Le Brunei a temporairement levé la peine de mort pour les relations homosexuelles.
Lors d’une allocution télévisée dimanche dernier, le sultan de Brunei Hassanal Bolkiah a étendu le moratoire sur la peine de mort pour les personnes LGBTQ, selon Reuters. Le sultan Bolkiah a également déclaré qu’il honorerait la convention des Nations Unies contre la torture, un traité international relatif aux droits de l’homme.
Il s’agit de sa première intervention publique sur la nouvelle loi depuis avril, après que le petit pays d’Asie du Sud-Est a déclenché un tollé international en faisant les relations homosexuelles passibles de la peine de mort par lapidation.
Les militants des droits de l’homme, qui ont qualifié la loi sur la peine de mort comme « cruelle » et « inhumaine » considèrent le moratoire comme un signe de progrès, mais ils ont fait remarquer que cette loi devait être définitivement interdite pour assurer la pleine protection et sécurité de la communauté LGBTQ au Brunei.
« Bien que ce soit une avancée importante, nous continuons à lui demander de retirer cette loi draconienne dans son entièreté, ainsi que de tenir tous les engagements du Brunei en respect de la loi internationale », a dit Jean Freedberg, directeur des partenariats mondiaux au sein de l’organisation Human Rights Campaign (HRC), dans un communiqué à Global Citizen.
Le sultan Bolkiah a déclaré qu’à cause des « idées fausses » répandues sur les intentions de cette loi, il a fait le choix de ne pas faire appliquer la peine de mort et a incité les personnes de ne pas s’inquiéter.
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Selon CNN, il a également déclaré : « Nous pensons qu’une fois ces idées démenties, le mérite de la loi sera apparent ».
La possibilité que le sultan Bolkiah puisse rétablir cette loi à n’importe quel moment est source d’inquiétudes. Cette forme stricte de la loi de la charia de Brunei n’est pas la première. Les relations homosexuelles sont illégales dans le pays et sont passibles de peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement. Les lois mises en place en mars punissent également l’adultère et le vol par lapidations, coups de fouet et amputations, sans exception pour les enfants. Certains crimes sont depuis longtemps passibles de la peine de mort au Brunei, selon Reuters, mais aucune exécution n’a eu lieu depuis 1957.
HRC continue à mettre en lumière la menace constante contre les personnes appartenait à la communauté LGBTQ au Brunei à travers la campagne numérique #EyesOnBrunei. Des vedettes comme George Clooney et Ellen DeGeneres utilisent leurs plateformes pour attirer l’attention sur la loi inhumaine du Brunei. En mars, M. Clooney a été à l’origine du boycottage des hôtels appartenant au Brunei et, en avril, les banques multinationales se sont jointes à son action en coupant les liens avec le groupe hôtelier et en interdisant à leurs employés de rester chez eux.
Nous nous réjouissons de la suspension par le #Brunei de sa législation #homophobe. Elle est un premier pas, obtenu notamment par la pression associative. Parce qu’elle sont inacceptables, continuons de combattre toute forme de #LGBTphobies dans le monde. https://t.co/pgH9w4azjj
— SOS homophobie (@SOShomophobie) 6 mai 2019
There’s something we can all do about the horrible situation in Brunei. Please take action. #EyesOnBruneihttps://t.co/UC3gexcon1
— Ellen DeGeneres (@TheEllenShow) April 4, 2019
Alors que la communauté LGBTQ continue d’être la cible de persécutions, de violences et de discriminations dans le monde entier, les militants avertissent que la législation du Brunei pourrait aussi encourager d’autres pays à adopter des lois similaires.
« Le regard du monde entier s’est tourné vers Brunei ces derniers mois et nous exhortons les innombrables défenseurs, militants et organisations qui ont saisi cette occasion pour dénoncer ces violations des droits de l’homme à continuer de le faire », a déclaré M. Freedberg.