Après deux années marquées par la pandémie de COVID-19, suivies par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, c’est dans un contexte très particulier que se déroulera, d’ici quelques semaines, l’élection présidentielle française.

S’il s’agit bien évidemment d’une élection nationale, les événements récents nous ont montré que les enjeux nationaux et internationaux demeurent interconnectés et interdépendants. Il sera donc difficile pour le prochain président de s’y soustraire.

Sur le plan de la crise sanitaire, le variant Omicron pourrait marquer la fin de la pandémie de COVID-19 en Europe. Les Français ont aujourd’hui bien compris, face à l’émergence de nouveaux variants, qu’il était bien difficile de se défendre seuls face à des crises internationales sans équité vaccinale,

Au-delà des trop lourds bilans humains et matériels, la guerre qui vient d’éclater suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie aura, elle aussi, des répercussions sur la vie des Européens. Cette dernière a provoqué l’envolée des cours mondiaux des céréales et oléagineux à des niveaux historiquement élevés, les deux pays représentant à eux seuls 30 % du commerce mondial du blé. Du côté des prix de l’énergie, en une semaine, le cours du pétrole sur les marchés européens a augmenté de 30 % et l’Europe pourrait donc avoir à faire face à un choc énergétique comparable à celui de 1973.

La crise climatique ne se soustrait quant à elle pas à l’interconnexion des enjeux : elle en est surtout l’un des meilleurs exemples. Des séries de catastrophes climatiques se multiplient un peu partout dans le monde et n’épargnent personne, qu’il s’agisse d’inondations en Allemagne et Belgique ou de premières famines provoquées par les sécheresses à Madagascar. L’inaction politique n’est plus tolérable, mais nous avons encore une marge de manœuvre ; comme l’a rappelé le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), « le futur dépend de nous ».

En amont de l’élection présidentielle qui se déroulera dans quelques semaines, les Global Citizens ont l’occasion de se renseigner sur ces enjeux cruciaux auprès de nos partenaires afin de faire un choix éclairé lors de leurs votes.

Qu’il s’agisse de garantir à tous l’accès au soin de santé, se mobiliser pour le climat, lutter contre le sexisme, ou se mobiliser contre la montée des inégalités, ces organisations interpellent les candidats à l’élection présidentielle sur ces défis que nous devons révéler si nous vouloir bâtir un monde plus juste, égalitaire et respectueux de notre environnement. 

Collectif santé mondiale

Le Collectif santé mondiale, composée d’associations françaises expertes de la santé mondiale, appelle la France et son prochain président à adopter des mesures spécifiques pour assurer que la réponse internationale contre la pandémie soit « juste, adaptée et accessible à toutes ».

En effet, le collectif le rappelle en préambule de son manifeste « Présidentielle 2022 : Un programme pour la santé mondiale » que si le développement des vaccins contre la COVID-19 a été majoritairement financé par le public, les firmes pharmaceutiques ont, par leur position monopolistique, dicté leur prix de vente et conditions d’accès, excluant de fait les pays en développement. Aujourd’hui encore, l’Afrique continue d’afficher le taux de vaccination le plus faible du monde, puisque seulement 11 % de la population y possède un schéma vaccinal complet.

Le manifeste du Collectif santé mondiale s’articule autour de deux piliers : faire de la santé mondiale une priorité de l’agenda international et garantir l’accès aux soins et aux produits de santé pour tous et la soutenabilité des systèmes de santé. Nous l’avons trop vu avec les différents variants qui ont émergé tout au long de l’année 2021 : si nous voulons être réellement protégés contre de futures épidémies, il est impératif de garantir à tous une équité d’accès aux soins de santé. 


Vous pouvez découvrir le site de la campagne en vous rendant ici, ainsi que le détail des propositions du manifeste ici


ONU Femmes France 

« Grande cause du quinquennat » d’Emmanuel Macron, les actions menées en matière d’égalité de genre ont eu un impact qui est resté en dessous des attentes de la société civile.

La France affiche l’un des taux de féminicides les plus élevés d’Europe. En 2021, 113 féminicides ont eu lieu sur son territoire. Les violences conjugales ont quant à elles augmenté de 10 % en 2020, 139 000 femmes ayant fait l’objet de violences de la part de leur conjoint ou ex-partenaire. Cette violence ne s’arrête pas à la sphère conjugale, puisqu’une femme sur deux a déjà été confrontée à une situation de sexisme ou de harcèlement sexuel au travail.

La sphère professionnelle est aussi révélatrice des inégalités et illustre bien la dimension structurelle du problème, les femmes percevant en moyenne 23 % de moins que les hommes, et 15,8 % de moins à temps de travail égal.

Pour apporter les changements profonds et structurels nécessaires, ONU Femmes France, membre du collectif Ensemble contre le sexisme, appelle les candidats et les candidates à l’élection présidentielle à s’engager sur 10 recommandations prioritaires pour accélérer les progrès en faveur de l’égalité.

Onu Femmes - Pour Une Présidentielle Féministe

Onu Femmes - Pour Une Présidentielle Féministe

Onu Femmes - Pour Une Présidentielle Féministe

Onu Femmes - Pour Une Présidentielle Féministe

Onu Femmes - Pour Une Présidentielle Féministe

Onu Femmes - Pour Une Présidentielle Féministe

Onu Femmes - Pour Une Présidentielle Féministe

Onu Femmes - Pour Une Présidentielle Féministe

Onu Femmes - Pour Une Présidentielle Féministe

Onu Femmes - Pour Une Présidentielle Féministe

Il est important de rappeler que la seule solution pour mettre un terme aux inégalités et aux violences sexistes est de s’attaquer à toutes les sphères où on la trouve, et c’est aux responsables politiques qu’il convient de fixer le cadre d’une société plus égalitaire. Tant que l’inégalité de genre perdure dans une société, elle produit des individus enclins à la reproduire à l’échelle individuelle.

C’est pourquoi ces 10 propositions englobent toutes les sphères de la société : l’éducation, l’emploi, la santé, la lutte contre les violences faites aux femmes, la culture, le sport, la communication, les finances publiques, la diplomatie et la vie politique. Vous pouvez les retrouver ici.


ONE

Les répercussions de la crise ont été considérables sur la pauvreté et les inégalités à travers le monde. Si entre 1990 et 2015, le taux d’extrême pauvreté dans le monde a reculé, passant de 36 % à 10 %, l’impact de la crise sanitaire a anéanti ces décennies. En effet, entre 119 et 124 millions de personnes auraient basculé dans l’extrême pauvreté en 2021 d’après la banque mondiale, marquant un triste retour aux années 1990. 

C’est justement sur cette inquiétante inversion de la courbe de l’extrême pauvreté dans le monde qu’a décidé de surfer, non sans humour, la nouvelle campagne de l’organisation non-gouvernemnentale (ONG) ONE. À cette occasion, l’ONG a relooké les candidats à l’élection dans un style vestimentaire années 1990, qui comme l’extrême pauvreté, ne nous manquent pas vraiment.

L’organisation internationale, fondée par le chanteur Bono, appelle aussi les candidats à faire des propositions sur trois thématiques :  mettre fin à la pandémie partout, soutenir la relance économique des pays africains et agir en tant que véritable partenaire de l’Afrique. Vous pouvez retrouver le détail des propositions ici ainsi qu'un comparatif des engagements concrets pris par les différents candidats.

Vous avez aussi la possibilité de signer la pétition ou d’interpeller directement les candidats sur Twitter afin qu’ils s’engagent aux côtés de l’ONG et clarifient leurs propositions sur ces thématiques

Réseau Action Climat

Si le changement climatique demeure l’une des premières préoccupations des Français, il est pourtant le grand absent des débats à la présidentielle. La couverture médiatique du dernier rapport du GIEC en est l’illustration la plus saisissante : une semaine après sa sortie, le temps d’antenne qui lui avait été accordé dans les principaux journaux télévisés était de 3 minutes, selon le compte Twitter Climat médias.

Pourtant, la nécessité de prendre des mesures pour lutter contre le climat n’a jamais été aussi évidente et urgente. Les experts du GIEC l’ont rappelé : « Nous avons encore une faible marge de manœuvre pour éviter les pires conséquences du changement climatique. »

En amont de l’élection présidentielle, le Réseau action climat, fédération de 36 associations nationales et locales luttant contre les causes des changements climatiques de l’échelle internationale à l’échelle locale, a publié ses recommandations s’articulant autour de sept axes clés.

Il s’agit notamment de donner à tous un accès à une mobilité moins polluante, d’engager la France vers la relocalisation et la décarbonatation de son industrie, ou encore un enjeu plus que jamais d’actualité : s’orienter vers le 100 % d’énergies renouvelables pour sortir de notre dépense aux énergies fossiles.

Vous pouvez retrouver les sept axes ainsi que les différentes mesures qui les accompagnent ici.

Le Réseau Action Climat va également analyser les programmes des principaux candidats en s’appuyant sur ces sept axes : industrie, agriculture / alimentation, mobilités, logement, énergie, budget et politique internationale. Vous pourrez retrouver ce comparatif ici.

SujetsFranceONE

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Par Antoine Le Seigle