Pourquoi les Global Citizens doivent s’en préoccuper
À travers le monde, 821 millions de personnes ont faim. Pourtant, chaque année, 1,3 milliard de tonnes de denrées alimentaires sont jetées. Le gaspillage alimentaire accroît la consommation de l’eau et la pression sur les terres fertiles pour produire plus (mais 28 % de ces terres produisent des aliments qui finiront à la poubelle). Encourageons une consommation et une production responsables, afin d’atteindre l’objectif de développement durable n° 12. Agissez dès maintenant.

1,3 milliard de tonnes...

C’est le chiffre troublant d’aliments produits pour la consommation humaine qui sont jetés dans le monde, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

L’organisation estime que l’empreinte carbone des gaspillages alimentaires s’élève à 3,3 milliards de tonnes de CO₂ qui entrent dans l’atmosphère chaque année. Le gaspillage alimentaire a également un impact considérable sur l’utilisation de l’eau et a des conséquences écologiques désastreuses pour la planète. En effet, pas moins de 250 km3 d’eau sont nécessaires à la production de nourriture jetée, soit environ trois fois le volume du lac Léman. Actuellement, il y a 1,4 milliard d’hectares de terres, c’est-à-dire 28 % des terres agricoles, dédiées à des produits alimentaires qui seront jetés.

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Le gaspillage alimentaire désigne les produits destinés à la consommation humaine qui sont jetés, soit parce que les consommateurs ne font pas attention aux dates de consommation ou même parce qu’une personne ne finit pas leur plat à la cantine, au restaurant ou chez eux.

Le problème est planétaire, et plusieurs pays ont décidé de prendre des mesures pour endiguer ce phénomène.

En France, 10 millions de tonnes de nourriture sont perdues, soit environ 16 milliards d’euros, chaque année, selon L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Le pays a été l’initiatrice d’une vague de mesures contre le gaspillage des denrées alimentaires avec le Pacte national de lutte contre le gaspillage, qui prévoit une réduction de la moitié du gaspillage alimentaire à horizon 2025, suivi par la loi Garot de 2016 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire, qui oblige les points de vente à réduire et mieux gérer les invendus.

Partout dans le monde, des initiatives contre le gaspillage alimentaire naissent, que ce soit par l’organisation d’événements « anti-gaspi », ou encore par la création de start-up mettant en relation les consommateurs et les supermarchés disposants d’invendus à redistribuer. C’est un problème qui a une incidence sur tous, y compris la France.

Voici cinq façons que les Français luttent contre le gaspillage alimentaire.

1. Des aliments déformés ça vous dit ?

Manger des fruits c’est joli, mais qu’en est-il de ceux qui sont déformés ? Malheureusement, ils sont souvent mis de côté pour un produit plus « régulier ». Voilà pourquoi Les Gueules Cassées, un groupe de producteurs de fruits et de légumes ont lancé une initiative anti-gaspillage qui tente de mettre en avant les fruits et légumes « laids », pour qu’ils puissent eux aussi être consommés. Le principe de cette initiative est de mettre en avant ces fruits et légumes dans les supermarchés participants à l’opération. Pour encourager leur consommation, ces produits sont proposés à un prix moins élevé qu’un produit dit « normal », et un centime de la vente est versé à une caisse de solidarité qui sert à financer les actions des associations caritatives.

2. La loi : les « doggy bags » font leur entrée chez les restaurateurs

Le Pacte national de lutte contre le gaspillage comprend 16 mesures avec pour but de réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025. La mesure phare de la loi Garot oblige les supermarchés de plus de 400 m2 de se doter de partenariats auprès d’associations œuvrant pour le don alimentaire, afin d’éviter de jeter les invendus ou de les détruire. Trois ans plus tard, le bilan semble positif — le nombre de dons aux associations a significativement augmenté. Les pouvoirs publics comptent aller plus loin dans cette lutte, avec une nouvelle loi votée par l’Assemblé nationale en 2018 pour étendre la lutte contre le gaspillage alimentaire à la restauration collective et à l’agroalimentaire.

Les doggy bags (emporte-restes), dont l’utilisation est déjà répandue aux États-Unis et au Canada entre autres, seront dorénavant proposés par les restaurants à partir de 2021, grâce à l’amendement que les députés ont adopté en 2018. À partir du 1er juillet 2021, les restaurateurs auront l’obligation de proposer des doggy bags avec deux exceptions : les buffets à volonté et les boissons soumises au service de consignes. 

3. La technologie au service de la lutte contre le gaspillage alimentaire

Récupérer les invendus des commerçants et grands groupes, c’est la solution de plusieurs start-up françaises qui luttent contre le gaspillage alimentaire. Beaucoup de produits comme les viennoiseries, ou les produits frais, par exemple, ne peuvent pas être revendus le lendemain et au lieu de les jeter, l’application Toogoodtogo propose de les racheter à petit prix via des paniers surprise afin de favoriser la consommation de ces derniers.

Pour celles et ceux qui oublient les dates de péremption des aliments achetés, pas de panique ! Il existe l’application Checkfood, qui agit comme un pense-bête et vous envoie une notification lorsque la date de péremption approche.

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Des entreprises comme Phénix se sont également donné pour mission de donner une seconde vie aux produits alimentaires en les redistribuant à des associations caritatives. C’est également le principe de l’application Linkee.

Du côté de The Food Life, le consommateur est au centre de l’écosystème. L’application met en relation les citoyens, les associations et les supermarchés et permet au consommateur de suivre le parcours des invendus alimentaires et de les récupérer dans une association proche de chez lui.

4. Les dons de denrées alimentaires

En 2017, les banques alimentaires ont récolté 11 500 tonnes de denrées alimentaires, ce qui a permis de distribuer l’équivalent de 23 millions de repas aux personnes en situation précaire.

Il existe également une initiative qui récupère les invendus sur les marchés parisiens auprès des commerçants, Moisson Solidaire. Après la collecte, les denrées sont redistribuées à tous à la fin du marché sans distinction. L’association opère avec des bénévoles qui trient et distribuent gratuitement les produits récupérés. Plusieurs villes et régions ont également mis en place des gachimètres à pain dans les cantines qui permettent de mesurer le poids du pain jeté et aussi de sensibiliser les consommateurs, comme en Saône-et-Loire.

5. Des recettes innovantes pour les restes

Chaque année, un Français jette en moyenne 20 kilos de nourriture, dont 31 % de légumes et 24 % de liquides, selon l’Ademe. Les restes font peur à beaucoup de personnes qui ne savent pas quoi en faire. Si vous ne savez pas quoi faire avec vos restes, il existe une pléthore de recettes qui ne demandent qu’à être découvertes.

Il existe également le concept des « Discos Soupes » né à Paris en 2012. Le principe est simple, cuisinez ensemble dans une ambiance conviviale les fruits et légumes invendus ou rebuts. Pour celles et ceux qui souhaitent y participer, les discos soupes sont ouvertes à tous, il suffit de regarder la carte des prochaines discos soupes près chez vous. De plus, les chefs se mobilisent aussi pour sensibiliser le public au problème du gaspillage alimentaire avec l’émission « Les chefs contre-attaquent ».

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Bien que les pouvoirs publics, les associations de consommateurs, ainsi que des start-up œuvrent dans ce sens, des efforts restent à fournir.

À l’échelle mondiale, les pertes sont colossales. L’action contre le gaspillage alimentaire doit être collective, afin que les tonnes d’aliments jetés puissent nourrir ceux qui sont dans le besoin. À savoir, il y a 821 millions de personnes qui ont faim dans le monde. À l’échelle française, ce sont 4,7 millions de personnes qui ont bénéficié de l’aide alimentaire en 2018, dont plus de la moitié sont des femmes.

En tant que Global Citizen, contribuons à sauver la planète en réduisant les pertes alimentaires et en s’inspirant des exemples présentés dans les lignes précédentes afin que promouvoir le changement dans le monde entier.

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Par Gaëlle Langué