Le dĂ©veloppement dâinfrastructures adĂ©quates est crucial dans la lutte contre la pollution plastique, mais ce nâest pas tout. Ă quoi servent des infrastructures si les comportements ne changent pasâ? Si nous voulons rĂ©aliser lâobjectif de dĂ©veloppement durable (ODD) n° 12 pour une consommation et production responsable, il faudra sensibiliser les plus jeunes par lâĂ©ducation.
Dans les pays en dĂ©veloppement, la gestion des dĂ©chets est un dĂ©fi de la vie quotidienne. Dans certaines villes, les ordures sâentassent Ă lâair libre, prĂ©sentant des risques pour lâenvironnement et la santĂ© des populations.
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En CĂŽte dâIvoire, en Inde ou encore au Cambodge, de nouvelles initiatives ont vu le jour qui tentent de transformer le plastique en une ressource et montrent que ce polluant peut ĂȘtre bĂ©nĂ©fique Ă lâĂ©ducation des plus pauvres.
Voici trois bons exemples.
1. Ă lâĂ©cole Akshar, les frais de scolaritĂ© se paient avec du plastique.Â
Câest dans le village de Pamohi, dans lâĂtat de lâAssam situĂ© dans le nord-est de lâInde, que cette initiative a vu le jour. Au dĂ©but, les cofondateurs de lâĂ©cole Akshar, Parmita Sarma et Mazin Mukhtar, souhaitaient donner un accĂšs Ă lâĂ©ducation pour tous. Lorsquâils ont remarquĂ© que des fumĂ©es Ă©manaient du voisinage lorsquâon brĂ»lait du plastique, ils ont dĂ©cidĂ© de proposer une alternative.
Afin de frĂ©quenter lâĂ©cole Akshar, chaque enfant est donc invitĂ© Ă venir avec une vingtaine de dĂ©chets par semaine pour payer ses frais de scolaritĂ©.
Les fondateurs veulent aussi lutter contre le travail des enfants dans les carriĂšres de pierre. La perspective seule de lâĂ©ducation ne suffit pas Ă lutter contre ce problĂšme. Câest pourquoi la fondation Akshar a dĂ©veloppĂ© le principe du tutorat rĂ©munĂ©rĂ© entre anciens et nouveaux Ă©lĂšves, afin de favoriser la transmission de lâinformation et de former les Ă©lĂšves. Ils apprennent Ă©galement dâautres compĂ©tences pratiques, comme lâinstallation de panneaux solaires, lâĂ©lectronique ou encore la menuiserie.
Les fondateurs ont pour projet dâouvrir dâautres Ă©coles de ce type dans les cinq prochaines annĂ©es.
2. En CĂŽte dâIvoire, les premiĂšres Ă©coles construisent en plastique recyclĂ© ont vu le jour.
LâUNICEF rapporte que seuls 5 % des dĂ©chets plastiques des 280 tonnes ramassĂ©es par jour sont recyclĂ©s dans la ville dâAbidjan, capitale de CĂŽte dâIvoire. Alors, pourquoi ne pas utiliser cette «âressourceâ» Ă des fins utilesâ? Câest le pari du partenariat entre UNICEF CĂŽte dâIvoire et lâentreprise sociale colombienne Conceptos PlĂĄsticos.Â
Une usine de recyclage du plastique fabrique des briques avec le plastique ramassĂ© dans les alentours dâAbidjan. Cette initiative permet de pallier au manque dâinfrastructures scolaires du premier cycle dans le pays, de crĂ©er un environnement sain et de fournir un emploi stable pour les familles les plus vulnĂ©rables.Â
La directrice gĂ©nĂ©rale dâUNICEF, Henrietta Fore a dit Ă propos de cette nouvelle initiative : «âSa vocation est triple : plus de salles de classe pour les enfants en CĂŽte dâIvoire, moins de dĂ©chets plastiques dans lâenvironnement et des sources de revenus supplĂ©mentaires pour les familles les plus vulnĂ©rables.â»
Neuf salles de classe ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© construites dans les villes de Gonzagueville, Divo et Toumodi; lâobjectif est dâen construire 500 dans les deux prochaines annĂ©es. Au-delĂ de lâaccĂšs Ă lâĂ©ducation et la protection de lâenvironnement, câest la santĂ© des familles qui est Ă©galement en jeu. En effet, lâUNICEF rapporte que le manque de gestion des dĂ©chets est en grande partie responsable des maladies comme la malaria, la diarrhĂ©e ou la pneumonie chez les enfants.Â
3. Au Cambodge, les Ă©lĂšves paient leur inscription en ramassant des dĂ©chets plastiques.Â
La Coconut School a ouvert en 2017 et est situĂ©e Ă une centaine de kilomĂštres de la capitale Phnom Penh. Ouk Vanday est Ă lâorigine de cette initiative qui permet de donner un enseignement complĂ©mentaire aux enfants les plus vulnĂ©rables, tout en apprenant aux enfants lâimportance du recyclage. LâĂ©cole a Ă©tĂ© construite Ă base de dĂ©chets dont 80 % proviennent des dĂ©chets que les Ă©lĂšves ramassent eux-mĂȘmes. M. Vanday a dit quâinitialement, il souhaitait donner aux enfants les plus pauvres une chance dâapprendre lâanglais et dâacquĂ©rir des compĂ©tences en mathĂ©matiques.
à la Coconut School, on trouve des murs réalisés avec des bouteilles en plastique ou encore avec des pneus peints de différentes couleurs. Ce sont 200 élÚves qui bénéficient des cours donnés par cinq enseignants bénévoles. Face au succÚs rencontré par la Coconut School, une nouvelle école est en construction dans la province de Kampong Speu sur la montagne Kirirum.