Pourquoi les Global Citizens doivent s’en préoccuper
La précarité menstruelle et le manque d’accès aux services adéquats empêchent les filles et les femmes de s’épanouir et de poursuivre leur scolarité de manière sereine. L’objectif de développement durable n° 6 se concentre sur l’eau propre et assainissement et des initiatives comme Kmerpad vont aider le monde à y arriver. Vous pouvez participer à l’action à ce sujet ici.

Dans le monde, des millions de femmes n’ont pas accès à des produits et services nécessaires pour gérer leur hygiène menstruelle. Si le constat est alarmant à l’échelle mondiale, il l’est d’autant plus dans les régions reculées des pays en développement. 

En Afrique, une fille sur 10 manque l’école à cause de ses règles, selon Plan International

En plus, certaines n’ont pas les moyens de se procurer des serviettes ou des tampons et se voient parfois forcées d’échanger des faveurs sexuelles contre des serviettes hygiéniques, comme c’est le cas dans certains zones rurales et bidonvilles du Kenya. D’autres filles sont scolarisées, mais leurs établissements scolaires ne disposent pas d’installations sanitaires sûres et non mixtes. D’autres encore sont confrontées à des conditions insalubres dans lesquelles l’eau n’est pas propre, où elles sont aussi obligées d’utiliser les moyens du bord, des feuilles ou du papier journal pendant leurs règles, qui leur exposent à des infections.

Agissez dès maintenant : Aucune fille ne devrait manquer l’école à cause des règles. Luttons contre la précarité menstruelle

L’hygiène féminine demeure un sujet tabou dans plusieurs pays, y compris le Cameroun.

C’est pour cette raison que Olivia Mvondo Boum II a lancé l’initiative Kmerpad en 2011.

Mme Mvondo Boum II et ses collaborateurs ont décidé de s’attaquer au problème de la précarité menstruelle auprès des filles et des femmes en mettant au point des serviettes hygiéniques lavables et réutilisables.

Leur aventure entrepreneuriale les a amenés à faire plusieurs tests avec des femmes âgées de 15 à 45 ans dont les retours se sont avérés instructifs. Après la première phase test, ils se sont rendu compte que certaines serviettes étaient trop épaisses.  

En 2014, la jeune société a lancé la marque FAM pour vendre ses serviettes hygiéniques faites en coton biologique produit sur place. Les serviettes sont fabriquées par des femmes et sont réutilisables pendant au moins 12 mois. Il suffit de les tremper dans de l’eau froide et de les laisser sécher pour les laver.

L’organisation a également créé un programme en vue de sensibiliser les jeunes aux bonnes pratiques en matière d’hygiène dans les communautés rurales et urbaines. Les serviettes sont vendues dans les supermarchés et distribuées aux réfugiées par l’ONU Femmes. Cela permet aux filles et aux femmes les plus vulnérables de pouvoir prendre soin d’elles pendant leur cycle menstruel.

Ces serviettes sont non seulement plus économiques, coûtant 3 500 FCFA (soit environ 5,35 euros) pour une durée de 12 mois contre les serviettes jetables qui coûtent environ 600 FCFA par mois. Les serviettes de Kmerpad ont été créées pour ne pas irriter les zones sensibles des utilisatrices.

Kmerpad a récemment été récompensée par le prix de la Solidarité internationale 2019 lors des Grands prix de la finance solidaire 2019, organisés par Le Monde et l’association Finansol, pour son travail de sensibilisation autour des bonnes pratiques en matière d’hygiène menstruelle, ainsi que pour ses produits.

La société a vendu plus de 238 000 serviettes au Cameroun et dans les pays voisins et ambitionne de devenir un leader dans la production d’accessoires hygiéniques en coton en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.

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Exiger l’équité

Cette initiative camerounaise produit des serviettes hygiéniques lavables et économiques

Par Gaëlle Langué