Même avec un accès aux vaccins contre la COVID-19, des diagnostics et des traitements sont nécessaires pour sauver des vies.

Onze mois après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ait qualifié la crise du COVID-19 de pandémie, l’agence de santé publique a délivré sa première validation d’utilisation d’urgence pour le vaccin Pfizer/BioNTech en décembre 2020. Pour les personnes du monde entier, la nouvelle a suscité un soupir de soulagement, ainsi que l’espoir que la pandémie prendrait bientôt fin.

Mais un an et demi plus tard, alors que plus de 6 milliards de doses de vaccin ont été administrées dans le monde, des personnes meurent encore de la COVID-19. Cela est dû en partie à l’inégalité généralisée en matière de vaccination.

Certains pays et organisations internationales veulent parvenir à l’équité vaccinale par le biais d’initiatives de partage de doses comme COVAX, le pilier vaccinal de l’Accélarateur ACT. Les experts en santé mondiale ont communiqué sur l’efficacité des vaccins approuvés par l’OMS et encouragé les pays les plus riches à partager suffisamment de fonds et de doses pour mettre fin à la pandémie partout dans le monde. Tant qu’ils ne le feront pas, les contaminations et les décès se poursuivront.

D’autre part, nous ne disposons pas de traitements accessibles à tous pour aider les personnes infectées par le coronavirus. Les diagnostics et les traitements sont en première ligne de la pandémie. Les pays qui disposent de sites de dépistage généralisés signalent moins de cas de COVID-19. Il en va de même pour les pays qui fournissent des kits de test à domicile pour les résidents. 

Pour les patients hospitalisés par la COVID-19, des traitements efficaces permettront de sauver des vies — mais seulement si nous investissons dans leur recherche et leur développement.

Nous devons utiliser tous les outils dont nous disposons pour éviter les décès inutiles. C’est pourquoi des initiatives comme l’Accélérateur thérapeutique COVID-19 sont importantes, et pourquoi nous devons nous assurer qu’elles sont en mesure de continuer à investir dans les traitements.

L’Accélérateur thérapeutique COVID-19 (ATC) a été lancé en mars 2020 par le Wellcome Trust, la Fondation Bill & Melinda Gates et Mastercard en réponse à la pandémie. L’initiative a commencé à rechercher les traitements existants qui pourraient aider les patients diagnostiqués avec la COVID-19, ainsi qu’à en développer de nouveaux.

Pour se concentrer sur l’acheminement des thérapeutiques vers les pays à faible revenu qui manquent de ressources, l’ATC se coordonne avec le Partenariat thérapeutique de l’accélérateur ACT. Comme COVAX, le Partenariat thérapeutique s’appuie sur une collaboration mondiale pour faire en sorte que le monde mette fin à la pandémie le plus rapidement possible. Mais alors que COVAX se concentre sur le partage des doses avec les pays vulnérables, le Partenariat thérapeutique accélère le développement et la production de tests, de traitements et de vaccins contre la COVID-19.

Pour ce faire, il finance la recherche en santé publique. Depuis le 26 octobre 2020, il a accordé plus de 98 millions de dollars de subventions, qui sont utilisés pour réaliser des études sur l’efficacité des traitements des cas modérés à sévères contre la COVID-19. Si le coronavirus doit continuer à frapper le plus durement les personnes vivant dans les pays à faible revenu, des initiatives comme l’ACT offre une chance de pallier cela. 

Pour comprendre comment l’Accélérateur thérapeutique COVID-19 s’est attaqué au coronavirus en investissant dans les traitements, Global Citizen s’est entretenu avec Sophie Evekink, responsable des relations gouvernementales mondiales au Wellcome Trust.

Global Citizen : Comment l’Accélérateur thérapeutique COVID-19 s’efforce-t-il de garantir l’accès des pays à revenu faible ou intermédiaire aux traitements ?


Nous avons financé des essais cliniques comme RECOVERY International, qui opère dans des pays à revenu faible ou intermédiaire comme le Népal. Ces essais permettent un accès plus rapide aux traitements prometteurs grâce à des protocoles d’essais cliniques et garantissent que tout produit potentiellement intéressant pourrait être livré dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Le fait de disposer de données locales sur les essais cliniques favorise également l’approbation rapide des traitements dans ces pays.

L’accélérateur thérapeutique COVID-19 est aligné sur le pilier thérapeutique de l’Accélérateur ACT. Afin de s’assurer que les traitements efficaces atteignent les populations des pays à revenu faible ou intermédiaire, l’accélérateur thérapeutique COVID-19 collabore avec d’autres organisations conjointes à l’Accélérateur ACT, comme Unitaid, pour soutenir le développement de cadres d’approvisionnement et de livraison qui fonctionnent dans ces contextes.

Quels sont les obstacles au développement des médicaments que l’ACT a permis de surmonter ?

La COVID-19 était un virus totalement nouveau et, aux premiers stades de la pandémie, nous en apprenions chaque jour davantage sur cette maladie infectieuse. Cette situation signifiait que nous devions adopter une approche globale en matière de recherche sur les traitements et investir simultanément dans plusieurs traitements et projets différents, car nous ne pouvions pas être sûrs des traitements qui fonctionneraient.

Par ailleurs, le développement de médicaments à un stade précoce comporte un niveau de risque élevé, car les fonds alloués à la recherche sur les nouveaux traitements sont limités. Pour atténuer ce risque, l’accélérateur thérapeutique COVID-19 a fourni un soutien financier important aux chercheurs et des conseils pour les aider à franchir les étapes du développement. Ces conseils portaient notamment sur la transition entre le développement de médicaments en phase précoce, dirigé par des universitaires, et les essais cliniques de phase II, l’accès aux plateformes d’essais cliniques in vivo et in vitro gérées par l’Initiative pour les Médicaments contre les Maladies Négligées (DNDi), et l’accès à l’expertise des partenaires du Partenariat Thérapeutique de l’Accélérateur ACT.

Quels sont les exemples des progrès réalisés par l’ATC dans la recherche et le développement des traitements contre la COVID-19 ?

L’accélérateur thérapeutique COVID-19 a soutenu les essais précliniques et précoces de médicaments réutilisés dans le traitement des patients contre la COVID-19 par le biais de plateformes d’essais comme AGILE. Ces essais ont permis d’évaluer rapidement les traitements potentiels et d’identifier ceux qui pourraient faire l’objet d’essais cliniques ultérieurs.

Nous avons également financé des essais cliniques en phase finale tels que RECOVERY International, qui opère en Inde, au Népal et en Asie du Sud-Est. Ces essais ont permis d’évaluer cliniquement des traitements nouveaux et réadaptés contre la COVID-19 dans différents cas d’utilisation.

Pourquoi devrions-nous continuer à soutenir la recherche thérapeutique alors que nous devons élargir l’accès aux vaccins contre la COVID-19 ?

Retarder le financement des traitements prolongera la pandémie, ce qui entraînera davantage de pertes de vies et de dommages économiques. Le déploiement mondial de ces vaccins prend beaucoup de temps ; nous devons encore traiter les personnes qui tombent malades et celles qui ne peuvent pas se faire vacciner.

Dans tous les pays, les options thérapeutiques pour les patients atteints de coronavirus se limitent actuellement à la dexaméthasone, à l’hydrocortisone et au tocilizumab, associés à l’oxygène, dont il a été prouvé jusqu’à présent qu’ils sauvaient la vie des patients les plus gravement atteints. Nous ne disposons pas de traitements efficaces et éprouvés pour la plupart des patients, notamment pour prévenir l’aggravation des symptômes légers. Il est essentiel de disposer de ces traitements pour changer le cours de la pandémie.

Comment les dirigeants mondiaux peuvent-ils mieux soutenir l’ATC afin d’accroître l’accès aux traitements contre la COVID-19 ?

Pour sauver des vies, relancer le marché mondial et endiguer la pandémie de COVID-19, chaque pays doit bénéficier d’un accès égal aux tests, aux traitements, aux vaccins et à des systèmes de santé plus solides. Il est essentiel que les dirigeants adoptent une approche holistique et investissent dès maintenant dans tous ces éléments pour maîtriser la pandémie de COVID-19.

Cependant, le mécanisme visant à garantir l'accès aux traitements dans les pays à revenu faible et intermédiaire - l'Accélérateur ACT - est confronté à un important déficit de financement dans tous les piliers.

En un an seulement, l’Accélérateur ACT a permis de réaliser de réels progrès. Il a permis de fournir les premiers vaccins aux pays à revenu faible et intermédiaire, de réduire considérablement le coût des tests, de fournir des EPI et d’assurer l’accès aux premiers traitements éprouvés contre la COVID-19.
Mais pour sortir de cette crise, chaque pays doit faire sa part et combler le déficit de financement de l’Accélérateur ACT pour cette année et la suivante.

Global Citizen Asks

Vaincre la pauvreté

Pourquoi doit-on continuer à investir dans les traitements contre la COVID-19 ?

Par Jaxx Artz