Les communautĂ©s autochtones du Canada s’opposent au dĂ©veloppement des Ă©nergies fossiles et bloquent les voies ferrĂ©es du pays en signe de protestation.Â
Ces blocus ont été mis en place par divers groupes autochtones et autres protestataires pour soutenir la nation Wet'suwet'en. Le groupe proteste contre la construction par la compagnie TC Energy Corp de l’oléoduc Coastal GasLink prévue en Colombie-Britannique.
Obtenant un appui massif sur les mĂ©dias sociaux, la nation Wet'suwet'en et ses alliĂ©s ont dĂ©tourné le transport de passagers et de marchandises en installant des barricades un peu partout au Canada, faisant en sorte que le transport ferroviaire est interrompu depuis maintenant plus de deux semaines.Â
Les chefs héréditaires Wet'suwet'en protestent depuis une décennie contre le projet de gaz naturel au coût de 4,98 milliards de dollars, qui traverserait leur territoire pour rejoindre un terminal actuellement en construction.
An organizer waits to help land defenders cross the tracks safely at a Wet'suwet'en Solidarity Event at the Rail Yard in Vaughan, Toronto, on Feb. 15, 2020.
An organizer waits to help land defenders cross the tracks safely at a Wet'suwet'en Solidarity Event at the Rail Yard in Vaughan, Toronto, on Feb. 15, 2020.
« Il y a une prise de conscience non seulement chez les jeunes Autochtones, a dit Grand chef du conseil mohawk de Kahnawake Joseph Norton à  Reuters. De nombreux jeunes Canadiens blancs se joignent à nous. »
En solidarité avec la nation Wet'suwet'en, les protestataires du territoire Mohawk Tyendinaga ont bloqué une importante voie ferroviaire du Canadien national (CN). Cela a amené le CN à licencier temporairement environ 450 employés, jusqu’à ce que la compagnie puisse reprendre ses opérations.
Si le conflit porte sur les effets environnementaux de l’olĂ©oduc, la gouvernance autochtone et les droits territoriaux sont Ă©galement en cause.Â
Les chefs hĂ©rĂ©ditaires de la nation Wet'suwet'en affirment qu’ils ont l’autoritĂ© tant sur les terres traditionnelles de la nation que sur les rĂ©serves, soutenant que les dirigeants Ă©lus n’ont aucune autoritĂ© sur le territoire oĂą doit passer l’olĂ©oduc. Â
An attendee holds a sign that reads, "Hands off Wetsuweten," at a Wet'suwet'en Solidarity Event at the Rail Yard near Pioneer Village Station in Vaughan, Toronto, on Feb. 15, 2020.
An attendee holds a sign that reads, "Hands off Wetsuweten," at a Wet'suwet'en Solidarity Event at the Rail Yard near Pioneer Village Station in Vaughan, Toronto, on Feb. 15, 2020.
Le premier ministre Justin Trudeau subit une pression afin de rĂ©gler le conflit rapidement et sans violence. Lui qui avait promis en 2015 d’amĂ©liorer les relations entre le gouvernement et les communautĂ©s autochtones souhaite Ă©galement rĂ©gler rapidement un conflit qui entraĂ®ne des mises Ă pied par le CN et d’autres compagnies ferroviaires et qui risque de provoquer une pĂ©nurie d’aliments et de biens dans tout le pays. Â
Plus tôt cette semaine, le Grand chef de Kanesatake Serge Otsi Simon, qui avait évoqué la possibilité que les blocus cessent, a fait marche arrière dès le lendemain indiquant que les membres de sa communauté et les médias avaient mal interprété ses propos.
An attendee in parka holds a flag at a Wet'suwet'en Solidarity Event at Dufferin Street and Bartlett Avenue in Toronto on Feb. 8, 2020.
An attendee in parka holds a flag at a Wet'suwet'en Solidarity Event at Dufferin Street and Bartlett Avenue in Toronto on Feb. 8, 2020.
« Après avoir écouté les critiques de mes concitoyens et d’autres, et quand j’ai vu comment mes commentaires ont été interprétés… j’aimerais retirer mes commentaires d’hier, a souligné le Grand chef. Je n’ai que de l’admiration et du respect pour les Autochtones qui défendent leurs droits, leurs territoires et l’avenir de leur planète. »