque la mort de 1 138 ouvriers. De nombreuses marques, qui y faisaient fabriquer leurs produits, furent montrées du doigt.

Qu’elle soit sociale ou environnementale (ou les deux), la prise de conscience de l’impact néfaste de l’industrie de la mode a donné naissance à une nouvelle génération d’entrepreneurs, de créateurs et d’influenceurs de la mode. Fini les « hauls » des grandes marques de production, l’heure est venue d’élever les consciences, d'informer le public et de préserver des pièges du greenwashing

Ces défenseures de la slow fashion, de l’upcycling, des vêtements d’occasion nous démontrent que oui on peut avoir du style, sans pour autant détruire la planète et piétiner les droits humains. 


Mathilde Le Page

Le compte Instagram @makemyclothesgreatagain de Mathilde Le Page offre de nombreuses ressources comme la possibilité de se tenir informer sur l’actualité de la slow fashion, des interviews avec des acteurs de la mode, et elle y présente aussi ses créations personnelles de produits upcyclés. 

Si vous souhaitez laisser votre smartphone de côté quelques heures tout en continuant à vous informez sur ce sujet, sachez qu’elle a aussi écrit un livre : Changeons de mode, un guide complet pour celles et ceux qui veulent changer leur comportement de consommateur mais qui se trouvent un peu noyé entre les labels, le greenwashing, et les marques.



The Good Goods

Premier média sur la mode responsable, The Good Goods, n’est pas qu’une page Instagram, mais aussi un site internet, très fourni, qui vous permettra de vous tenir au courant des dernières actualités et d’en apprendre plus sur des sujets via son web magazine, sa newsletter et ses podcasts. Le site propose aussi un annuaire et une carte interactive qui répertorient les marques et boutiques éthiques près de chez vous.


The greenimalist 


Juriste de formation, Fanny Enjolras-Galitzine tient le compte Instagram @the_greenimalist, dans lequel elle délivre des conseils pour réduire notre empreinte carbone, met en avant de nombreux créateurs engagés dans l’upcycling et nous propose ses coups de cœur vestimentaire écoresponsable.

Elle a aussi co-publié le livre Mode écoresponsable : guide pratique, afin d’aider les consommateurs à s’y retrouver.

Clara Victorya

Clara Victorya a décidé de prendre le contrepied de la fast fashion par la seconde main et l’upcycling. Après avoir effectué un tour de France des fripes sur YouTube, elle s’est décidée à ouvrir sa propre friperie seventies Relique à Paris (IIIe) et vient de lancer l’application collaborative Unique, qui répertorie toutes les meilleures friperies, vide-greniers et pop-ups qui pourraient se trouver près de chez vous. 


Chloé Cohen | Nouveau Modèle


Fondatrice du podcast français  Nouveau Modèle  sur la mode responsable et engagée, Chloé Cohen interview depuis 2018 de nombreuses actrices de la mode : créatrices, mannequins, activistes et stylistes. 

L’objectif de ses podcasts : mettre en avant des femmes engagées, comprendre comment sont nés leurs démarches et leurs engagements, et quelles sont leurs idées pour transformer le secteur de l’industrie textile actuelle. 

Global Citizen Life

Défendre la planète

5 comptes Instagram pour une mode durable à suivre

Par Helen Lock  et  Antoine Le Seigle