Pourquoi les Global Citizens doivent s’en préoccuper
Parmi les Objectifs de développement durable adoptés par les Nations Unies, l’accès à l’eau propre et à l’assainissement (objectif n° 6), la durabilité des villes et des communautés (objectif n° 11), des modes de consommation et de production responsables (objectif n° 12), ainsi que la mise en place de mesures permettant de lutter contre le changement climatique (objectif n°13) figurent parmi les priorités sur lesquels le monde s’est engagé à travailler avant 2030. Vous pouvez agir en faveur de ces enjeux et bien d’autres encore ici.

Suite aux restrictions d’eau dont les Français ont fait l’expérience l’été dernier, ainsi qu’à la place croissante qu’occupe la protection environnementale dans les inquiétudes de la population, la question de l’accès à l’eau potable est revenu sur le devant de la scène nationale.

Cette tendance n’est cependant pas propre à la France : alors que le monde entier s’efforce de respecter les gestes barrières — comme se laver les mains régulièrement avec du savon dans le but de stopper la propagation du coronavirus — l’eau est devenue centrale à notre mode de vie quotidien.

Mais comment réagiriez-vous en découvrant que cette même eau avec laquelle vous vous lavez soigneusement les mains, ne provenait de nulle part d’autre que… vos toilettes ? 

Peut-être remettriez-vous en question sa propreté, ou craindriez-vous d’y trouver des agents pathogènes.

Pourtant, la grande majorité des Français s’y disent favorables, selon une récente étude du cabinet Elabe accordée à La Tribune.

Contre toute attente, 87 % d’entre eux jugent la réutilisation d’eaux usées traitées (REUT) utile pour repenser les modes de consommation et de production actuels, et pour limiter leur impact environnemental. Ces chiffres évoluent légèrement en cas de contact hydrique direct, mais la tendance reste généralement identique : 59 % se disent prêts à se doucher avec de l’eau recyclée, et 83 % seraient tout à fait disposés à la boire.

En France, la REUT est strictement réglementée, et seulement 0,6 % des eaux usées sont recyclées à l’échelle du pays. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) encadre les processus d’assainissement pour garantir que l’eau recyclée ne présente aucun risque sanitaire à l’égard de la population. Au niveau européen, le Règlement relatif aux exigences minimales requises pour la réutilisation de l’eau, adopté en 2018, vient compléter ces mesures d’encadrement avec une série de recommandations normatives à respecter par les pays membres.

Mais le facteur juridique est loin d’être la seule entrave à la généralisation de cette pratique.

Le « facteur beurk » (« yuck factor ») est également en cause : il désigne la réaction initiale de dégoût qu’éprouve un individu lorsque la possibilité de boire de l’eau potable produite à partir d’eaux usées est évoquée.

La récente étude du cabinet Elabe est donc encourageante, puisqu’elle suggère que la population française est prête à surmonter ce rejet et à repenser sa propre consommation d’eau.

« Ce résultat est très encourageant, a ainsi déclaré Philippe Séberac, directeur technique et scientifique de Veolia, à La Tribune. Il prouve que les citoyens ont une réelle confiance dans les techniques d'épuration et qu'ils sont prêts à changer leurs habitudes quotidiennes pour répondre aux problématiques environnementales actuelles. »

Dans d’autres pays du monde, cette confiance est cependant érodée par des systèmes d’épuration faisant défaut ; les Nations Unies estiment que 3 milliards de personnes pourraient être confrontées à un stress hydrique d’ici 2025. 

Plus que jamais, il est donc primordial de repenser nos modes de gestion et de consommation d’eau à l’échelle mondiale pour remédier à cette situation.

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Vaincre la pauvreté

Selon une étude, la grande majorité des Français sont favorables au recyclage de l’eau

Par Sarah El Gharib