Pourquoi les Global Citizens doivent s’en préoccuper
Des maladies comme l’Ebola menacent la vie des personnes les plus touchées par la pauvreté et affectées par les conflits. Les objectifs de développement durable de l’ONU aspirent à éradiquer l’extrême pauvreté en assurant la bonne santé et le bien-être dans le monde. Vous pouvez vous joindre à nous en menant des actions sur le sujet ici.

Selon le journal The Guardian, de nombreuses ONG affirment que dans la ville de Beni, en République démocratique du Congo (RDC), les employés du secteur de la santé demandent aux femmes d’effectuer des performances sexuelles en échange de leurs traitements et services. Les ONG ont partagé les résultats des recherches recueillies au cours des groupes de discussion.

En RDC, les violences envers les femmes se sont intensifiées depuis que la deuxième éruption la plus meurtrière du virus a éclaté en août. Jeudi, afin de prévenir tout abus supplémentaire, le ministère de la Santé a demandé aux habitants de signaler tout échange d’argent contre des vaccins ou des traitements contre le virus Ebola. Le ministère met également en garde les femmes qui postulent pour des emplois dédiés à la riposte à Ebola. Il leur conseille de ne rencontrer que des recruteurs officiels pour éviter de se faire piéger et d’avoir à échanger des services sexuels contre un emploi.

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Des participantes aux groupes de réflexion ont déclaré qu’elles craignaient une augmentation de la stigmatisation et de la violence envers les femmes. Les femmes sont disproportionnellement affectées par la récente épidémie; elles représentent 60 % des nouveaux cas. Les femmes, surtout celles qui vivent dans la pauvreté, sont considérées comme les plus touchées par le virus parce qu’elles ont tendance à s’occuper des personnes infectées et à voyager à la recherche de nourriture et de travail, ce qui propage la maladie.

L’International Rescue Committee (IRC) a présenté ses recherches préliminaires basées sur 30 groupes de réflexion et a constaté que certaines femmes sont accusées d’avoir transmis le virus et sont par conséquent mises en quarantaine pendant leurs règles.

Trina Helderman, conseillère principale en matière de santé et de nutrition pour l’équipe mondiale d’intervention d’urgence de Medair, a déclaré au Guardian que vu les antécédents de violence et d’exploitation des femmes et des filles en RDC, les abus auraient dû être anticipés et cessés plus tôt.

« Les acteurs humanitaires auraient dû être mieux préparés à mettre en place des mesures de sécurité pour éviter que cela ne se produise », a-t-elle déclaré.

L’inquiétude concernant l’exploitation des femmes en échange de traitements contre Ebola coïncide avec le scepticisme auquel les professionnels de la santé doivent faire face dans le pays.

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La RDC est actuellement en proie à une guerre civile, ce qui suscite la méfiance de la part de nombreuses personnes à l’égard des fonctionnaires et le personnel médical étranger. Des milices violentes se sont attaquées au personnel de santé s’occupant des victimes d’Ebola, ce qui rend la propagation de la maladie plus difficile à arrêter. Selon Eva Erlach, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, certaines personnes ne croient pas que la menace du virus soit réelle et sont persuadées qu’il s’agit d’un stratagème lucratif pour gagner de l’argent, ou d’une manœuvre politique.

Depuis août, il y a eu 811 cas d’Ebola et 510 décès dus au virus. En janvier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié une déclaration indiquant qu’Ebola pourrait bientôt se propager aux pays voisins, l’Ouganda, le Rwanda et le Soudan du Sud. Un porte-parole de l’OMS a déclaré qu’ils œuvrent pour faire savoir aux communautés de la RDC que les services contre l'Ebola sont gratuits afin d’empêcher l’exploitation des femmes et des filles et éviter que le virus ne se propage davantage.

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Vaincre la pauvreté

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Par Leah Rodriguez  et  Julie Ngalle