Pourquoi les Global Citizens doivent-ils s'en préoccuper ?
La pandémie de COVID-19 a eu un impact important sur l'éducation mondiale. Des millions d'enfants, et en particulier ceux des pays les plus pauvres, sont dans l'incapacité de retourner à l'école ou de suivre un enseignement à distance. Cette situation constitue un sérieux obstacle à la réalisation de l'Objectif mondial n°4 des Nations Unies, qui est de garantir une éducation de qualité pour tous. Rejoignez la campagne « Recovery Plan for the World » et passez à l'action ici pour favoriser l'accès à l'éducation des plus vulnérables. 

Au cours de l'année écoulée, marquée par une série de bouleversements liés à la COVID-19, le visage de l'éducation mondiale a considérablement changé. 

Au lieu d'apprendre de nouvelles choses, de socialiser avec leurs pairs et de préparer leur avenir, les enfants ont dû faire face à l'impact de la COVID-19 sur l'éducation. Parmi ces effets, citons la baisse de la fréquentation des établissements scolaires, l'augmentation des taux de décrochage scolaire et la diminution du financement mondial. L'éducation telle que nous l'avons connue a été bouleversée par la pandémie de coronavirus.

La pandémie a affecté directement et indirectement la manière dont les enfants étudient et, pour beaucoup d'entre eux, elle a même dicté leur scolarisation. En 2020, environ 90 % des écoles de la planète ont fermé leurs portes temporairement, certaines pour des périodes plus longues que d'autres. Cette situation risque de se traduire par un impact durable sur les enfants marginalisés des communautés les plus pauvres. 

L'année dernière, l'Organisation mondiale de la santé et les Nations unies se sont inquiétées des effets que pourraient avoir les fermetures prolongées d'écoles sur l'éducation des enfants à long terme. Elles ont également soulevé d'autres questions, comme la nécessité de veiller à ce que les enfants reçoivent une alimentation saine et en quantité suffisante, ainsi que leur sécurité, en particulier celle des filles.

Lorsque les écoles ont maintenu leurs programmes en ligne par le biais de l'enseignement à distance, de nombreux enfants ont été laissés pour compte et ont pris du retard en raison d'un manque d'accès à Internet ou aux ordinateurs. 

Selon Henrieta H. Fore, directrice exécutive de l'Unicef, l'apprentissage à distance est une réalité, mais de nombreux pays n'y sont pas préparés. L'accès à l'enseignement à distance n'est pas un problème qui ne concerne que les pays en développement, a-t-elle expliqué ; le monde entier est aujourd’hui confronté à une crise mondiale de l'éducation.

Dans un contexte marqué par la COVID-19, comment allons-nous assurer la reprise de la scolarité partout dans le monde  

Students from Opebi Junior Grammar School, wearing face masks to protect against coronavirus, attend lessons in Lagos Nigeria, Jan. 18, 2021.
Students from Opebi Junior Grammar School, wearing face masks to protect against coronavirus, attend lessons in Lagos Nigeria, Jan. 18, 2021.
Image: Sunday Alamba/AP

Il faut d'abord s'assurer que les écoles ne subissent plus de fermetures prolongées comme ce fut le cas en 2020. Si les écoles doivent rester fermées pour éviter la propagation du coronavirus, il est essentiel que tous les enfants puissent bénéficier d'un enseignement à distance. 

Les pays doivent donner la priorité à l'éducation dans leurs budgets respectifs, et le financement mondial destiné à l'éducation doit être augmenté afin de garantir une instruction de qualité pour tous les enfants. Il faut notamment s'assurer que les écoles soient des espaces sûrs au regard de la COVID-19, que les enseignants bénéficient d'un soutien financier indépendamment des fermetures et que les enfants aient accès à un enseignement à distance, peu importe leur localisation.

3 choses à savoir sur l’impact de la COVID-19 sur l’éducation

  • 9,7 millions d'enfants risquent d'abandonner l'école pour toujours en raison de la pandémie.
  • 463 millions, soit un enfant sur trois, n'ont pas pu bénéficier d'un enseignement à distance. 
  • Le financement mondial consacré à l'éducation devrait diminuer de 12 % d'ici 2022, ce qui signifie que les pays pauvres auront encore plus de mal à offrir à tous les enfants une éducation de qualité et inclusive, si nous n'agissons pas maintenant.

Où en était l'éducation avant la COVID-19, et en quoi la pandémie a-t-elle aggravé la situation ?

La pandémie a mis en évidence les problèmes existants en matière d'éducation mondiale, jusqu'alors en progression lente mais constante. Elle menace de réduire à néant des décennies de progrès en vue d'assurer une éducation de qualité à tous les enfants.

Avant la pandémie et entre les années 2000 et 2018, le taux mondial de non-scolarisation des enfants en âge de fréquenter l'école primaire est passé de 15 % à 8 %, ce qui témoigne d'une nette amélioration. 

Au total, 258 millions d'enfants dans le monde, soit un enfant sur six, n'étaient pas scolarisés avant la COVID-19. Parmi eux, 130 millions de filles et environ 75 millions d'enfants vivant dans des zones touchées par des conflits ou des crises rencontraient des obstacles pour accéder à l'éducation.

Ces données ont augmenté en 2020 : selon l'Unicef, 1,5 milliard d'enfants dans le monde ont été touchés par les fermetures d'écoles provoquées par la COVID-19. Les enfants vulnérables, comme ceux qui vivent dans des situations de conflit et de crise, courent aujourd'hui deux fois plus de risques de ne pas bénéficier d'une éducation et de ses bienfaits pour leur avenir et pour le monde. Les filles comptent également parmi les plus touchées par les effets de la pandémie sur l'éducation, et sont plus susceptibles d'abandonner définitivement l'école que les garçons dans le sillage de ces fermetures.

Selon l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), on estime que 11 millions de filles ne retourneront pas à l'école rien qu'en 2021. En outre, un rapport élaboré par le Fonds Malala indique qu'environ 20 millions de filles en âge de fréquenter l'école secondaire dans les communautés les plus pauvres pourraient ne pas être scolarisées après la fin de la pandémie. 

Les réfugiés en âge d'être scolarisés ont également été particulièrement désavantagés, le HCR indiquant que la moitié des enfants réfugiés dans le monde ne sont pas inscrits à l'école à cause de COVID-19 et que la situation risque d'empirer si des mesures urgentes ne sont pas prises. 

Quel est l'impact de la crise de l'éducation sur les vies des personnes qui la subissent ?

First-grade students wear masks and socially distance in the gym during class at San Juan Bautista technical school in Lambare, Paraguay, Feb. 17, 2021.
First-grade students wear masks and socially distance in the gym during class at San Juan Bautista technical school in Lambare, Paraguay, Feb. 17, 2021.
Image: Jorge Saenz/AP

Selon l'Unicef, si les enfants ne sont pas scolarisés ou n'ont pas accès à l'éducation, les risques de grossesse précoce, de malnutrition et d'abandon scolaire permanent pourraient augmenter pour les enfants des pays à faible revenu. 

L'organisation constate également que la fermeture des écoles a conduit à une augmentation de la violence contre les enfants en Afrique orientale et australe. Par ailleurs, environ 10 millions d'enfants ne reçoivent pas les repas scolaires, pourtant indispensables pour beaucoup d'entre eux.

La COVID-19 a également eu pour conséquence d'accroître la pauvreté des enfants dans le monde entier, contraignant des millions d'entre eux à travailler en 2020. 

Les familles étant de plus en plus dépendantes de ce travail en raison des pressions économiques accrues dues à la pandémie et de l'impact économique négatif que celle-ci continue d'avoir sur les pays à faible revenu, certains de ces enfants risquent de ne jamais retourner à l'école.

Quel est le rapport avec la lutte contre l'extrême pauvreté ?

L'éducation est un investissement à long terme dans l'économie d'un pays et elle joue un rôle important dans la construction des perspectives d'avenir des enfants. Lorsque ces derniers ne sont pas scolarisés, ils ont moins de chances de contribuer de manière significative à l'économie de leurs pays à l'avenir, ce qui constitue un obstacle supplémentaire à l'élimination de l'extrême pauvreté. 

L'école est non seulement importante pour favoriser l'éducation, mais elle peut également protéger les enfants contre le travail et les violences domestiques. L'éducation des filles est également compromise, puisqu'elles courent le risque supplémentaire de tomber enceintes prématurément et de se marier en bas âge en cas d'impossibilité de suivre une scolarité.

Comme les enfants de certaines communautés vulnérables dépendent de l'école pour leurs repas quotidiens, ils sont privés d'une alimentation et d'une nutrition essentielles qui ne peuvent leur être fournies autrement. 

Qui sont les principaux acteurs de la lutte contre ce problème ? 

Des organisations telles que l'Unicef, l'UNESCO, l'Organisation mondiale de la santé, le Fonds Malala, Save the Children, Education Cannot Wait, et bien d'autres encore, travaillent activement pour s'assurer que tous les enfants retournent à l'école et reçoivent une éducation. 

Comment pouvons-nous agir ensemble contre cette situation ?

Afin de mettre un terme à la crise de l'éducation, les écoles du monde entier ne peuvent plus être assujetties à des fermetures prolongées. 

Si les écoles restent fermées par mesure de précaution contre la propagation de la COVID-19, alors il est essentiel que tous les enfants puissent bénéficier d'un enseignement à distance. Celui-ci peut prendre de nombreuses formes : matériel et ressources pédagogiques disponibles à la maison, cours diffusés à la télévision ou à la radio, cours en ligne, etc. Une augmentation du financement mondial est également essentielle pour mettre en œuvre ces mesures et garantir que les enfants reçoivent une éducation de qualité et inclusive malgré la pandémie. 

Étant donné que la garantie d'une éducation de qualité passe désormais par la création d'un environnement sûr pour les enfants dans le contexte de la COVID-19, une augmentation du financement mondial pourrait contribuer de manière significative à la construction d'infrastructures qui respectent la distanciation sociale, à la mise en place de stations de lavage des mains ou à la distribution de désinfectants, ainsi qu'à la distribution de masques de protection à celles et ceux qui n'ont pas les moyens de se les procurer.

Dans des circonstances particulières d'apprentissage à distance, les enfants devraient avoir un accès continu aux avantages dont ils bénéficieraient en classe, tels que les repas quotidiens, le soutien à la santé mentale et physique, ainsi que les ressources en eau et en assainissement. 

Le soutien aux enseignants reste essentiel dans l'effort visant à mettre fin à la crise de l'éducation. En tant que tels, ils devraient voir leurs salaires maintenus pendant les fermetures d'écoles et recevoir une formation sur la manière de continuer à enseigner à distance.

Aidez à faire en sorte que les enfants puissent retourner à l'école en passant à l'action avec nous ici et en demandant aux dirigeants mondiaux de faire leur part. Vous pouvez également passer à l'action ici pour vous informer sur la crise de l'éducation et sensibiliser les autres à ce sujet. 

Global Citizen Explains

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Par Khanyi Mlaba