Pourquoi les Global Citizens doivent s'en préoccuper
L'Objectif mondial n° 5 des Nations Unies vise à garantir l'égalité de genre et à autonomiser toutes les femmes et les filles. En période de crise, il est particulièrement difficile pour les femmes de poursuivre leur éducation. Vous pouvez nous rejoindre et agir pour aider à enrayer la COVID-19 ici.

Les efforts déployés par l'Inde pour combler les écarts entre les sexes dans le domaine de l'éducation commencent à porter leurs fruits. L'alphabétisation et la scolarisation des femmes ont augmenté, ce qui est un signe de progrès. Mais suite à la pandémie de COVID-19, 70 ans de croissance menacent d'être anéantis. Quatre facteurs freinent l'amélioration de l'éducation des filles dans le pays : les baisses de financement, la nutrition scolaire, l'accès aux écoles et le taux de chômage, selon un rapport publié lundi par Forbes India. 

Selon les estimations, près de 10 millions de jeunes filles du secondaire en Inde pourraient abandonner l'école en raison de la pandémie, ce qui les exposerait aux risques de mariage et de grossesse précoces, à la pauvreté, ainsi qu'à la violence.

Les repas scolaires ont contribué à maintenir les filles à l'école en réduisant le coût de leur scolarisation et de leur nutrition. Sans cet avantage, les familles pourraient choisir de retirer leurs filles de l'école pendant les périodes de fermeture des établissements destinées à stopper la propagation de la COVID-19. Ceci entraînerait un taux de décrochage scolaire plus élevé et une diminution des inscriptions. La Cour suprême a ordonné aux États de continuer à servir des repas gratuits à midi, mais seuls certains d'entre eux ont donné suite à cette décision. 

Alors qu'un meilleur accès aux écoles pour les filles vivant dans les zones rurales en Inde a permis de réduire les inquiétudes des familles quant à la sécurité de leurs filles, la pandémie met en évidence la fracture technologique qui continue à les désavantager. Les filles ont moins de chances d'avoir accès à la technologie pour l'apprentissage à distance, et, dans les zones rurales, seulement 28 % des femmes y ont accès. En milieu urbain, cette proportion est de 33 %.

Les taux de chômage élevés découragent également les femmes de poursuivre leurs études pendant la pandémie. Rien qu'en avril et mai, 12 millions de femmes ont perdu leur emploi (9 millions dans les zones rurales et 3 millions dans les zones urbaines), ce qui a contribué à un taux de chômage féminin estimé à 30 %. 

Enfin, les fonds alloués à l'éducation des filles sont détournés pour faire face à la pandémie. Au cours des quatre dernières années, près d'un tiers des investissements en matière de responsabilité sociale des entreprises ont été consacrés à l'éducation, mais cette année, ils sont réorientés vers la lutte contre la COVID-19. 

Pour éviter que la crise ne prive des millions de filles de leur avenir, les défenseurs de l'éducation exhortent l'Inde à s'attaquer au fossé technologique, à restructurer les programmes scolaires pour qu'ils reflètent l'état actuel du monde, ainsi qu’à donner aux enseignants les moyens de continuer à enseigner. 

L'organisation Partenariat mondial pour l’éducation recommande à tous les pays de mettre en place des systèmes permettant de suivre la reprise scolaire, de recueillir des données et d'inciter les filles défavorisées à retourner à l'école. La communauté internationale doit également donner la priorité au financement de l'éducation des filles dans les plans de relance post-COVID-19.

News

Vaincre la pauvreté

En Inde, la COVID-19 compromet 70 ans de progrès en matière d'éducation des filles

Par Leah Rodriguez