Pourquoi les Global Citizens doivent s’en préoccuper
Un congé parental égal est essentiel au respect de l'égalité de genre, mais le congé paternité est loin d’être une réalité dans les pays du monde entier. L'objectif mondial n°5 encourage une plus grande égalité entre les hommes et les femmes par la promotion de politiques qui renforcent leur autonomie. Rejoignez-nous et agissez sur cet enjeu et bien d'autres encore ici.

Cet article a été mis à jour le 23 septembre suite à la décision du gouvernement français d'étendre le congé paternité de 14 à 28 jours et de le rendre en partie obligatoire.

La nouvelle est tombée : la France souhaite repenser les modalités de son actuel congé paternité.

Dans une interview accordée à France Info mardi 28 juillet, le secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance et des familles auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, Adrien Taquet, a annoncé et soutenu une potentielle réforme qui allongerait la durée de ce congé et pourrait même le rendre obligatoire.

« J’y suis non seulement favorable, mais nous y travaillons, a-t-il notamment affirmé. Une des hypothèses sur laquelle nous travaillons, c’est de doubler le congé actuel et de passer à un mois de congé parental global, c’est-à-dire intégrant à la fois le congé paternité stricto sensu et les congés de naissance. »

En France, la durée du congé maternité peut atteindre 16 semaines. Les nouveaux pères disposent quant à eux de 11 jours d’inactivité, rémunérés par la sécurité sociale à la suite de la naissance de leur enfant, complétés par trois jours de congé de naissance financés par l’employeur.

Mais ceci est loin d’être le cas dans le reste du monde.

Pays nordiques mis à part, le monde est à la traîne sur cet enjeu : seulement 48 % des pays de la planète ont mis en place un tel dispositif pour les pères, mais sa durée est parfois très courte et près de la moitié des pères n’en bénéficient pas, même s’ils y ont droit.

En cause, une certaine peur de devoir prendre ce congé et de devoir faire face à son employeur, comme le souligne M. Taquet, qui affirme également que « le rendre obligatoire » pourrait aider les plus précaires grâce au « côté décisif » de la mesure. Ces derniers ne seraient alors plus contraints de réclamer un temps de pause, puisqu’il leur serait légalement octroyé.

Autre effet positif potentiel : une meilleure égalité hommes-femmes, à l’heure où les mères sont souvent seules à contraintes à s’occuper seules des nouveaux-nés, et donc confrontées à une organisation sexuée et inégalitaire de la vie familiale, comme l’a fait remarquer au Monde l’économiste Hélène Périvier.

« Rendre ce congé paternel obligatoire, comme le sont les huit semaines pour les femmes, et l’allonger, enverrait un signal fort ; celui que les rôles respectifs des pères et des mères sont le produit d’une norme sociale », a-t-elle souligné.

En 2019, le président Emmanuel Macron s’inspirait d’une idée finlandaise en confiant au neuropsychiatre Boris Cyrulnik une étude approfondie des « 1000 premiers jours » suivant la naissance d’un enfant. 

Cette initiative visait à mieux comprendre cette période cruciale, où se joue la vie d’un enfant et où le quotidien des nouveaux parents est également chamboulé, afin de mieux l’appréhender sur le plan politique et social.

Le 23 septembre, le président français a officialisé cette décision en confirmant que cette mesure verrait le jour en 2021, date à partir de laquelle les pères pourront bénéficier d'un total de 28 jours de congé paternité.

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Exiger l’équité

Le congé paternité s'allonge et devient en partie obligatoire en France

Par Sarah El Gharib