Pourquoi les Global Citizens doivent s'en préoccuper
Pour que la santé menstruelle soit meilleure dans le monde entier, il est essentiel de garantir aux personnes qui ont leurs règles un accès équitable aux produits d'hygiène essentiels. Global Citizen fait campagne sur les Objectifs mondiaux des Nations Unies, notamment l'Objectif n° 5 pour l'égalité de genre et l'Objectif n° 6 pour l'eau propre et l'assainissement. Vous pouvez agir avec Global Citizen sur ces questions et bien d'autres ici.

La région Île-de-France a récemment annoncé son intention d'installer des distributeurs gratuits de produits hygiéniques biologiques dans 31 lycées français.

Cette initiative, qui entrera en vigueur en octobre, fait suite à un engagement pris par l'ancienne ministre de l'égalité, Marlène Schiappa, le 28 mai dernier. 

La ministre de l'époque avait alors annoncé que « la mise à disposition de protections hygiéniques gratuites sera expérimentée auprès d’élèves du second degré et d’étudiantes, de femmes détenues, de femmes précaires et sans abri. » 

Mme Schiappa a également précisé que le programme bénéficierait d'un soutien financier d'un million d'euros de la part du gouvernement français.

Désormais étendue aux lycées, l'initiative vise à répondre aux préoccupations croissantes d'organisations féministes telles que Règles Élémentaires, qui ont attiré l'attention du gouvernement français sur la précarité menstruelle par le biais de multiples campagnes menées au cours des dernières années.

Selon un sondage réalisé en 2019 par l'Institut français de l'opinion publique (IFOP), la précarité menstruelle touche 1,7 million de femmes en France. En Île-de-France seulement, 6 à 12 % des femmes ont déjà manqué des cours par manque d'accès aux produits essentiels, rapporte également le Parisien

Dans son rapport annuel publié le 17 août, l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) a également souligné que les achats de produits hygiéniques augmentent le coût de la vie des femmes et les exposent à la pauvreté dans une plus large mesure que leurs homologues masculins.

La présidente du Conseil régional d'Île-de-France, Valérie Pécresse, a reconnu la nécessité de prendre cette question au sérieux, ajoutant que les femmes utilisaient souvent des « protections de fortune » à la place de produits hygiéniques sûrs, « malgré les risques gynécologiques que ça comporte. » 

Farida Adlani, vice-présidente de la région Santé et Solidarité, partage cet avis : « Moi j'ai connu des jeunes filles qui malheureusement mettent du papier et vont dans les toilettes pour dérouler beaucoup de papiers toilettes ou prennent des morceaux de tissu, les lavent et réutilisent les morceaux de tissus, a-t-elle affirmé. On voit bien que cela n'est pas possible. »

Inauguration hier par @vpecresse & @AdlaniFarida du 1er distributeur de protections périodiques 100% bio et gratuites. Bravo à VP qui pr lutter contre la précarité menstruelle de nos jeunes filles fait installer ces distributeurs de serviettes & tampons gratuits dans nos lycées. pic.twitter.com/Ppl3BmynZa

— Anne Louise Mesadieu (@AL_Mesadieu) September 4, 2020

Bien que prometteuse, cette initiative n'en est qu'à ses débuts. Un certain nombre de lycées ont été choisis pour en bénéficier, sur la base de leur proportion de lycéennes et du nombre de bourses accordées.

Avec un financement initial de 100 000 euros, l'initiative pourrait bien être étendue à 465 lycées français supplémentaires si elle s'avère bénéfique pour les élèves.

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Vaincre la pauvreté

La France propose des produits hygiéniques gratuits dans certains lycées

Par Sarah El Gharib