Malgré les progrès réalisés par de nombreux pays dans la vaccination de leur population et la reprise des activités précèdent la pandémie, comme les voyages, le retour au travail dans les bureaux, et les réunions entre amis et en famille, la pandémie est loin d’être derrière nous, et pas uniquement dans les pays qui n’ont pas reçu leur part équitable de vaccins.

Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont pu administrer au moins une injection à plus de 50 % de leurs populations respectives, selon la publication Our World in Data de l’Université d’Oxford. C’est également le cas des États-Unis, du Canada et d’Israël.

Mais dans tous ces pays, on a également observé une augmentation des cas, notamment due à l’apparition de variants de la COVID-19.

Selon le Centre de Contrôle des Maladies des États-Unis (CDC), des variants génétiques de la COVID-19 (SARS-CoV-2) ont circulé en permanence pendant la pandémie. Si quatre variants ont été classés par l’OMS comme « variants inquiétants », le variant Delta est rapidement devenu prédominant.

Connu à l’origine sous le nom de B.1.617.2, le variant Delta a été identifié pour la première fois en octobre 2020, en Inde. Depuis, il a été identifié dans 124 pays et est devenu la souche dominante dans de nombreux pays, comme les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Inde.

Certains gouvernements réagissent à la recrudescence des cas en rétablissant des mesures de confinement, comme c’est le cas en Australie, en Indonésie et à Hong Kong. D’autres pays se demandent s’ils doivent entamer des campagnes de rappel pour les personnes déjà vaccinées.

Partout, les gens se demandent ce qu’ils peuvent faire pour mettre fin à la pandémie qui a déjà tué plus de 4 millions de personnes dans le monde.

Pour savoir comment les Global Citizens peuvent se protéger eux-mêmes et les autres du variant Delta du COVID-19, Global Citizen s’est entretenu avec le docteur Anna Bershteyn, professeur adjoint au sein du département de la santé de la population au NYU Langone Health, centre médical universitaire de New York.

Voici les cinq principales informations qu’elle nous a communiquées sur le variant Delta et qui peuvent contribuer à mettre fin à la pandémie pour tous, partout dans le monde.

 1. Le variant Delta se propage plus facilement que la souche originale de SARS-CoV-2

Alors que les experts en santé publique reconnaissent la nécessité de continuer à étudier les problèmes spécifiques que pose le variant Delta, tels que la question de savoir si elle provoque des symptômes plus graves ou s’il rend les traitements par anticorps monoclonaux moins efficaces, une chose est claire : le variant Delta se propage beaucoup plus vite que les autres souches de la COVID-19.

« On estime qu’il se transmet environ 2,5 fois plus facilement que les autres variants que nous avons vus il y a un an, et environ 1,6 fois plus vite que le variant Alpha identifié dans un premier temps au Royaume-Uni », a déclaré le Docteur Bershteyn.

Ce qui rend le variant Delta plus transmissible, c’est la mutation de la protéine Spike, qui augmente sa capacité à se fixer aux cellules humaines. En plus d’être plus contagieux, les études démontrent que le variant Delta génère aussi une charge virale plus élevée dans les voies respiratoires et peut donc entraîner des effets secondaires différents de ceux des autres variants du virus.

2. Les vaccins contre la COVID-19 sont fiables et efficaces contre le variant Delta.

À mesure que le nombre de cas de contamination augmente dans les zones qui ont un taux de vaccination élevé, il y a un terme qui inquiète de façon globale et peut potentiellement alimenter la désinformation à propos de l’efficacité des vaccins contre la COVID-19 : les infections post-vaccinales.

Les infections post-vaccinales surviennent lorsqu’une personne qui a un schéma vaccinal complet contre la COVID-19 contracte quand même le virus. Et bien qu’il n’existe aucun vaccin qui soit efficace à 100 %, il est aussi important de rappeler que les vaccins contre la COVID-19 homologués par l’OMS protègent contre les formes graves, l’hospitalisation et le décès, y compris lorsqu’on parle du variant Delta.

Bershteyn a souligné ce point, en citant un rapport du CDC, qui démontre à quel point l’accès au vaccin aux États-Unis a pu aider même malgré l’apparition du variant Delta.

« Juste avant que Delta ne prédomine, le CDC estimait que l’efficacité réelle des vaccins aux États-Unis était d’environ 90 % pour prévenir l’apparition des symptômes, et bien plus pour éviter les hospitalisations et les décès dus au COVID-19 », a déclaré le docteur Bershteyn. « Ces chiffres n’ont pas changé avec l’arrivée du variant Delta aux États-Unis. ».

Au Royaume-Uni, Nadhim Zahawi, le ministre en charge de la vaccination, a déclaré que le programme de vaccination nationale avait permis d’éviter environ 52 000 hospitalisations, selon The Guardian.

Bien que les personnes possédant un schéma vaccinal complet ont moins de risque que les non-vaccinées de contracter le variant Delta et de développer des formes graves, le nombre de cas continue d’augmenter, menaçant ainsi les progrès réalisés dans le monde pour mettre fin à la pandémie jusqu’à ce que davantage de personnes soient vaccinées.

3. Pour mieux lutter contre le variant Delta, les campagnes de rappel vaccinal ne sont pas la priorité.

Plusieurs pays prennent des mesures pour administrer des rappels aux personnes entièrement vaccinées afin de lutter contre le variant Delta.

 En Israël, le ministère de la Santé a commencé à organiser des campagnes de rappel du vaccin Pfizer pour les populations à haut risque qui ont déjà été entièrement vaccinées contre la COVID-19. Les autorités sanitaires russes ont également lancé une campagne visant à administrer une troisième dose du vaccin Sputnik V (produit dans le pays) aux personnes vaccinées il y a plus de six mois.

Ces initiatives amènent des citoyens du monde entier à se demander si l’immunité conférée par les vaccins COVID-19 ne s’estompe pas. Si les autorités sanitaires internationales continuent de débattre de la nécessité des rappels, Mme Bershteyn estime qu’il faut d’abord disposer de plus de données.

 « Nous pourrions dans le futur, nous rendre compte que la protection conférée par les vaccins commence à s’estomper. Ce moment pourrait arriver dans des années peut-être, nous ne savons pas exactement quand il arrivera », a affirmé le Docteur Bershteyn. « Donc si vous êtes entièrement vacciné, ne faites pas de piqûre de rappel, soyez juste prêt à recevoir une nouvelle injection si elle est recommandée à l’avenir. ».

4. Prioriser l’accès au vaccin contre la COVID-19 pour tous et partout.

Les virus mutent à mesure qu’ils sont transmis, et c’est la raison pour laquelle le nationalisme vaccinal et les hésitations par rapport au vaccin représentent les plus grands ennemis pour mettre fin à la pandémie. Prenez des pays comme l’Afrique du Sud, où seulement 7 % de la population a été vaccinée : des vagues mortelles d’infection due à la COVID-19 déciment la population pendant que le pays attend de recevoir de nouvelles doses.

 « La meilleure façon d’utiliser les vaccins à l’heure actuelle c’est de parvenir à cibler les personnes non vaccinées aux États-Unis et dans le monde entier, plutôt que d’effectuer un rappel aux personnes qui ont déjà un schéma vaccinal complet. », a expliqué Mme Bershteyn.

 Il est vrai que les pics d’infections sont plus préoccupants pour les groupes vulnérables, tels que les personnes âgées et immunodéprimées, puisqu’elles présentent un risque plus élevé de développer des formes graves de la COVID-19. Mais tant que les vaccins ne seront pas accessibles à tous, partout dans le monde, la priorité restera de vacciner le plus grand nombre, plutôt que de s’inquiéter de la résistance des variants aux vaccins.

« La plupart des virus ne deviennent jamais résistants aux vaccins. Pensez aux vaccins que l’on a utilisés pendant des décennies, comme celui contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, » a précisé Mme Bershteyn. « D’autres virus finissent par créer différentes souches, ou sérotypes, qui nécessitent chacune leur propre vaccin ou un vaccin combiné pour les couvrir tous. »

Elle ajoute : « Si cela se produit avec le SRAS-CoV-2, nous pourrions avoir besoin de faire des rappels avec de nouveaux vaccins. Nous pouvons réduire le risque que cela se produise en vaccinant dès maintenant le plus grand nombre possible de personnes dans le monde, afin que le virus ait moins de possibilités de muter à nouveau. »

5. Faite-vous vacciner, encouragez vos proches à se faire vacciner et portez un masque

Dans les pays comme le Royaume-Uni et les États-Unis, où la majorité de la population a reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19, nombreux sont ceux qui se demandent si le variant Delta ne va pas engendrer une flambée de cas chez les enfants non vaccinés.

Aux États-Unis, les personnes âgées de 12 ans et plus peuvent recevoir le vaccin. Au Royaume-Uni, seules les personnes âgées de 18 ans et plus y sont éligibles. L’année scolaire commençant bientôt dans de nombreuses régions du monde, Mme Bershteyn estime que le fait de continuer à prendre des mesures de précaution pour enrayer la propagation du COVID-19 peut être très bénéfique.

« Tant que les enfants ne seront pas vaccinés, le variant Delta pourra continuer à se propager dans les écoles si des mesures ne sont pas mises en place », a-t-elle déclaré. « Il s’agit notamment de : vacciner toutes les personnes éligibles, de porter des masques, de passer du temps à l’extérieur ou dans des pièces bien ventilées, de constituer des groupes, d’éviter les foules et les contacts étroits, et de se laver les mains. »

L’OMS recommande que même les personnes entièrement vaccinées contre le COVID-19 continuent à porter un masque, en réponse aux pays qui assouplissent les recommandations de santé publique à mesure qu’ils vaccinent leurs populations. Alors que le CDC avait dans un premier temps déclaré que les personnes entièrement vaccinées pouvaient renoncer au masque, ils ont finalement fait marche arrière mardi en modifiant leurs recommandations.

Maintenant, le CDC recommande le port du masque, même pour les personnes possédant un schéma vaccinal complet s’ils se trouvent dans un lieu où la circulation du virus est importante, ou lorsque la législation en vigueur l’impose, ou encore, si leur système immunitaire est affaibli. Cette modification est une réponse directe au variant Delta.

Alors que les experts en santé publique continuent de se pencher sur les variants du virus qui empêchent de mettre fin à la pandémie, il est important de se rappeler que seulement 13,8 % de la population mondiale a été entièrement vaccinée contre le COVID-19. En facilitant l’accès aux vaccins et en s’engageant financièrement et en doses dans des initiatives de partage de vaccins telles que COVAX, les dirigeants des gouvernements du monde entier peuvent s’assurer que la variant Delta ne constituera plus une menace pour personne.

Les vaccins contre la COVID-19 ont le potentiel d’aider le monde à franchir un cap dans cette pandémie et à éviter des souffrances et des décès inutiles. Le variant Delta est un redoutable obstacle pour y parvenir.

Mais il y a de l’espoir. À l’heure actuelle, le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes au Royaume-Uni connaît une baisse consécutive depuis six jours, après que le variant Delta ait contribué à une augmentation des taux d’infection. D’autres pays qui ont accès à des doses de vaccin pourraient connaître des baisses similaires. C’est pourquoi élargir l’accès aux vaccins est l’une des mesures les plus importantes que les dirigeants gouvernementaux doivent prendre pour mettre fin à la pandémie.

Sur le plan individuel, Mme Bershteyn a souligné que nous savons déjà ce que nous devons faire pour nous protéger du variant Delta.

« Les choses que vous devez faire n’ont pas changé », a-t-elle indiqué. « Faites-vous vacciner, restez à l’écart des endroits bondés et mal aérés, portez des masques en présence de personnes dont vous n’êtes pas sûr qu’elles soient vaccinées, et lavez-vous les mains. »


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