Par Annie Banerji 

La sprinteuse indienne Dutee Chand a révélé qu’elle vit une relation homosexuelle, faisant d’elle la première athlète ouvertement homosexuelle dans un pays conservateur, selon un entretien publié dimanche. 

Mme Chand, 23 ans, a déclaré au journal The Sunday Express qu’elle vivait une relation avec une femme originaire de son village dans l’est de l’état d’Odisha. Elle a expliqué qu’elle a eu le courage de faire son coming-out après que la plus haute cour d’Inde a mis fin à l’interdiction de l’homosexualité l’année dernière. 

« J’ai trouvé quelqu’un qui est mon âme sœur. Je pense que tout le monde devrait avoir la liberté d’être avec la personne de son choix », a dit Mme Chand dans l’entretien.

Elle a déclaré qu’elle était en ce moment concentrée sur les compétitions internationales à venir, y compris les Jeux olympiques, mais « plus tard, j’aimerais m’installer avec elle ». Malgré des comportements qui commencent à changer, l’homosexualité reste taboue en Inde. 

Mme Chand a dit que personne n’avait le droit de la juger en tant qu’athlète du fait de son orientation sexuelle, qui est une décision personnelle qui devrait être respectée. 

« J’ai toujours cru que tout le monde avait la liberté d’aimer. Il n’y a pas plus grande émotion que l’amour, et il ne devrait pas être refusé », a-t-elle dit.

Elle n’a pas révélé l’identité de sa partenaire pour l’éviter une « attention excessive ».

Les réseaux sociaux ont applaudi Mme Chand pour son courage. Harish Iyer, éminent activiste des droits des Indiens dans la communauté LGBTQ, l’a qualifiée de « lueur d’espoir ». 

« @DuteeChand a tracé la voie pour de nombreuses personnes, simplement en prenant position pour elle-même », a-t-il dit sur Twitter.

Tout comme l’athlète sud-africaine médaillée aux Jeux olympiques Caster Semenya, Mme Chand est atteinte d’hyperandrogénie — une condition qui produit naturellement des niveaux élevés de testostérone.

Elle a été précédemment interdite de compétition selon les règles de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme et soumise à des abus parce qu’elle n’est « pas féminine ».

Mais Mme Chand a gagné en appel auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) en 2015, ouvrant la voie à des athlètes atteintes d’hyperandrogénie pour qu’elles puissent participer à des courses de 100 m et 200m.

Cette décision l’a permis de courir aux Jeux d’Asie de 2018, où elle a remporté deux médailles en argent. 

Cependant, le TAS a rejeté ce mois-ci un appel similaire de Mme Semenya contre les règles qui forcent des athlètes féminines qui courent sur des distances moyennes et ayant un taux de testostérone élevé de prendre des médicaments pour le réduire. Mme Chand a déclaré à la presse locale que cette décision la rendait « très triste ».

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