Pourquoi les Global Citizens doivent s’en préoccuper
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Cette semaine marque le début de la plus grande compétition de cyclisme en France, mais contrairement à la Coupe du monde féminine qui se terminera dans quelques jours, le Tour de France manque un élément clé pour attirer la même attention — les femmes.

Voilà pourquoi 13 femmes cyclistes participeront à leur propre course de vélo. Le tour débute le 5 juillet et les cyclistes vont passer trois semaines à rouler sur les routes de France pour promouvoir le cyclisme féminin et rassembler les sportifs de tous niveaux le long de leur parcours.

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Donnons des elles au vélo est un club de cyclisme féminin né en 2014, créé d’une volonté de mener des projets autour du cyclisme féminin, ouverts à tous les niveaux, du loisir à la compétition. Le club organise des courses régionales et nationales ouvertes aux professionnels et aux amateurs.

Aujourd’hui, les femmes cyclistes représentent 10 % des licenciées au sein de la Fédération française de cyclisme, pourtant on les voit rarement sur les écrans. Toutes ne souhaitent évidemment pas faire de la compétition, cependant, la médiatisation du cyclisme féminin est un atout pour démocratiser la pratique de ce sport chez les femmes. 

C’est cette réflexion qui a poussé les membres de Donnons des elles au vélo d’organiser à leur tour un événement fédérateur autour du cyclisme.

« On s’est posé la question de pourquoi [y a-t-il] si peu de femmes dans le cyclisme. On s’est dit qu’en fait on n’en voit pas à la télé simplement. Les gens n’en voient jamais [les femmes] sur les routes », a dit à Global Citizen Claire Floret, coordinatrice du projet de Donnons des elles au vélo.

Puisque les femmes étaient les grandes absentes du Tour de France, un événement du cyclisme international, Mme Floret et ses collègues se sont dit qu’il fallait « profiter de ce moment de cyclisme pour dire que nous aussi on existe ».

Alors, en 2015, elles ont formé une petite équipe pour commencer.

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« Nous n’étions que trois. Et au fur et à mesure… d’autres personnes nous ont rejoints, des hommes et des femmes qui étaient touchés par notre démarche », Mme Floret a dit.

Ce qui au départ devait n’être qu’une simple action pour porter un message est devenu un rendez-vous pour les amoureux du cyclisme féminin.

La démarche sportive et humaine du projet a intéressé plusieurs médias au-delà des frontières françaises.

« L’année dernière, on a vraiment passé un cap au niveau de l’internationalisation du projet. Beaucoup de médias ont suivi dans une vingtaine de pays. Le sujet était même traité comme un sujet de société », Mme Floret a dit.  

L’Union du cyclisme international s’est jointe à leur projet cette année et elles ont espoir que cela pourra faire bouger les lignes en ce qui concerne l’égalité dans le cyclisme. 

Parmi les obstacles auxquels le cyclisme féminin est confronté, il y a non seulement le manque de médiatisation et les mentalités autour de ce sport, mais aussi un problème de ressources. Force est de constater que les femmes cyclistes professionnelles n’ont pas de salaire minimum, qui ne sera instauré qu’en 2020 par l’Union cycliste internationale.

« Je pense que c’est en mutualisant et en se retrouvant sur les mêmes épreuves que les femmes pourront rattraper le retard de l’histoire et donc bénéficier du public, des partenaires, de la médiatisation et de la considération... [en participant dans les] mêmes événements », Mme Floret a dit. 

Le succès et la médiatisation de la Coupe du monde féminine inspirent aussi dans les autres sports. 

« Si on peut le faire dans un sport, on peut le décliner chez les autres, Mme Floret a dit. Pour l’instant, concrètement, il n’y a pas eu d’évolution, mais il y a eu une prise de conscience de la part de beaucoup de monde et on sent que ce sujet revient de plus en plus sur le tapis ».

Alors du 5 au 27 juillet, votre attention devra également se porter sur elles. Elles qui s’élanceront sur les routes de France, mais n’auront aucun podium. Elles qui seront juchées sur leur vélo pour faire leur tour.

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Par Gaëlle Langué