La violence fondée sur le genre (VFG) est un important problème à la fois historique et mondial qui a été décrit par le Fonds d’urgence des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) comme « la violation des droits de l’homme la plus répandue et pourtant la moins visible au monde ».

Il s’agit d’un problème social qui touche toutes les personnes de tous groupes et qui est présent dans tous les milieux sociaux de la société humaine.

En effet, nous ne pourrons pas mettre fin à l’extrême pauvreté ou atteindre les Objectifs mondiaux des Nations unies si la violence sexiste demeure un défi aussi important.

Qu’est-ce que la violence basée sur le genre ?

La violence basée sur le genre est définie par les Nations unies comme un terme générique désignant « tout acte préjudiciable perpétré contre la volonté d’une personne et fondé sur des différences (de genre) socialement attribuées entre les femmes et les hommes ».

En d’autres termes, la violence basée sur le genre se caractérise généralement par des violences physiques, sexuelles, mentales ou économiques infligées à une personne, généralement une femme ou une fille, et cela inclut le harcèlement et les violences sexuelles, les mutilations génitales, les mariages d’enfants, et les abus psychologiques.

Cela va à l’encontre de l’égalité des sexes pour les femmes et les filles, mais encourage plutôt l’inégalité des revenus et freine considérablement la lutte mondiale pour réduire la pauvreté et atteindre les Objectifs mondiaux des Nations unies.

4 faits essentiels à connaître sur la violence sexiste


  • Dans le monde, une femme sur trois a été battue, contrainte à avoir des rapports sexuels ou maltraitée de diverses manières, généralement par une personne de son entourage.

  • Environ 641 millions de femmes dans le monde ont subi au moins une fois des violences physiques et sexuelles de la part d’un partenaire.

  • Pas moins de 38 % des meurtres de femmes dans le monde sont commis par leur conjoint.

  • Dans certains pays, la Banque mondiale estime que la violence à l’égard des femmes peut coûter jusqu’à 3,7 % du PIB du pays en perte de productivité, ce qui a un a des répercussions sur la capacité de nombreuses familles à gagner leur vie.

Combien de personnes sont touchées par la violence basée sur le genre ?

Les chiffres sont effarants : 200 millions de femmes ont subi des mutilations génitales, tandis que 33 % à 51 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans en Océanie, en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne ont subi une forme de violence de la part d’un partenaire sexuel

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « on estime que 37 % des femmes vivant dans les pays les plus pauvres ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime au cours de leur vie, certains de ces pays ayant une prévalence s’élevant à une sur deux.

La pandémie de COVID-19 a également aggravé la situation en accentuant les inégalités et en aggravant l’exposition des femmes à la violence.

« La violence à l’égard des femmes est endémique dans tous les pays et dans toutes les cultures, infligeant des préjudices à des millions de femmes et à leurs familles, et cette situation a été exacerbée par la pandémie de COVID-19 », a déclaré en mars le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.

Quelles sont les personnes les plus touchées par la violence liée au genre et pourquoi ?

Les femmes vivant dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure sont touchées de manière disproportionnée par ce problème, mais d’autres facteurs encouragent la violence basée sur le genre, notamment les normes culturelles, les faibles niveaux d’éducation, le manque d’égalité entre les genres et les comportements masculins préjudiciables.

La violence basée sur le genre peut également compromettre la capacité des femmes à travailler, les isoler socialement, leur faire perdre leur salaire et restreindre leur capacité à prendre soin d’elles-mêmes et de leurs enfants.

Bien que la violence fondée sur le genre touche de manière disproportionnée les femmes et les filles, elle n’est pas exclusive. Les hommes, les personnes transgenres ou s’identifiant comme gays et d’autres communautés sont également touchés par la VBG.

Comment la violence basée sur le genre impacte-t-elle la mission de mettre fin à l’extrême pauvreté ?

Il a été établi que la lutte contre la violence liée au genre est synonyme de meilleure santé pour les femmes et les enfants, d’augmentation de l’activité économique et de plus l’inclusion. La réduction de la violence faite aux femmes permet aussi au monde à se rapprocher des Objectifs mondiaux des Nations unies visant à mettre fin à l’extrême pauvreté et à ses causes systémiques.

Des études ont également montré que les programmes et les politiques qui contribuent à réduire la violence basée sur le genre peuvent favoriser la réalisation du double objectif de la Banque mondiale, à savoir l’élimination de l’extrême pauvreté et le renforcement de la prospérité partagée.

Qui sont les acteurs essentiels de la lutte contre la violence basée sur le genre ?

Dans chaque pays, région et communauté du monde, de nombreuses organisations et personnes s’efforcent de mettre fin à la violence sexiste.

Depuis l’adoption de la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes en 1993, l’ONU a adopté plusieurs résolutions relatives à la VBG et a notamment fait campagne pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes par le biais des objectifs mondiaux, en particulier l’Objectif mondial n° 5 qui prône l’égalité des sexes. 

Les agences sœurs des Nations unies, telles que ONU Femmes, le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ainsi que d’autres organismes mondiaux tels que l’OMS et la Banque mondiale, ont adopté des directives internationales et des bonnes pratiques destinées à mettre fin à la violence liée au sexe.

Quelles actions pouvons-nous entreprendre afin de lutter contre la violence sexiste ? 

Vous pouvez rejoindre Global Citizen pour agir en vous informant sur la violence basée sur le genre et sur son aggravation pendant la pandémie de COVID-19, ici. Vous pouvez ensuite signer notre pétition, qui demande aux dirigeants mondiaux de tenir les promesses de la Déclaration de Pékin et de faire progresser l’égalité des genres, et de veiller à ce que les femmes puissent vivre sans violence.

Nous pouvons encourager l’égalité des genres, la défense des droits et l’émancipation des femmes dans notre vie personnelle.

Les gouvernements et les institutions peuvent également encourager la diversité et l’inclusion des femmes dans les postes à responsabilité, ainsi que mettre en œuvre des politiques et des programmes qui s’attaquent à la violence basée sur le genre à la source - les agresseurs.

Le Dr Tedros de l’OMS résume bien la situation : « Contrairement à la pandémie de COVID-19, la violence à l’égard des femmes ne peut être arrêtée par un vaccin. Nous ne pouvons la combattre qu’au prix de réels efforts soutenus - de la part des gouvernements, des communautés et des individus - pour changer les attitudes nuisibles, améliorer l’accès des femmes et des filles aux opportunités et aux services, et favoriser des relations saines et mutuellement respectueuses. »


Les droits des femmes sont des droits de l'Homme - et ils doivent être soutenus et protégés. À l'occasion des 16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre, du 25 novembre au 10 décembre, nous demandons aux Global Citizens de se joindre à nous pour relever le défi des #16jours, en accomplissant chaque jour une action simple qui vous permettra d'en savoir plus sur les droits des femmes, l'autonomie corporelle et la violence basée sur le genre en ligne.

Vous pourrez engager des conversations essentielles avec vos proches, promouvoir sur les réseaux sociaux le droit des femmes et des filles à disposer de leur propre corps, soutenir les entreprises dirigées par des femmes dans votre communauté, signer des pétitions en faveur de l'autonomie corporelle, etc. Pour en savoir plus sur le défi #16Jours et commencer à passer à l'action, cliquez ici.

Global Citizen Explains

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La violence basée sur le genre : tout ce qu'il faut savoir

Par Akindare Lewis