Impossible de passer à côté : La vague de carrés bleu ciel qui inonde les réseaux sociaux vous a certainement interpellé. Mais savez-vous quelle est leur signification ?
La déferlante, initiée par le parlementaire Raphaël Glucksmann et la présidente du European Uyghur Institute, Dilnur Reyhan, est en réalité une mobilisation de soutien aux Ouïghours. Les deux personnalités, qui mènent une campagne depuis des mois et qui ont récemment entamé une semaine d’action « pour réveiller le monde », exigent une action du gouvernement français contre le sort subi par cette minorité musulmane, persécutée et réduite au travail forcé par les autorités chinoises.
Jeudi, à l’occasion de la fête nationale chinoise, cette mobilisation s’est intensifiée avec un appel lancé par M. Glucksmann sur Twitter. Le parlementaire y invitait le public à partager des carrés bleus sur les réseaux sociaux, en compagnie du hashtag #FreeUyghurs.
« Changeons nos PP [photos de profil], partageons ce bleu qui est la couleur des Ouïghours, rendons visibles les invisibles, peut-on lire dans le tweet. Nul ne doit pouvoir ignorer aujourd’hui la vague de solidarité qui monte en France et partout ailleurs. »
Le public a répondu à l’appel en postant massivement des carrés bleus sur les réseaux sociaux. En date de rédaction de cet article, le hashtag #FreeUyghurs comptabilise près de 100 000 publications sur Instagram. Le hashtag #FranceForUyghurs en compte quant à lui 15 000 sur la plateforme.
De nombreuses personnalités françaises, telles que Michèle Laroque, Pierre Niney, Sabrina Ouazani, Omar Sy, Malik Bentalha et Leïla Slimani ont également apporté leur soutien à l’initiative.
C’est l’anniversaire de la République Populaire de Chine. Faisons de ce jour une journée mondiale de solidarité avec les Ouïghours. Qu’une vague bleue submerge les réseaux, avec #FreeUyghurs comme point de ralliement. Rendons visibles les déportés et audibles les bâillonnés. pic.twitter.com/EM3xDFcOFC
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) October 1, 2020
#FreeOuighours#FRANCEFORUYGHURSpic.twitter.com/o8imuRIO6l
— Michèle Laroque (@MicheleLaroque) October 1, 2020
Des millions de musulmans Ouïghours sont enfermés et torturés dans des camps de concentration en Chine. Non pour ce qu’ils font, mais pour ce qu’ils sont.
— MALIK BENTALHA (@MalikBentalha) October 1, 2020
C’est le plus grand internement de masse du XXIe siècle. Il faut y mettre fin. #FreeUyghurspic.twitter.com/Q1S0kdDIES
En septembre, le président français Emmanuel Macron avait fermement condamné la répression des Ouïghours, dénonçant des « pratiques inacceptables » allant à l’encontre des « principes universels inscrits dans les conventions internationales relatives aux droits de l’homme ».
La campagne en cours exige toutefois une action concrète de la part du gouvernement français.
Dans une pétition qui sera remise à l'Élysée samedi, des « sanctions européennes » et une « enquête internationale sur les crimes contre l’humanité commis au Xinjiang par le régime chinois » sont notamment réclamées.
Invités à l’émission Quotidien jeudi, Mme Reyhan, M. Glucksmann et son collaborateur Pierre Bussière ont réitéré leur appel à l’action, soulignant l’implication de 83 multinationales étaient dans les abus perpétrés à l’encontre des Ouïghours.
« Agir pour les Ouïghours, même si ça semble très lointain, c’est agir pour nous aussi », a asséné M. Glucksmann sur le plateau du journaliste Yann Barthès.