Dans certaines communautés des Premières Nations, le taux de mortalité infantile est jusqu’à quatre fois plus élevé que la moyenne nationale.

Il y a aussi plus d’enfants placés dans des familles d’accueil aujourd’hui qu’il y avait au temps des écoles résidentielles, selon Dr. Janet Smylie, directrice du centre de recherche et d'intervention Well Living House pour la santé et le bien-être des nourrissons, des enfants et des familles autochtones de l'hôpital St Michael.

« Cela n’est pas acceptable. Pourquoi serait-il — que cela arrive quand nous avons toutes ces ressources ? » demande-t-elle.

Et elle a raison — les statistiques indiquent qu’il faut apporter des changements aux soins de santé des populations autochtones.

Un nouveau projet de soins de santé maternelle qui vise à améliorer les soins disponibles aux populations autochtones a été annoncé le 25 mai, 2017. Le projet a reçu un financement de 2,6 millions de dollars de Merck for Mothers.

Le projet, intitulé 'Des visages familiers au sein de la communauté : un projet d'intervention et de recherche portant sur les familles autochtones pendant et après la grossesse et l'accouchement' a été créé avec des partenaires comme Waakebiness-Bryce Institute for Indigenous HealthSeventh Generation Midwives Toronto et Nishnawbe Homes.

« La santé et le bien-être des mères sont une grande priorité et Merck s'engage à améliorer la situation en collaboration avec de nombreux partenaires tout aussi dévoués à la cause », a déclaré Chirfi Guindo, président et directeur général de Merck Canada Inc. « Faisant appel à certains des principaux experts ontariens des populations autochtones en matière de santé et de recherche, ce nouveau projet représente une étape importante vers l'atteinte de notre objectif ultime d'améliorer la santé maternelle et de fournir des soins qui tiennent compte de l'aspect culturel, tant à l'échelle mondiale qu'ici même, à Toronto. » 

Ce projet vise à aborder certains des problèmes qui affectent la disponibilité des soins de santé pour les familles autochtones, surtout en relation aux programmes maternels et pour enfants.

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« Les bébés autochtones et leurs parents manquent toujours des articles et de biens de première nécessité comme la nourriture, un environnement à domicile qui est sécuritaire et c’est parce qu’il y a une répartition inégale de ressources et il y a encore beaucoup de racisme ». dit Smylie.

Le projet est unique par le fait que 70 % des fonds sera attribué aux partenaires communautaires, selon Smylie. Les partenaires de recherche, Waakebiness-Bryce Institute for Indigenous Health et Well Living House, vont ressembler les reportages et évaluer les résultats, mais la majorité des fonds seront placés directement dans la communauté autochtone.

La communauté sera responsable d’assurer un appui communautaire et partagera l’information trouvé afin de solidifier un réseau consistant pour les familles autochtones.

L'équipe de chercheurs étudiera 100 mères et leur famille au cours de trois ans et une équipe interdisciplinaire sera dirigée par Sara Wolfe, une sage-femme autochtone du groupe Seventh Generation Midwives Toronto.

Les participants auront accès aux professionnels de la santé mentale, des services sociaux, des centres de protection de l'enfance, des services d'hébergement de transition, à des méthodes de consultation et de guérison traditionnelles et à des services d'aide aux toxicomanes au besoin.

Les résultats du programme seront évalués à chaque année.

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Les chercheurs vont évaluer le nombre d'enfants autochtones retirés de leur famille. Selon Dr. Mary-Ann Etiebet, directrice exécutive de Merck for Mothers, une des raisons que les mères autochtones ne demandent pas l’aide est parce qu'elles ont peur que leurs enfants seront prises d’elles.

Smylie a dit qu’elle trouve qu’il existe une méconnaissance au sujet de comment les personnes autochtones élèvent leurs enfants. « Nous avons élevé nos enfants depuis des millénaires », elle remarque, « et nous sommes encore ici ».

Etiebet dit que les partenaires vont travailler avec les femmes enceintes afin d’adresser des facteurs qui leur mettent à risque d’avoir leurs enfants retirés de chez eux.

Globalement, l’initiative sera dirigée par la communauté autochtone et visera à améliorer les soins de santé offerts aux familles autochtones.

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Par Jackie Marchildon