Pourquoi les Global Citizens doivent s'en préoccuper
Les Objectifs mondiaux des Nations Unies comprennent l'Objectif 13 pour l'action climatique. Selon les experts, il ne reste que 10 ans pour limiter les dégâts causés par l'augmentation des températures mondiales, dont les conséquences seront sans doute ressenties en premier lieu et le plus durement par les populations les plus pauvres du monde. Une nouvelle étude indique toutefois que les plus riches de la planète ont, au cours des 25 dernières années, contribué de manière considérable au problème. Rejoignez notre mouvement en passant à l'action pour l'environnement ici.

Qu'il s'agisse de la COVID-19, des inégalités mondiales ou du changement climatique, les plus pauvres subissent les conséquences les plus lourdes, tandis que les plus riches paraissent tirer profit de ce chaos. Alors que les habitants des quartiers pauvres meurent de façon disproportionnée du coronavirus, les plus riches du monde voient leurs richesses augmenter de façon exponentielle. 

De même, les effets de la crise climatique sont déjà ressentis par les communautés les plus vulnérables, alors que ce sont ces groupes qui contribuent le moins au changement climatique. Selon un nouveau rapport d'Oxfam, une organisation internationale à but non lucratif de lutte contre la pauvreté, le contraste avec les plus riches d'entre nous est frappant.

Le rapport « Combattre les inégalités des émissions de CO2 », publié lundi, constate que les 1% le plus riches de la population mondiale — soit environ 63 millions de personnes — ont émis plus du double de la quantité de carbone que les 3,1 milliards de personnes les plus pauvres de la planète.

Le rapport se concentre sur une 25 ans de « croissance sans précédent d’émissions polluantes période critique » entre 1990 et 2015, un quart de siècle qui a vu le niveau de dioxyde de carbone dans l'atmosphère doubler. En 25 ans, c'est la quantité de carbone émise en 25 ans la plus importante de toute l'histoire.

Pendant cette période, les 10 % de personnes les plus riches ont contribué à 52 % de toutes les émissions de carbone, tandis que les 1 % les plus riches représentaient 17 % du total, soit plus du double de la moitié la plus pauvre de la planète (7 %).

L’étude, menée en collaboration avec l'Institut de l'environnement de Stockholm (SEI), une organisation caritative qui explore les politiques visant à relever les défis en matière d'environnement et de développement, a souligné un accroissement de 60 % des émissions annuelles de carbone au cours de cette période.

Et pour couronner le tout, le 1 % des personnes les plus riches ont vu leurs émissions tripler par rapport à celles des 50% les plus pauvres de la planète. Parallèlement, un tiers de toutes les augmentations d'émissions pendant cette période provenait des 5 % les plus riches.

Pour replacer les choses dans leur contexte, les 10 % les plus riches sont ceux qui gagnent plus de 35 000 dollars par an, tandis que les 1 % les plus riches gagnent au moins 100 000 dollars par an. Les personnes se situant dans ces tranches de revenus sont plus susceptibles de conduire des voitures plus polluantes et de prendre des vols plus gourmands en carburant que celles qui ont un revenu inférieur. 

« La surconsommation d’une minorité aisée alimente la crise climatique, mais ce sont les communautés pauvres et les jeunes qui en paient le prix fort, a déclaré Tim Gore, responsable des politiques climat chez Oxfam et auteur de ce rapport. Ces inégalités extrêmes en matière d’émissions de CO2 sont la conséquence directe d’une croissance économique profondément inégale et à forte intensité de carbone, qui persiste depuis des décennies. »

Un autre rapport d'Oxfam, publié le 20 janvier, indique que les 2 153 milliardaires de la planète sont plus riches que 4,6 milliards de personnes. 

Parallèlement, plus d'une semaine avant la publication de ces conclusions, les Britanniques avaient déjà émis plus de carbone que les citoyens de six pays d'Afrique, à savoir le Malawi, l'Éthiopie, l'Ouganda, Madagascar, la Guinée et le Burkina Faso, et ce, sur l'ensemble de l'année 2020.

Cela montre qu'il existe un lien entre l'inégalité des richesses et le changement climatique : plus l'inégalité des richesses s'accentue, plus ceux qui font partie des plus riches de la société émettent du carbone, ce qui a des conséquences désastreuses pour les plus pauvres.

Le rapport recommande une double approche pour s'attaquer à ce problème. Premièrement, il est impératif que les gouvernements ciblent les émissions des riches afin de freiner une croissance toujours plus forte des émissions de carbone, notamment par le biais de l'aviation, du logement et de l'énergie. Deuxièmement, il est urgent d'investir dans les communautés les plus pauvres. L'un ne peut être combattu sans l'autre.

Bien que la pandémie de COVID-19 ait fait chuter les émissions de carbone dans tous les domaines, l'impact sur l'état total des émissions est négligeable, selon Oxfam.

Au contraire, un changement radical du haut vers le bas est nécessaire. Sinon, les plus riches de la société pousseront la planète au-delà de hausses de température irréversibles qui provoqueront l'élévation des niveaux marins. Et ce, même si tous les autres secteurs de la société réduisaient leurs émissions à zéro d'une manière ou d'une autre.

« Comme le montre le nouveau rapport d'Oxfam, notre modèle économique actuel a engendré un changement climatique catastrophique et des inégalités également catastrophiques, a déclaré Ban Ki-moon, ancien secrétaire général des Nations Unies. La pandémie de COVID-19 constitue un impératif incontestable pour mieux reconstruire et placer l'économie mondiale sur une base plus durable, plus résistante et plus équitable. » 

Il a ajouté : « La lutte contre les émissions de carbone disproportionnées des plus riches de la société doit être une priorité essentielle dans le cadre de cet engagement collectif. »

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Par James Hitchings-Hales