Deux des femmes les plus influentes du monde viennent d'échanger leurs points de vue sur le droit de vote et sur le féminisme au cours d'une discussion en tête-à-tête.
Mercredi, la duchesse du Sussex et la militante féministe Gloria Steinem se sont réunies chez la duchesse à Santa Barbara, en Californie. La conversation, coordonnée par l'organisation médiatique Makers, a eu lieu à l'occasion du 100e anniversaire du 19e amendement, qui accordait le droit de vote aux femmes blanches.
Mme Markle a ouvert la conversation en exprimant son admiration pour Gloria Steinem, une figure marquante du mouvement des droits des femmes depuis les années 1960.
Les deux femmes ont ensuite souligné la nécessité d'une participation électorale active à la veille de l'élection présidentielle américaine, qui aura lieu en novembre. « Si vous ne votez pas, vous n'existez pas, a souligné Mme Steinem. C'est le seul endroit où l'égalité est possible : dans l'isoloir. Nous devons non seulement voter, mais nous devons aussi nous battre pour voter. »
La militante a également exprimé son inquiétude au sujet des jeunes, qui sont les moins enclins à voter.
Since Meghan, The Duchess of Sussex became friends with @GloriaSteinem, they've spoken of their shared beliefs surrounding women’s rights, the need for representation and the importance of voting. The exclusive Q&A is on MAKERS today, #WomensEqualityDay! https://t.co/NJ2FEYiFVupic.twitter.com/au4uN24wSi
— MAKERS (@MAKERSwomen) August 26, 2020
« Je peux comprendre le fait qu'ils pensent ne pas avoir d'impact, a-t-elle déclaré. Pourtant, ils doivent voter plus que quiconque, car ils seront encore en vie bien après moi. Et ce sont eux qui en subiront les conséquences. »
Mme Steinem a encouragé les citoyens à se tourner vers leurs voisins pour les inciter à voter, tout en reconnaissant le rôle important que jouent les femmes racisées dans les élections politiques.
Bien que les femmes noires ne représentent qu'environ 7 % de la population américaine, elles ont tendance à voter à un taux plus élevé que toutes les autres catégories démographiques.
« En fait, lors de toutes nos récentes élections, nous avons été sauvés par des femmes racisées grâce à un vote de conscience et de compassion », a déclaré Mme Steinem.
Plusieurs États limitent cependant la participation des électeurs noirs-américains, notamment en privant les personnes incarcérées de leur droit de vote, en établissant des lois relatives aux photos d'identité et en limitant le vote anticipé.
« Je suis vraiment inquiète au sujet de la suppression du droit de vote, a déclaré Mme Markle. Les défis auxquels nous sommes confrontés sont déjà visibles. »
La suppression des électeurs affecte disproportionnellement les communautés racisées et entrave leur capacité à appuyer les politiques et les dirigeants qui répondent à leurs besoins. La pandémie de COVID-19 constitue une menace supplémentaire, puisqu’en raison de la fermeture des bureaux gouvernementaux et de l'interdiction des manifestations de grande envergure, il est devenu plus difficile de s'inscrire sur les listes électorales. Au cours de leur entretien, Mme Markle et Mme Steinem ont rappelé que les femmes blanches étaient les seules à avoir obtenu le droit de vote lors de l'adoption du 19e amendement en 1920.
Elles ont ensuite réfuté les préjugés relatifs au féminisme, tandis que Mme Markle a félicité son mari, le prince Harry, pour son engagement en faveur de la cause.
« Je regarde notre fils et je constate la beauté de l'exemple qu'il reçoit en grandissant avec un père qui assume si bien cette responsabilité, a-t-elle déclaré. Il n'y a aucune honte à défendre les droits humains fondamentaux de chaque individu, y compris, bien sûr, les femmes. »
Mme Steinem a clos la conversation en soulignant la nécessité de supprimer les hiérarchies de genre.
« En fait, vous savez, “nous sommes liés et non hiérarchisés” est la manière la plus simple que j'ai jamais trouvée pour définir notre objectif », a-t-elle conclu.