Pourquoi les Global Citizens doivent s’en préoccuper
Les STIM sont l’un des nombreux domaines où les femmes font face à la discrimination fondée sur le sexe. Les industries ne profitent pas des débouchés économiques lorsqu’elles ne comptent pas de femmes hautement qualifiéesL’Eindhoven University of Technology s’adresse à un plus grand nombre de femmes. La réalisation de l’égalité en milieu de travail est essentielle pour mettre fin à la pauvreté. Vous pouvez vous joindre à nous et passer à l’action à ce sujet ici.

Une université aux Pays-Bas a pris des mesures drastiques pour recruter plus de femmes. 

L’Eindhoven University of Technology (TU/e) a annoncé le 18 juin qu’elle n’accepterait que les candidatures des femmes pour des postes académiques permanents d’une durée d’au moins 18 mois, dans le cadre de son nouveau programme dédié aux enseignants-chercheurs. Effectif à partir du 1er juillet, le programme stipule que si aucun candidat n’est trouvé dans les six premiers mois, les hommes pourront postuler.

Les experts pensent que ce programme de cinq ans est un pas dans la bonne direction, mais pour s’attaquer au problème des inégalités hommes-femmes dans la science, la technologie, l’ingénierie, et dans les mathématiques (STIM) un effort continu sera nécessaire.

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Le programme de l’université TU/e « pourrait changer la donne », a dit à Global Citizen, Gabrielle Mueller, coach en leadership et auteure du livre How to Be a Smart Woman in STEM

Il est estimé qu’environ 150 emplois se libéreront dans les cinq prochaines années. Les boursiers issus du nouveau programme seront également éligibles à une subvention de recherche de 100 000 euros à consacrer à leur mentorat et à leur recherche. S’il y a des postes vacants à l’université après la première période de 18 mois, le programme sera adapté pour refléter son taux de réussite, selon le journal le Guardian. 

L’université vise à ce qu’au moins 35 % de son personnel soit composé de femmes. En ce moment, 16 % des professeures, 15 % des professeures associées et 29 % des professeures-assistantes sont des femmes, a déclaré au journal le Telegraph Ivo Jongsma, chargé des sciences de l’information à la TU/e. Le comité de sélection de l’université devra encore désigner au moins un candidat de chaque sexe à la fin de la période.

« Nous attachons une grande importance au respect mutuel et aux opportunités des femmes et des hommes, a dit Rector Frank Baaijens de l’université TU/e dans une déclaration. On sait depuis longtemps qu’un effectif diversifié est plus performant. Cela mène à de meilleures stratégies, des idées plus créatives et une innovation plus rapide. »

Moins de 30 % des chercheurs du monde travaillant dans la science sont des femmes, selon l’Institut des statistiques de l’UNESCO, et aux Pays-Bas, près de 38 % des ingénieurs et des scientifiques sont des femmes. L’université avait précédemment essayé d’augmenter le nombre de femmes qui travaillent à l’université, mais sans succès. 

Certains ont critiqué la récente décision de l’université et ont remis en question sa légalité, mais l’université a assuré que le programme est en accord avec la loi. L’Union européenne autorise le recrutement ciblé pour les groupes de personnes sous-représentées.

Mme Mueller a déclaré que le plan de recrutement de l’université n’était pas une solution unique. Pour qu’un programme de ce type puisse fonctionner, il est nécessaire qu’il offre du soutien sous plusieurs formes. Les femmes doivent être aidées, avoir des commanditaires et être valorisées pour qu’elles gagnent en estime de soi. Les hommes et le personnel de recrutement doivent recevoir une formation continue sur les stéréotypes inconscients, a-t-elle expliqué.

Toute entreprise souhaitant d’augmenter le nombre de femmes dans les STIM doit reconsidérer les descriptions de ses offres d’emplois, selon Mme Mueller. Des recherches montrent que les femmes sont plus susceptibles de postuler à des offres dans les STIM lorsqu’elles ont 100 % des capacités requises. Elles considèrent ces prérequis comme indispensables, alors que les hommes postulent même s’ils ne correspondent qu’à 60 % des exigences, qu’ils considèrent comme des suggestions, a-t-elle dit.

Le travail pour la valorisation des femmes dans le milieu des STIM n’est pas terminé lorsqu’elles sont embauchées. Une fois que les femmes sont acceptées dans les programmes comme celui de l’université TU/e, elles doivent se sentir acceptées afin de s’épanouir.

« Les femmes qui participent à un programme comme celui-ci doivent faire l’expérience d’une véritable inclusion parce que la diversité leur donne ce droit. L’inclusion, c’est s’assurer qu’elles s’intègrent bien, a dit Mme Mueller. C’est un travail pour tout le monde au sein de l’entreprise. »

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Par Leah Rodriguez  et  Gaëlle Langué