Pourquoi les Global Citizens doivent-ils s'en préoccuper ?
La crise du climat frappe le plus durement les communautés les plus vulnérables. Les Nations unies exhortent les pays riches à lever au moins 100 milliards de dollars par an pour financer des projets d'adaptation et d'atténuation du changement climatique dans les pays à faible revenu. Rejoignez-nous pour passer à l'action ici

Le Premier ministre Justin Trudeau a annoncé que le Canada doublera son financement climatique international, qui passera de 2,65 milliards de dollars canadiens à 5,3 milliards de dollars canadiens sur une période de cinq ans, lors du sommet du G7 qui s'est tenu au Royaume-Uni dimanche dernier. 

M. Trudeau a déclaré que cette augmentation de fonds contribuera aux efforts d'adaptation au changement climatique et à la recherche de Solutions fondées sur la Nature dans les pays à faible revenu, tout en accélérant la transition mondiale vers l'élimination du charbon. L'action climatique était l'une des priorités de ce sommet très attendu et le Canada est l'un des seuls pays à avoir pris un engagement substantiel.

« Alors que les pays et les populations du monde entier sont toujours confrontés à la pandémie mondiale de COVID-19, ce sommet a offert aux dirigeants du G7 l'occasion de coordonner notre approche collective pour en finir avec cette crise et mettre la communauté mondiale sur la voie de la relance, » M. Trudeau a souligné dans un communiqué.

« Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons relever les défis mondiaux tels que les changements climatiques, créer des emplois pour la classe moyenne et des possibilités pour nos populations, et promouvoir la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit, » a-t-il ajouté.

Le sommet du G7 a rassemblé les dirigeants canadien, français, allemand, italien, japonais, britannique et américain, ainsi que des représentants de l'Union européenne. L'événement était centré sur la pandémie de COVID-19 qui sévit toujours, et notamment la très inégale distribution des vaccins à l'échelle mondiale. Les pays du G7 ont cherché à remédier à cette problématique en promettant de faire don d'un milliard de vaccins aux pays à faible revenu, par le biais de COVAX, et en garantissant que l'ensemble de la population ait accès à un vaccin d'ici la fin 2022. 

Toutefois, le groupe des sept n'a pas été en mesure d'approuver officiellement une levée des brevets sur les vaccins, qui permettrait une production plus importante de vaccins. Les responsables de la santé réclament une telle mesure depuis plus d'un an.

« Même un milliard de vaccins, lorsque nous parlons de vaccins à deux doses, signifie [que les pays à faible revenu recevront] 500 millions de doses... nous avons besoin de beaucoup plus que cela, » a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa en réponse à l'annonce des pays du G7, selon la BBC

« Nous voulons fabriquer des vaccins nous-mêmes, mais nous n'en avons pas la capacité, » a-t-il déclaré. 

Le combat en faveur du climat

Les groupes de défense face au changement climatique espéraient vivement que le sommet du G7 inaugurerait une année marquée par des actions audacieuses en faveur du climat, qui culmineraient avec la Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique (COP26) en novembre prochain, mais ils ont été, en fin de compte, déçus

En particulier, les dirigeants du G7 n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur une date d'élimination progressive du charbon, l'une des principales causes des émissions de gaz à effet de serre. Les pays réunis ont convenu de ne plus financer de projets internationaux liés au charbon d'ici l'année prochaine. À l'heure où davantage de pays ont recours au charbon comme source d'énergie bon marché, les groupes de défense face au changement climatique espéraient tirer parti de la dynamique du G7 pour intensifier les appels à l'élimination du charbon lors de la COP26. 

L'Agence internationale de l'énergie a récemment indiqué que les États devront cesser immédiatement d'approuver la construction de nouvelles centrales et l'exploitation de mines de charbon s'ils veulent éviter que la température globale ne dépasse les 1,5 degré Celsius par rapport au niveau préindustriel.

« Ce sommet ressemble à un disque rayé des mêmes vieilles promesses, » a déclaré John Sauven, directeur exécutif de Greenpeace Royaume-Uni, dans un communiqué. Et d’ajouter : « Il y a un nouvel engagement à cesser les investissements étrangers dans le charbon, ce qui est leur cheval de bataille. Mais sans un accord pour mettre fin à tous les nouveaux projets de combustibles fossiles, ce qui doit être conclu cette année si nous entendons limiter les hausses dangereuses de la température mondiale, cette décision est très insuffisante. »

Les pays du G7 ont, en revanche, accepté de soutenir l'objectif de l'Accord de Paris sur le climat, à savoir mobiliser 100 milliards de dollars par an pour aider les pays à faible revenu à s'adapter au changement climatique et à se tourner vers les énergies renouvelables. 

C'est là que l'engagement renforcé du Canada entre en jeu. Bien que cette somme ne représente pas la part équitable que le pays devrait consacrer pour atteindre l'objectif de 100 milliards de dollars américains par an, les 2,65 milliards de dollars canadiens supplémentaires contribueront à la mise en œuvre d'un plus grand nombre de projets d'adaptation et d'atténuation du changement climatique. M. Trudeau a déclaré que les fonds seront destinés, en priorité, aux communautés marginalisées. 

« Aujourd’hui, le Canada a franchi une étape importante en s’engageant à verser le plus important financement climatique pluriannuel de son histoire, » a souligné Eddy Pérez, Directeur de la diplomatie climatique internationale, Réseau Action Climat Canada, dans un communiqué. 

« Avec cette promesse, le Canada reconnaît que le financement du climat est au cœur de la réussite de la COP26 et qu’il est essentiel pour réduire les émissions à l’échelle mondiale. Le fait de doubler le financement climatique et d’accroître les mesures d’adaptation ouvre également un nouveau chapitre sur le plan international pour que le Canada soit considéré comme un partenaire des pays à revenu faible et intermédiaire, en particulier ceux qui sont les plus vulnérables aux impacts climatiques dans le monde, » a-t-il ajouté.

L'Allemagne est le seul autre pays à avoir augmenté son financement en faveur du climat lors du sommet. La chancelière Angela Merkel s'est engagée à augmenter les dépenses nationales de 2 milliards d'euros à 6 milliards d'euros d'ici 2025. 

Les pays du G7 se sont engagés à soutenir l'objectif des Nations unies de protéger 30 % des écosystèmes terrestres et marins d'ici 2030 et à accroître les investissements dans le secteur des infrastructures. Ils ont également déclaré qu'ils réduiraient de moitié les émissions de gaz à effet de serre produites dans leur pays d'ici 2030, un engagement qui pourrait contribuer à faire avancer l'action en faveur du climat lors du sommet de la COP26. 

« Grâce à une action mondiale et à un leadership concerté, 2021 devrait être un tournant pour notre planète car nous nous engageons à réaliser une transition verte qui réduise les émissions [de gaz à effet de serre], multiplie les mesures d'adaptation à l'échelle mondiale, enraye et inverse le processus de perte de biodiversité et, grâce à des transformations politiques et technologiques, crée de nouveaux emplois qualifiés et accroît la prospérité et le bien-être, » ont écrit les dirigeants du G7 dans une lettre résumant le sommet.

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Défendre la planète

Le Canada double son financement climatique international au G7 en le portant à 5,3 milliards de dollars

Par Joe McCarthy