Pourquoi les Global Citizens doivent s'en préoccuper
Des activistes comme Wawira Njiru se battent pour atteindre l'objectif mondial n°2 des Nations Unies, qui consiste à éliminer la faim dans le monde d'ici 2030. Vous pouvez nous rejoindre pour passer à l'action sur cette question ici

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En 2016, lorsque Wawira Njiru a fondé Food for Education, une organisation qui livre des repas aux écoliers du Kenya, elle préparait, cuisinait et servait 25 plats par jour. 

Aujourd'hui, non seulement Food for Education en distribue plus de 10 000 par jour, mais l’année dernière, l’organisation a aussi franchi le cap du millionième repas, une étape qui atteste des ambitions de Wawira Nijru.

« Les enfants en Afrique ne devraient pas avoir à étudier en ayant faim, a-t-elle déclaré. On a prouvé qu'il était possible de nourrir un continent. Prochaine étape : 1 million d'enfants par jour. »

Si le projet Food for Education a connu une croissance exponentielle, c’est en partie grâce au Global Citizen Prize: Cisco Youth Leadership Award, qui a été décerné à Mme Njiru pour la première fois lors du festival Global Citizen: Mandela 100 en décembre 2018. Le prix, d'un montant de 250 000 dollars, offrait également un soutien logistique et technologique au lauréat, ainsi qu'un accès à un réseau d’appui mondial.

Wawira Njiru, founder and executive director of Food for Education, accepts the 2018 Global Citizen Prize for Youth Leadership at Global Citizen Festival: Mandela 100 on Dec. 2, 2018 in Johannesburg.
Image: Jemal Countess/Getty Images for Global Citizen

L'organisation s'est très vite développée, puisqu'elle se penche sur un problème urgent qui touche le Kenya. On estime en effet que 29 % des enfants des zones rurales et 20 % des enfants des zones urbaines souffrent d'un retard de croissance. Chaque jour, des millions d'enfants kenyans vont à l'école le ventre vide, car de nombreuses familles sont confrontées à l'insécurité alimentaire.

La faim limite la capacité d'un élève à apprendre, à retenir ses acquis et à participer en classe. C’est pourquoi le programme Food for Education fournit des repas nutritifs et abordables aux écoles de tout le pays, aidant ainsi les enfants à atteindre leur plein potentiel en tant qu'élèves. 

À terme, Mme Njiru espère fournir des repas à tous les écoliers du Kenya et souhaite étendre le projet Food for Education à d'autres pays. 

Elle s'est entretenue avec Global Citizen pour partager quatre choses qu'elle a apprises depuis qu'elle a remporté le Cisco Youth Leadership Award en 2018.


1. Il faut tirer parti de la technologie.

La technologie a transformé les activités quotidiennes de Food for Education. Après avoir remporté le Cisco Youth Leadership Award, l'association a utilisé l'argent du prix pour développer un système de paiement dénommé Tap2Eat, qui fournit aux élèves un bracelet connecté sur lequel les parents peuvent déposer de l'argent en ligne. Une fois que les camions de Food for Education livrent les repas de la journée, les élèves n'ont plus qu'à tapoter leur bracelet pour accéder au système de paiement auquel les frais sont soustraits. Cette technologie a permis de simplifier de nombreux processus pour l'équipe de Food for Education.

« L'un des aspects de la technologie est qu'elle peut rendre une idée évolutive, a déclaré Mme Njiru. Avant, nous recevions des paiements en espèces. C'était difficile à suivre et à contrôler. La technologie peut vraiment amplifier la portée [du projet]. Grâce à elle, nous avons pu passer de 2 000 à 10 000 enfants en deux mois. »


2. Il faut construire une équipe solide.

Vous ne pouvez pas « nourrir un continent » tout seul ; c'est quelque chose que Mme Njiru ne connaît que trop bien. Des chefs talentueux aux experts en opérations en passant par les comptables, c'est son équipe d'employés dévoués qui rend possible le projet Food for Education. 

« Il faut une bonne équipe pour pouvoir faire quoi que ce soit, a-t-elle dit. Chacun a des forces différentes. »


3. La taille du projet amène son lot de nouveaux défis.

Au début de l'initiative Food for Education, les principaux enjeux étaient de trouver des écoles avec lesquelles s'associer, de mettre au point un système de paiement, d'établir un menu et de résoudre d'autres problèmes de base. 

Maintenant que l'organisation est en pleine expansion, toute une série de nouveaux problèmes sont apparus en matière d'assurance qualité, de fiabilité opérationnelle et de formation du personnel, selon Mme Njiru.

« Avant, il s'agissait de quelques enfants, donc si vos opérations étaient moins bonnes, vous pouviez vous en sortir, a déclaré Mme Njiru. Maintenant, tout doit être fait à la perfection. Les camions doivent partir à l'heure. La qualité de la nourriture est une priorité pour nous car nous ne voulons pas livrer de la nourriture qui pourrait rendre les enfants malades. »

« Lorsque vous avez une production plus importante, il est plus facile de faire des erreurs, vous avez plus de personnel, il faut donc vous assurer que vous êtes au top de la situation, a-t-elle ajouté.

La technologie est la clé pour surmonter ces problèmes, a déclaré Mme Njiru ; le système « Tap 2 Eat » a d’ailleurs été particulièrement utile pour surmonter efficacement les difficultés liées à la taille de la production.

La fluidité des transactions et la collecte de données ont permis à l'équipe de Food for Education de passer de quelques centaines d'enfants à plusieurs milliers sans perdre une seule seconde.


4. Aucun effort n'est trop modeste. 

Offrir un déjeuner aux étudiants, ce n'est pas très glamour. Les enfants font la queue pour obtenir des bols de lentilles et de légumes, riches en nutriments. Une fois par semaine, on leur sert de la viande. Pourtant, lorsque Mme Njiru parle de son travail, elle s'exprime en termes révolutionnaires. Elle s'efforce de briser les chaînes de la pauvreté et de mettre fin à l'injustice de la faim. Elle donne aux enfants les moyens d'atteindre leur plein potentiel, et élève le statut de ce sujet autrement négligé qu'est la nutrition. 

Même si le projet Food for Education ne nourrissait toujours que 25 enfants, il aurait un impact considérable. C'est le message que Mme Njiru veut transmettre aux autres militants : aucune contribution à la lutte contre la pauvreté n'est trop faible ; aucun effort ne passe inaperçu. 

« Je n'ai pas commencé par aider 10 000 étudiants, a-t-elle déclaré. J'ai commencé avec 25. »

« Vous devez commencer à petite échelle, a-t-elle déclaré. Il vaut mieux avoir une croissance graduelle que de commencer à grande échelle. Je connais tous les aspects de la préparation des aliments : j'ai préparé des repas, j'ai nettoyé des cuisines, parce que nous avons commencé en douceur. Sachez juste que si vous êtes assez persévérant, les choses changeront et s'amélioreront. »


Note de la rédaction : Cet article a initialement été publié le 12 novembre 2019. Tout au long de la pandémie de COVID-19, Food for Education a réussi à s'adapter pour proposer des colis alimentaires et des transferts d'argent liquide qui ont permis de livrer plus de 1 500 000 repas aux enfants et aux familles confinées à la maison.

Vous pouvez en savoir plus sur le Global Citizen Prize 2020: Cisco Youth Leadership Award ici.


Les citations de cet article ont été légèrement modifiées pour plus de clarté.

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