Dans quelques jours, les Français se rendront aux urnes pour décider qui d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen sera élu prochain président de la République. Si le premier tour a confirmé les pronostics des sondages, il a aussi confirmé ce que beaucoup craignaient : une forte abstention.

En effet, 26 % des personnes inscrites sur les listes électorales, soit 12,8 millions de personnes, ne se sont pas rendues aux urnes lors du premier tour. Un chiffre plus élevé que 2017, qui confirme cette tendance ascendante depuis les élections de 2007 (marqué par un taux d'abstention atteignant les 16 %). 

Selon les estimations d’Ipsos-Sopra Steria, ce sont les 25-34 ans (46 %), suivis par les 18-24 % (42 %) qui se sont le plus abstenus, reste à savoir s’il s’agit d’un réel désengagement de la vie politique ou d’un manque de représentativité dans celle-ci. Pourtant, ces dernières années la naissance de mouvements tels que Youth for Climate, et l’utilisation massive des réseaux sociaux par la jeune génération de militants, semblent montrer un engagement fort dans de nombreux enjeux qui lui sont chers. 

Néanmoins le vote reste l’un des éléments déterminants pour définir les politiques qui seront menées dans les cinq ans à venir. De nombreux défis attendent le prochain président, tant sur le plan national qu’international, qu’il s’agisse du soutien à l’Ukraine face à l’invasion russe ou de la mise en place de mesures pour limiter le réchauffement climatique. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)a rappelé dans le troisième et ultime volet de son rapport, qu’il reste trois ans à l’humanité pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre. Les politiques qui seront menées pendant ce laps de temps seront donc cruciales. 

Une chose est certaine, une faible abstention permet de renforcer la démocratie, il agit comme contre-pouvoir et permet ainsi de faire pression sur le président sur des sujets qui mobilisent l’électorat. Plus les citoyens s’engagent dans le vote, plus les inégalités régressent, car trop souvent, ce sont les plus précaires et les plus défavorisés qui s’abstiennent de voter. Voter est donc un droit et un devoir, mais c’est aussi un moyen de lutter contre les inégalités. 

À l’occasion du deuxième tour de l’élection présidentielle, Global Citizen répond à vos questions au sujet du vote afin de vous assurez que votre voix sera bien entendue.

1. Comment savoir si je suis inscrit sur les listes électorales ?

Rien de plus simple, il vous suffit de vous rendre sur cette page du service public, puis de renseigner votre nom, prénom et votre date de naissance. Attention, il est nécessaire de bien renseigner tous ses prénoms dans l’ordre de l’état civil. Vous pourrez ainsi savoir en quelques clics si vous êtes inscrits et quel est votre bureau de vote de rattachement. 

2. Je serai absent le jour des élections, est-ce que je peux quand même voter  ?

Si vous êtes absent le jour des élections, vous pouvez demander à une personne de confiance (famille, amis) de voter à votre place dans votre bureau de vote. Pour cela, vous devez créer une procuration. Vous pouvez faire une procuration de plusieurs façons : en ligne à cette adresse ou en imprimant ce document chez vous. Pour remplir le formulaire, il vous sera demandé de renseigner votre numéro national d’électeur et celui de la personne qui ira voter à votre place. Vous devez aussi indiquer les noms, prénoms et date de naissance de l’électeur qui vous remplacera le jour du vote.

Une fois le document rempli, vous devrez vous rendre dans l’un des lieux suivants : 

  • Commissariat de police 

  • Gendarmerie 

  • Tribunal judiciaire

Une fois là-bas, un récépissé vous sera remis. Si vous ne pouvez pas imprimer le document chez vous, il est possible de le retrouver dans ces différents lieux. À noter, qu’il n’existe pas de date limite pour créer une procuration, vous avez donc en théorie jusqu’à la veille de l'élection, néanmoins vous devrez prendre en compte le temps de traitement des documents afin de les transmettre à votre mairie.

Pour les Français résidant à l’étranger, les procurations doivent se faire dans un consulat ou une ambassade.

3. Je réside à l’étranger, comment voter ? 

Les expatriés peuvent voter à la majorité des élections françaises (législative, référendum, européenne) à condition d’être inscrits sur les listes électorales consulaires. Sachez que si vous résidez à l’étranger depuis plusieurs années, et que vous êtes inscrit sur le registre des Français établis hors de France, il est possible que lors de votre passage à la majorité vous ayez été automatiquement inscrits sur les listes électorales. En cas de doute, vous pouvez obtenir des informations sur le statut de votre inscription électorale et votre bureau de vote à cette adresse

Le jour du vote, les électeurs français devront se rendre au consulat ou à l'ambassade avec le justificatif d'identité nécessaire. Dans de nombreuses capitales, des bureaux de vote sont généralement installés dans les lycées et instituts français. Il est possible de consulter la liste des bureaux de vote sur le site du consulat et de l’ambassade. 

Si vous résidez sur le continent américain ou dans les Caraïbes, le deuxième tour de l'élection présidentielle aura lieu le samedi 23 avril en raison du décalage horaire.

4. Dois-je obligatoirement avoir ma carte d’électeur sur moi pour me rendre au bureau de vote ? 

Bonne nouvelle ! Contrairement aux idées reçues, il n’est pas obligatoire de présenter sa carte électorale pour pouvoir voter. Vous devez néanmoins prouver votre identité, voici quelques exemples de document que vous pouvez présenter au bureau de vote le jour de l'élection : 

  • Carte nationale d'identité 

  • Passeport 

  • Carte d'identité de parlementaire 

  • Carte vitale avec photographie

  • Permis de conduire (en cours de validité)

Bon à savoir, si votre carte d’identité et votre passeport sont périmés depuis moins de cinq ans, il vous est quand même possible de les présenter. Vous pouvez retrouver la liste complète des documents à présenter ici

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Par Antoine Le Seigle