Plus de 80 % de l’océan demeure non cartographié, échappant ainsi au regard de tout être humain. Cependant, même dans les 20 % cartographiés, la beauté et l’étrangeté de ce qui s’y trouve sont-elles que vous ne pouvez que vous en émerveiller.
Le concours photo organisé cette année dans le cadre de la Journée mondiale des océans capture la grandeur éclatante et la vaste complexité de la vie marine. Organisés par les Nations unies pour la neuvième année consécutive, des milliers de photographes ont envoyé des clichés destinés aux six catégories suivantes : revitalisation, paysages marins en surface, paysages marins sous l’eau, solutions naturelles et exploration des océans, animaux marins et communautés côtières.
Les gagnants, sélectionnés par une équipe de photographes animaliers, couvrent un large éventail de sujets. On y retrouve des animaux rares, des paysages marins, des images de plongées et des portraits intimes de populations dont la survie dépend de l’océan.
Ensemble, ils nous rappellent que la Terre n’est pas appelée la « planète bleue » pour rien.
Toute la vie sur Terre provient des océans, et toute vie dépend de l'océan pour survivre, qu'il s'agisse de nourriture, d'oxygène ou de toute autre forme de soutien environnemental. Mais avec le réchauffement de la planète dû aux émissions de gaz à effet de serre, l'océan devient plus chaud et plus acide, rendant ainsi les eaux inhospitalières pour la vie marine. En plus de cette détérioration, l'océan se remplit de déchets plastiques, de produits chimiques toxiques et d'eaux usées.
La principale cause de tous ces dommages ? Les activités humaines. Cela signifie que nous sommes en mesure d'y mettre un terme et de protéger l'océan de toute future dévastation, en allant même jusqu'à soutenir son large rétablissement.
À cette fin, l'ONU appelle les pays à protéger au moins 30 % des espaces terrestres et marins d'ici à 2030.
Les photos du concours de la Journée mondiale des océans de cette année montrent tout ce que nous risquons de perdre si nous ne respectons pas cette responsabilité élémentaire - mais elles montrent aussi ce que nous pouvons transmettre aux générations futures si nous relevons ce défi.
Voici quelques-unes des photos les plus marquantes du concours de cette année.
Paysages sous-marins, 1ère place
« Une raie et un poisson porc-épic borgne cherchent un repas dans le sable alors que des centaines de carangues à gros yeux font école derrière eux. L'incroyable biomasse du parc national de Cabo Pulmo (Basse-Californie du Sud) permet d'admirer des images surréalistes. Les zones protégées comme celles-ci sont un bon exemple de la richesse de nos océans quand on leur donne la possibilité de se reconstituer. » —Nicolas Hahn, Argentina
Scènes de mer en surface, 1er place
« Dans chaque profession, il existe des obstacles mais aussi de la beauté. Lorsque les pêcheurs partent en mer, ils espèrent revenir avec des bateaux remplis de poissons et de crevettes, et ce par nécessité. Je veux simplement transmettre la beauté de l'art de la pêche à la senne de mon pays natal. » -Nguyen Vu, Cao, Vietnam
Communautés du littoral, 1ère place
« Les Bajau, depuis de nombreuses générations, de leur naissance à leur mort, de leur jeunesse à leur vieillesse, passent leur vie entière sur leurs bateaux. Ils ne sont citoyens d'aucun État. La mer est leur lieu de naissance et leur seule maison sur terre. » —Supachai Veerayutthanon, Thailand
Solutions fondées sur la nature et découvertes des océans, 1ère place
« Adriana Campili, chercheuse en biologie marine, vérifie l'état de l'aquarium récifal à l'intérieur du laboratoire de l'Australian Institute of Marine Science (AIMS). L'AIMS est la principale structure chargée de surveiller l'état de la Grande Barrière de Corail. Grâce à son simulateur, les chercheurs mènent des expériences sur les coraux dans le but de garantir l'avenir de nos récifs.
Dans cette image, j'ai voulu illustrer le lien étroit entre l'être humain et l'écosystème marin, en soulignant l'importance de ces liens naturels. » —Giacomo d’Orlando, Italy
Créatures de l'océan, 1ère place
« Les caprellas, également appelées crevettes squelettes, sont des animaux minuscules. Ils atteignent une longueur maximale de 6 centimètres. Elles sont très sociales et très actives, elles mangent sans arrêt et se battent entre elles. Le "vaisseau spatial" est un Bolinopsis infundibulum, une méduse à peigne commune du nord. Les Bolinopsis ne piquent pas mais sont carnivores et mangent tout ce qu'ils attrapent, même les autres Bolinopsis. Sur ma photo, elle flotte sous la glace ». —Viktor Lyagusskin, Georgia
Revitalisation, 1ère place
« Les filets fantômes sont l'une des formes les plus mortelles de pollution marine dans les océans thaïlandais. Il arrive fréquemment que les filets de pêche fantômes emprisonnent de grandes espèces marines comme cette raie manta. Cela peut mettre leur vie en danger si elles ne sont pas secourues » —Aunk Horwang, Thailand