Avant même que la pandémie de COVID-19 ne survienne, notre planète était déjà confrontée à une myriade de défis environnementaux urgents. Aujourd’hui, alors que nous sommes encouragés par milliers à porter un masque pour enrayer la propagation du virus, la pollution causée par ces déchets suscite l’inquiétude des activistes environnementaux.
Et pour cause : les masques, gants et autres équipements de protection individuelle (EPI) se retrouvent déjà en quantités considérables dans nos océans, selon les Nations Unies. En France, les emballages en plastique alimentaires ont aussi augmenté de 20 % depuis le début de la pandémie, d’après une récente enquête.
Mais deux activistes sont déterminés à changer la donne en créant une « barrière humaine entre les déchets sauvages et la nature.»
Frédéric Munsch, vidéaste indépendant, et Edmund Platt, fondateur de l'association 1 Déchet par Jour, aussi connu sous le nom de « L’Anglais qui voulait nettoyer la France », ont entrepris une démarche unique : ils parcourent la France à pied pendant un mois pour ramasser les déchets et masques jetables qui envahissent le pays à l’ère de la COVID-19.
Avec 880 kilomètres et 12 départements à parcourir, ces militants pour le climat suivent le trajet de la ligne de train à grande vitesse (TGV) reliant Marseille à Paris.
Les deux hommes ont déjà ramassé 1 472 masques jetables en seulement 15 jours de périple, selon un communiqué partagé par l’association avec Global Citizen.
M. Platt est loin d’en être à sa première initiative, puisqu’il a déjà parcouru 8 000 kilomètres en France à des fins similaires, précise le communiqué. Ce Britannique désormais installé en France depuis neuf ans affirme que la beauté des paysages français, couplée à sa passion pour l’environnement, l’a poussé à agir.
« L'envie de longer la ligne TGV Marseille-Paris m'est venue en tête en 2011, a-t-il précisé à Global Citizen. La première fois que j'ai fait ce voyage, j'ai vu que la France était un pays magnifique. C'était avant mon engagement. Aujourd’hui, je me suis dit : “Pourquoi ne pas allier l'utile à l'agréable en nettoyant ce qui est, pour moi, le plus beau pays au monde.” »
Pour M. Munsch, le choix de cette ligne était aussi symbolique, puisqu’il s’agit d’un chemin très fréquenté par les voyageurs français.
Bien plus qu’un engagement de courte durée, les activistes veulent aussi sensibiliser un public plus large, notamment en mobilisant les associations de défenseurs de l'environnement, les écoles, ainsi que toute autre personne désireuse de s’impliquer dans leur démarche contre ce qu’ils estiment être un « fléau bleu ».
« On ne prêche pas aux convaincus, a asséné M. Platt. On cherche à animer les réseaux [sociaux] pour les amis et pour les gens qui nous suivent, mais surtout pour créer une connexion dans les neurones de ceux qui jettent toujours [leurs déchets] par terre et qui ne comprennent pas bien le problème. »
Quant au monde d’après la pandémie, les deux jeunes hommes espèrent que leur initiative incitera la population française, mais aussi mondiale, à changer leurs habitudes individuelles et, pourquoi pas, à les rejoindre dans leurs efforts de ramassage au moyen du hashtag #1DechetParJour (#1PieceOfRubbishADay).
« Ramasser un déchet, c’est comme se brosser les dents, a déclaré M. Platt. C'est ouvert à tous. Il n'y a pas de barrière, il n'y a pas de religion, pas de frontières, pas de passeport … On est tous concernés par la problématique de la pollution plastique des océans, et on est tous capables d'agir sur la nature. »