Pourquoi les Global Citizens doivent s’en préoccuper
La crise de la COVID-19 a perturbé la continuité pédagogique de nombreux apprenants à travers le monde, en raison de la fermeture des écoles destinée à stopper la propagation du virus. En République centrafricaine, ce problème est exacerbé par un conflit qui touche le pays de plein fouet. À l’heure où Global Citizen fait campagne en faveur des Objectifs mondiaux des Nations Unies, y compris l’objectif n°4 pour une éducation de qualité, vous pouvez nous rejoindre en passant à l’action ici.

Depuis 2013, la République centrafricaine (RCA) est ravagée par un terrible conflit opposant les factions Seleka aux rebelles et milices anti-balaka. 

Alors que 75 % de la population du pays est âgée de moins de 35 ans, et que les civils sont parfois pris pour cible des hostilités, les jeunes sont particulièrement vulnérables au conflit et au recrutement militaire. 

Récemment, la déscolarisation des jeunes, causée par la fermeture des écoles en raison de la COVID-19, menace d’aggraver cette fragilité. C’est pour cette raison qu’en mars, une subvention de 70 000 dollars a ainsi été accordée au bureau de l'UNICEF en RCA pour aider le ministère de l'éducation à coordonner sa riposte à la pandémie.

Pour remédier à la situation, le Norwegian Refugee Council (NRC) a récemment mis en place un programme de professionnalisation visant à former la jeunesse centrafricaine dans des domaines tels que la couture, la menuiserie, l'agriculture et la maçonnerie.

Soutenu financièrement par l'Éducation ne peut attendre (ECW), l’initiative Youth Education Pack (YEP) s’étend sur un an. Durant cette période, quelque 120 jeunes désœuvrés, non-scolarisés ou déscolarisés issus de Kaga Bandoro — 60 % étant des filles et des femmes — peuvent suivre des cours d’alphabétisation et de calcul, tout en se familiarisant aux compétences de la vie quotidienne. 

Ils bénéficient également d’une formation professionnelle et entrepreneuriale qui renforce leur accès aux opportunités économiques, comme l’a expliqué Safiatu Ayandunkè Alabi, directrice des programmes chargée de la RCA au NRC, à Global Citizen.

Esther, qui a dû abandonner l’école à l’âge de 13 ans en raison du conflit, a pu tirer parti de ce programme unique en son genre.

« Je n'avais pas d'autre choix que d'arrêter mes études parce que mes parents n'avaient pas les moyens financiers de [les financer] », a-t-elle notamment déclaré au NRC.

Aujourd’hui âgée de 18 ans, la jeune femme s’est familiarisée à la couture et aide sa communauté à lutter contre le coronavirus en fabriquant près de 50 masques par jour.

« J'ai appris que pour se protéger du virus, il fallait porter un masque, mais j'ai remarqué que ces masques étaient difficiles à trouver dans les magasins du coin, a-t-elle expliqué au NRC. À Bangui [la capitale de la RCA], certains tailleurs fabriquent des masques. J'ai donc eu l'idée de fabriquer et de vendre des masques au marché de Kaga Bandoro afin de sauver des vies. »

Au-delà de venir en aide aux jeunes, le YEP assure également leur suivi communautaire et permet de renforcer un lien social fragilisé par les tensions qui alimentent le pays. 

Mme Alabi estime que cet accompagnement doit passer par les parents, qui jouent un « rôle prépondérant » dans le suivi et la sensibilisation des apprenants.

« L’implication du partenaire et de la communauté dans les différentes phases est requise pour l’appropriation communautaire et la pérennisation du programme », a-t-elle notamment affirmé.

Aujourd’hui, Mme Alabi se félicite également des ambitions du programme, qui continuera de s’étendre en RCA cette année, grâce au financement d’ECW. Le YEP espère alors atteindre un total de 200 bénéficiaires, dont 100 dans la région de Kaga Bandoro (Nana Gribizi) et 100 à Alindao (Basse-Kotto), a-t-elle précisé.

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Par Sarah El Gharib